Le Conseil de sécurité a imposé samedi des sanctions économiques et commerciales à la Corée du Nord. Les pays de l'Occident étaient unanimes à s'être félicités sur la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, imposant des sanctions à Pyongyang. «Le monde a envoyé un message unanime au dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Il, a affirmé le président américain George W.Bush. Pour le président américain, cette initiative des Nations unies, qui a été rapide et forte, montre que nous sommes unis dans notre détermination de voir une péninsule coréenne dénucléarisée», a souligné M.Bush lors d'une brève déclaration à la Maison-Blanche. Le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé, samedi, des sanctions économiques et commerciales à la Corée du Nord qui a revendiqué un essai nucléaire, et a exigé qu'elle s'abstienne de tout nouveau test et retourne aux pourparlers à Six. Le Conseil a pris cette décision dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, qui prend le numéro 1718. La résolution impose un embargo sur «les armes et matériels connexes», «les matériels liés à la technologie nucléaire ou à celle des missiles», ainsi que sur «les produits de luxe». Elle appelle tous les Etats membres à «agir dans la coopération pour assurer le respect de ces embargos, y compris en procédant à l'inspection de toute cargaison à destination ou en provenance de Corée du Nord». Le texte sanctionne Pyongyang après l'annonce, le 9 octobre, de son premier essai nucléaire. La résolution indique que le Conseil de sécurité «agit au titre du chapitre VII» (qui permet de larges pouvoirs d'action, y compris militaires) et «prend des mesures au titre de l'article 41 du chapitre VII». Cet article, mentionné à l'insistance de Pékin, prévoit «des mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée». Elles sont donc uniquement économiques ou commerciales. Le texte «condamne le test nucléaire proclamé par la Corée du Nord» et exige qu'elle «s'abstienne de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique». Cependant, le texte de la résolutions, ne comporte pas d'embargo total sur les armes à destination de Pyongyang, en raison du veto chinois. Le Conseil précise, aussi, qu'en cas de respect de la résolution par la Corée du Nord, les sanctions pourraient être levées. Comme il a également appelé la Corée du Nord à retourner «immédiatement et sans préconditions» aux pourparlers à Six (Chine, les deux Corée, Etats-Unis, Japon, Russie), qui visent à lui faire abandonner son programme nucléaire militaire et que Pyongyang boycotte depuis novembre 2005. Réagissant à la résolution de l'ONU, l'ambassadeur nord-coréen à l'ONU a affirmé que «le Conseil de sécurité utilise des méthodes de gangster en adoptant aujourd'hui une résolution coercitive tout en négligeant le fait que les Etats-Unis constituent eux-mêmes une menace nucléaire et se livrent à des pressions et des manoeuvres pour imposer des sanctions contre la Corée du Nord». Il a averti que «si les Etats-Unis persistaient à accroître la pression sur la Corée du Nord, celle-ci continuerait à prendre des contre-mesures concrètes en considérant (ces pressions) comme une déclaration de guerre». Toutefois, et d'après le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Alexeiv, la Corée du Nord espère que les discussions à Six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne se poursuivront et décidera de sa participation après avoir étudié les sanctions de l'ONU. Les portes du dialogue demeurent donc grandes ouvertes.