M.Annan recommande des négociations directes pour assurer l'autodétermination du peuple sahraoui. Le dernier rapport de la quatrième commission de l'ONU qui avait réitéré le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, constitue une étape capitale vers l'autodétermination du peuple sahraoui. Le Royaume chérifien, qui entame depuis quelques jours une campagne de lobbying et d'explications de son fameux projet d'autonomie, à travers plusieurs capitales européennes, semble être à bout de souffle. En effet, après la reconnaissance par plusieurs pays du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, c'est au tour du secrétaire général de l'ONU, M.Kofi Annan, en personne, a recommander des négociations directes pour assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, dans un rapport publié mercredi. M.Annan estime que pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, aucune condition préalable ne doit être posée par les deux parties en conflit. Kofi Annan a, également, recommandé au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour une nouvelle période de six mois, jusqu'au 30 avril 2007. Les orientations du secrétaire général sortant de l'ONU ont été aussitôt commentées par le représentant de la Rasd à l'ONU, M.Ahmed Boukhari qui estime que l'objet des négociations entre le Maroc et le Front Polisario préconisées par M.Annan, «doit être l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», rapporte l'agence de presse sahraouie SPS. Ce rapport, ajoute M.Boukhari, «vient confirmer la véritable nature du conflit en tant que problème de décolonisation» et établir «clairement des limites aux illusions d'impliquer l'ONU dans une opération visant à légitimer son occupation coloniale de notre pays». Plus que la reprise de négociations, il s'agit, selon les propos mêmes du représentant du Front Polisario, d'«appliquer les accords déjà signés» entre le Maroc et le Front Polisario. Il convient de rappeler que la diplomatie marocaine éprouve des difficultés pour convaincre la communauté internationale du bien-fondé de ses thèses «autonomistes». D'ailleurs, le fait saillant dans le dossier sahraoui, ce sont les dernières déclarations du président Chirac, en recevant une délégation marocaine venue à Paris pour «vendre» son projet d'autonomie du Sahara occidental. Le président français a affirmé, au ministre marocain des Affaires étrangères, Mohammed Benaïssa, l'attachement de la France à «une solution pilotée par les Nations unies au conflit du Sahara occidental». A noter que la visite de M.Benaïssa s'inscrit dans le cadre de la préparation du renouvellement du mandat de l'ONU au Sahara occidental, mandat qui expire à la fin du mois. Rappelons que, il y a quelques jours, le Maroc, par le biais de son chef de la diplomatie, avait rejeté un rapport du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (Hcdh), le qualifiant de «complaisant» à l'égard de l'Algérie et du Polisario. «Le gouvernement marocain n'acquiesce pas à la teneur du rapport à cause de sa partialité et sa démarche ouvertement complaisante à l'égard de l'Algérie et du Polisario», écrit le ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, dans une longue lettre remise, samedi, à Louise Arbour, Haut commissaire aux droits de l'homme. Ce qui démontre, encore une fois, que le Royaume chérifien se trompe d'interlocuteur.