Les débats généraux de la 4ème commission de l'ONU chargée de la décolonisation ont débuté, lundi soir, à New York. Des débats qui, comme à l'accoutumée, n'ont pas évité l'incontournable dernière colonie en Afrique : le Sahara occidental. Un large soutien au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui a été exprimé à l'occasion de cette première journée de débats, largement rapportée par l'agence de presse algérienne (APS). Des représentants des différents continents aux membres du Groupe de Rio, tous les intervenants ont déploré l'incapacité de la communauté internationale à faire respecter le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Groupe de Rio, qui regroupe 22 pays d'Amérique latine et des Caraïbes, «soutient les efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel pour parvenir à une solution juste, définitive et mutuellement acceptable du conflit du Sahara occidental permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination», a souligné le représentant permanent du Mexique à l'ONU, M. Claude Heller, qui s'exprimait au nom du Groupe de Rio. Le règlement de ce conflit «passe inévitablement par l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, conformément à la Charte des Nations unies et aux résolutions de son Assemblée générale et de son Conseil de sécurité», a-t-il expliqué. Le représentant permanent de l'Afrique du Sud à l'ONU, M. Baso Sangqu, a, d'emblée, déploré le fait que «jusqu'à présent le peuple sahraoui n'ait pas pu exercer son droit à l'autodétermination, bien que ce droit soit garanti par la Charte des Nations unies». L'Assemblée générale de l'ONU «a toujours reconnu le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers ses différentes résolutions pertinentes», a-t-il dit, ajoutant que l'occupation marocaine du Sahara occidental «constitue un défi aux principes de la Charte des Nations unies ainsi qu'à l'autorité et à la crédibilité de cette institution». L'Afrique du Sud «appuie la position constante de l'Union africaine qui souligne que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance n'est pas négociable», a affirmé le diplomate sud-africain, rappelant par ailleurs que la Cour internationale de justice (CIJ) avait conclu dans son avis consultatif en 1975 qu'il n'y avait pas de lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara occidental. Il ne manquera pas de se déclarer «confiant» que les négociations entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, entamées en 2007 à Manhasset, près de New York, pourront aboutir à «des résultats positifs». De son côté, le représentant permanent du Venezuela à l'ONU, M. Jorge Valero, a souligné que son pays appuie le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, rappelant que trois accords de coopération ont été signés avec les Sahraouis dans les domaines des relations extérieures, finances, communication et information. «Actuellement, nous sommes en négociations pour finaliser d'autres accords dans les domaines de la santé et de l'éducation», a ajouté M. Valero. L'intervenant a saisi cette occasion pour appeler les deux parties à entamer d'autres rounds de négociations «plus intensives» pour régler définitivement ce conflit. Le représentant permanent de Cuba à l'ONU, M. Rodolphe Bénites Versons, a rappelé à son tour que les Nations unies ont toujours affirmé que le cas du Sahara occidental était «un cas de décolonisation». Il a, en outre, exprimé son souhait que la reprise des négociations directes entre les deux parties après quatre rounds tenus à Manassé depuis 2007 et une réunion informelle en août dernier en Autriche sous les auspices du secrétaire général de l'ONU, puisse parvenir à une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. A noter que le débat général sur les questions de décolonisation se poursuivra jusqu'à vendredi prochain. G. H.