Au lendemain du coup de tonnerre sur la Maison- Blanche, la présidentielle américaine plonge dans l'inconnu. Contraint à renoncer à briguer un second mandat, après maintes tentatives pour demeurer en piste, le président sortant dont le mandat va se terminer avec le sombre fardeau génocidaire dont le peuple palestinien paye un lourd tribut depuis plus de neuf mois, va sortir de l'histoire par la petite porte, ne laissant que le souvenir d'un chef d'Etat englué dans des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en Palestine. Pendant des mois, il n'a pas cessé de répéter sa volonté de mettre fin à l'agression géocidaire contre la population civile palestinienne de Ghaza, laissé entendre que le cessez-le-feu, ou plutôt une trêve de nature à permettre à Netanyahu et à l'armée sioniste de reprendre leurs bombardements meurtriers, était «imminent». Il a bloqué à trois reprise des résolutions portées par l'Algérie au Conseil de Sécurité de l'ONU, engagé la mise en place ubuesque d'un pont artificiel sous prétexte de livrer à la population martyre de Ghaza une aide humanitaire qui n'a jamais eu lieu, laquelle jetée avait d'autres objectifs qui n'ont rien d'humanitaire, bien évidemment. Il a énoncé une conclusion imminente d'un accord entre Israël et le Hamas, disant que le projet émanait du gouvernement sioniste qui s'est dépêché de le démentir vertement. Surtout, il a continué à livrer ardemment des tonnes et des tonnes de bombes sophistiquées à l'aviation et aux forces terrestres sionistes, sans répit ni état d'âme, tout en sachant pertinemment quel usage en est fait à ce jour par la machine de guerre sioniste, tant à Ghaza qu'en Cisjordanie occupée, démontrant par-là même qu'il est le complice évident de Netanyahu et des religieux extrémistes qui l'entourent dans le génocide à Ghaza. Tout cela pour dire que le Premier ministre sioniste avait pris, dès octobre, la mesure de son vis - à vis, fort du soutien inconditionnel d'un Congrès américain à sa politique expansionniste dans la région moyen-orientale, au point de le sermonner en lui «rappelant» qu'Israël ne figurait pas parmi les Etats de l'Union. Une façon comme une autre de lui signifier qu'il pouvait chanter ce qu'il voulait sans que cela ne soit parole biblique pour des dirigeants sionistes sûrs d'eux et dominateurs. Il est significatif que Biden ait été obligé de jeter l'éponge au moment même où Netanyahu débarque à Washington pour un one-man-show devant un Congrès américain dont nul ne sera surpris qu'il lui fasse la standing ovation, préparée à l'avance, pour balayer la double menace de la CPI et de la CIJ envers un Premier ministre sioniste acculé comme criminel de guerre notoire. Biden s'en va donc et, de toute évidence, personne ne va le regretter dans tout le monde arabe et musulman et encore moins dans les territoires palestiniens martyrisés. La succession est encore loin d'être balisée même si sa vice-présidente, Kamala Harris, s'est dite prête à le remplacer pour «battre Trump» dans une campagne démocrate plombée par une lourde incertitude. Le candidat républicain, plus sioniste que les sionistes eux-mêmes, est au plus haut dans les sondages car il bénéficie d'une onde de sympathie générale après la tentative d'attentat qu'il a traversé sans grand dommage. Le parti démocrate, fragilisé à l'extrême, a encore un mois pour se retourner, puisqu'il tiendra sa convention vers la fin août au cours de laquelle un nouveau candidat sera investi officiellement. «Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat», a déclaré Biden dans un communiqué, avant d'apporter son «soutien total» à Kamala Harris «pour être la candidate de notre parti cette année». On peut penser que la campagne présidentielle, menée tambour battant par Trump, n'a pas fini de réserver d'autres rebondissements. Le fait que l'ancien président Barack Obama ait pesé de tout son poids moral et politique pour contraindre Biden à se retirer et le fait qu'il n'a pas dit un seul mot en faveur de Mme Harris laisse supposer que les jeunx sont loin d'être faits et qu'une gigantesque surprise n'est nullement à écarter, dans les prochaines semaines. Et qui sait si la Maison- Blanche ne verra pas, en définitive, l'arrivée d'un nouvel Obama?