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«J'étais chargé de diaboliser Abdelmoula»
L'EX-CHARGE DE LA COMMUNICATION À LA SOTRAMO BRISE LE SILENCE
Publié dans L'Expression le 15 - 10 - 2006

La condamnation à 10 années de prison par défaut, la semaine dernière, par le tribunal d'Essedikia d'Oran de l'ex-président-directeur général de la Sotramo, M.Abdelhamid Mokhtari, actuellement en fuite à l'étranger, n'a pas manqué de susciter de nouvelles réactions. L'ex-directeur de la communication de la même entreprise, M.Iliès Benabdeslam a décidé, pour la première fois, de briser le silence. Il raconte dans cet entretien comment il avait été amené à se faire l'écho et la plume de la direction générale de Sotramo, en diabolisant M.Abdelmoula Mohamed. Témoignage.
Peut-on savoir quelle était votre fonction à la Sotramo, entre le 1er juin 2004 et Août 2006?
J'étais en effet chargé de prendre en charge tout l'aspect communicatif et de représenter l'entreprise auprès des médias. Cependant, ce qui était bizarre, c'est le fait que l'ex-P-DG, en l'occurrence M.Mokhtari Abdelhamid, ait voulu que je me consacre spécialement à l'affaire Abdelmoula et en faire un point de fixation. L'objectif, en fait, était d'occulter des pratiques où la quasi totalité des actes de gestion ne répondait qu'à des intérêts bassement personnels, avec la complicité de ses collaborateurs. J'avais, en fait, pour mission de diaboliser et de ternir l'image de M.Abdelmoula. J'ai alors utilisé mon autre casquette de journaliste pour publier les informations émanant de ma direction, dans les organes de presse. Au point où les hauts responsables de l'Etat, les magistrats, le chef du gouvernement étaient induits en erreur. En somme, l'affaire Abdelmoula n'est en réalité que l'arbre qui cache la forêt dans le sens où il a permis aux managers de Sotramo de détourner pendant des années, toute attention des pouvoirs publics sur un certain nombre d'escroqueries.
Quelle est la nature de ces informations?
Les articles étaient taillés sur mesure, d'où leur partialité. Ils venaient conforter la version de l'ex-P-DG, qui m'a d'ailleurs mis en contact avec une avocate, une certaine B.Rosa, qui me fournissait des informations sur M.Abdelmoula. Ce n'est que par la suite que j'ai su que cette avocate avait un litige avec M.Abdelmoula. Après avoir essuyé un échec dans l'affaire Hydro-Electra-Ingra, elle a continué à faire pression sur M.Abdelmoula, en montant une affaire parallèle, issue du vol des engins de l'entrepreneur. Ce qui lui a coûté deux années de prison ferme et la radiation du barreau d'Oran. A noter que la direction générale ne me remettait que les documents favorables à l'entreprise, alors que les décisions de justice favorables à M.Abdelmoula ne m'ont jamais été remises. Ils sont même allés jusqu'à envoyer des lettres aux hauts responsables du pays dont le chef de l'Etat, dans lesquelles les dirigeants de la Sotramo affirment ne pas connaître M.Abdelmoula, Pourtant, la société a été déboutée le 6 décembre 1994, en vertu de la décision 1664/94.
Après deux années à la Sotramo, qu'est-ce qui a finalement motivé votre décision de faire ce déballage? Pourquoi avoir attendu tout ce temps?
