Encore une fois, le débat au sein de la commission de décolonisation des Nations unies s'est focalisé essentiellement sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, qui a recueilli un très large soutien de la part des différents intervenants, notamment l'Afrique du Sud, Cuba, le Venezuela ou la Namibie. Le représentant de l'Afrique du Sud à l'ONU, Baso Sangqu, a réitéré lundi soir lors des débats de la quatrième commission marqués par un large soutien au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, l'appui de son pays à “la position constante de l'Union africaine qui souligne que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance n'est pas négociable”, en insistant sur le fait que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait conclu, dans son avis consultatif en 1975, qu'il n'y avait pas de lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara occidental. D'emblée, il a déploré le fait que “jusqu'à présent, le peuple sahraoui n'ait pas pu exercer son droit à l'autodétermination, malgré que ce droit soit garanti par la Charte des Nations unies”, en rappelant au passage que le Sahara occidental “reste le dernier cas de décolonisation en Afrique”. Il ne manquera pas de souligner que l'Assemblée générale de l'ONU “a toujours reconnu le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers ses différentes résolutions pertinentes”, et que l'occupation marocaine du Sahara occidental “constitue un défi aux principes de la Charte des Nations unies ainsi qu'à l'autorité et à la crédibilité de cette institution”. Baso Sangqu indiquera par ailleurs que l'Afrique du Sud encourage les deux parties à coopérer avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, tout en se disant “confiant” que les négociations entre les deux parties, Front Polisario et Maroc, entamées en 2007 à Manhasset, près de New York, pourront aboutir à “des résultats positifs”. Ce fut ensuite au tour du représentant permanent du Venezuela à l'ONU, Jorge Valero, d'annoncer que son pays appuie le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, sans oublier de rappeler que trois accords de coopération ont été signés avec les Sahraouis dans les domaines des relations extérieures, finances, et communication et information. “Actuellement, nous sommes en négociations pour finaliser d'autres accords dans les domaines de la santé et de l'éducation”, a-t-il ajouté. Il saisira l'occasion pour appeler les deux parties à entamer d'autres rounds de négociations “plus intensives” pour régler définitivement ce conflit. De son côté, le représentant cubain, Rodolfo Benitez Verson, rappellera à son tour que les Nations unies ont toujours affirmé que le cas du Sahara occidental était “un cas de décolonisation”. Il a, en outre, exprimé son souhait que la reprise des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc, après quatre rounds tenus à Manhasset depuis 2007, et une réunion informelle tenue en août dernier en Autriche sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, puisse parvenir à une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Quant au représentant permanent de la Namibie, Kaire Mbuende, il a souligné, dans son intervention, que le droit des peuples à l'autodétermination est un “droit fondamental” consacré par la Charte des Nations unies, tout en affirmant, à cet égard, que son pays “reste profondément préoccupé” par les développements de la question du Sahara occidental. Dans ce cadre, il réaffirmera la nécessite de mettre en œuvre les résolutions de l'AG de l'Onu et du Conseil de sécurité appelant à l'organisation d'un référendum libre et transparent au Sahara occidental sous les auspices de l'ONU. Idem pour le représentant ougandais, Ruhakana Rugunda, qui affirmera que son pays reste “convaincu” que seul le peuple sahraoui peut décider de son avenir, ajoutant que son pays invite les deux parties à poursuivre les négociations pour parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. Enfin, il fera savoir que son pays reste “préoccupé” par les rapports sur les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés sahraouis et par l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental. Il y a lieu de noter que le débat général sut les questions de décolonisation se poursuivra jusqu'à vendredi.