Le logement de fonction demeure, pour la majorité des enseignants, le seul toit, susceptible de protéger leurs familles. Cependant, perdre ce «privilège», notamment pour un enseignant, dont ni le salaire et encore moins la pension de retraite, ne peuvent lui permettre de louer un appartement, ou encore de construire une habitation, constitue un véritable calvaire. Le cas de Ahmed Aït Larbi, fils de chahid et enseignant à la retraite à Aït Khelili, daïra de Mekla, résume, à lui seul, la tragédie de ces enseignants expulsés manu-militari de leurs logements de fonction, alors qu'ils n'ont nulle part où aller. Cet enseignant a été, en effet, destinataire, le 11 septembre dernier, d'une décision d'expulsion. Ce que M.Aït Larbi récuse, ce n'est pas la décision en elle même, c'est plutôt le fait accompli qui lui a été imposé. «Je n'ai jamais refusé de quitter ce logement une fois que j'aurais terminé les travaux de construction d'une maison» écrit-il dans une lettre de recours adressée au chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, avant de poursuivre que «le principe d'égalité n'est pas pris en considération...et que ce ne sont pas tous les enseignants en retraite occupant des logements de fonction qui sont assignés en justice, mais seulement les plus vulnérables et les moins nantis».