Ma décision a mûri depuis la grève déclenchée en 2004 par les travailleurs de la Sotramo contre le blocage des comptes de la société au niveau de la Badr d'Oran. Nous étions restés cinq mois sans salaire. Un sit-in a d'ailleurs été organisé devant cette banque sur instigation du P-DG, qui peut décider -comble du paradoxe- de tout mouvement de grève. A l'époque, voulant enfoncer encore M.Abdelmoula, on laissait entendre et moi aussi je le mentionnais dans mes écrits et dans les communiqués destinés à la presse, que c'était lui qui était derrière ce blocage, alors que la réalité était tout autre. Car l'entreprise, qui possède d'autres comptes, a continué à payer les sous-traitants de la Sotramo. Le pot aux roses fut découvert par une comptable qui a enregistré un gros chèque à l'intention d'un sous-traitant. L'affaire s'était vite ébruitée. On avait dès lors compris qu'il y avait des comptes ouverts au profit des sous-traitants. C'est à ce moment là que je commençais à douter des allégations de M.Mokhtari, puisque l'affaire de la Badr était une autre manoeuvre pour accabler M.Abdelmoula. D'ailleurs, ma mission était de frapper fort sur la Badr pour dire qu'elle était de connivence avec Abdelmoula. Même la presse a une part de responsabilité, puisqu'elle se contentait de recueillir la seule version de la Sotramo. Cette campagne, j'y ai largement participé, notamment dans un article publié le 20 septembre 2004, à l'issue duquel M.Abdelmoula m'avait appelé à partir de la rédaction du journal avec lequel je collaborais. J'ai alors demandé à ma direction l'autorisation de le rencontrer à sa demande. Ce qui me fut aussitôt refusé par le P-DG qui a brandi la menace de résilier mon contrat. Un autre indice qui avait conforté mes suspicions. Par ailleurs, dire que j'ai attendu tout ce temps pour parler est faux, puisque, tout en étant à l'entreprise, je m'étais rendu au groupement de la gendarmerie d'Oran pour leur faire savoir que j'étais à leur entière disposition, au cas où ils auraient besoin de moi dans le cadre d'une enquête. Je tiens à ajouter un fait important: c'est qu'au moment où les travailleurs étaient en grève, une commission manipulée par le directeur général a tenu, deux jours durant, une séance de travail avec les cadres de la Sotramo et à l'issue de laquelle un recueil de documents grossiers a été élaboré contre M.Abdelmoula.
Aviez-vous subi des pressions?
Après la fuite de M.Mokhtari, suite à la grève des travailleurs et à l'enquête diligentée par la gendarmerie, son successeur, actuellement en poste, m'avait demandé de continuer la sale besogne que m'avait confiée son prédécesseur. Ce que j'ai refusé. Commencent alors les pressions. Durant une année, on n'a pas manqué de me faire chanter. Cela va du harcèlement aux retards dans le paiement des salaires.
Vous faites votre mea culpa et reconnaissez avoir causé un lourd préjudice à M.Abdelmoula. Comment comptez-vous y remédier?
J'y remédie déjà. J'ai adressé une lettre explicative au chef de l'Etat, au chef du gouvernement et au ministre de la Justice. Cette lettre contient un rapport détaillé explicitant comment la Sotramo a induit en erreur les magistrats et comment cette entreprise a voulu que ce contentieux ne puisse pas être résolu dans la mesure où il permettait de détourner l'autre partie cachée de la Sotramo.
Iriez-vous jusqu'à témoigner devant un tribunal?
Sans aucune hésitation. Sachez que j'ai pris une overdose de courage pour relater, pour faire ce témoignage et déclarer la vérité. Je dirais même que l'affaire Sotramo ne se limite ni à son contentieux avec Abdelmoula, ni à l'affaire examinée par le tribunal d'Essedikia et condamnant M Mokhtari à dix ans de prison par défaut. L'affaire Abdelmoula n'est en réalité que l'arbre qui cache la forêt.
Un dernier mot
Je conclurai ce témoignage en disant qu'il est étonnant de voir le contentieux Abdelmoula-Sotramo traîner depuis une quinzaine d'années, malgré les orientations fermes du chef de l'Etat d'appliquer les décisions de justice. Le plus grave, c'est que, jusqu'à nos jours, cette entreprise continue à fonctionner comme du temps de l'ex-P-DG, Mokhtari Abdelhamid, que la justice vient de condamner à dix années de prison par défaut.


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