Le parti majoritaire accorde la priorité à la crédibilité des candidats qu'il compte aligner. Le secrétariat de l'instance exécutive du FLN définira la stratégie électorale dans peu de jours. Le porte-parole du parti, Saïd Bouhadja, donne certains indices. «Nous insistons beaucoup sur l ‘exercice démocratique au sein des instances du parti», indique-t-il, «tout en restant attachés à l'instruction du secrétaire général; ce sera la démarche à suivre durant toute l'opération du début jusqu'à la fin». Parmi les critères avancés, on retient la compétence, qui ne veut pas nécessairement dire un profil docte mais des compétences avérées sur le plan politique et professionnel. Il ne faut pas non plus que l'ancienneté soit dressée en obstacle dans la voie des jeunes compétences qui n'arrivent pas à percer. Le FLN veut établir des équilibres de telle manière que les compétences ne soient pas marginalisées ou complètement laminées par les grosses pointures qui ont pris des habitudes paternalistes. La priorité est accordée à la crédibilité des candidats. S'ils n'ont aucun ancrage populaire dans leurs fiefs, du moins auprès des militants, et ne disposent pas de crédibilité avérée, ils ne peuvent aspirer à récolter des voix. Leur échec aura des conséquences désastreuses pour le parti. La disponibilité est également souhaitée car il se trouve que des députés n'ont pas mis les pieds à l'hémicycle depuis des mois, comme s'il s'agissait d'une performance personnelle. Ils se disent donc qu'ils n'ont de comptes à rendre à personne. D'autres -qui sont légion- n'ont jamais rendu visite aux militants qui leur ont fait campagne dans leurs fiefs, depuis leur élection, il y a près de cinq ans. Selon Bouhadja, il y a un bilan à faire sur le mandat de chacun. On ne peut, par exemple, renouveler la candidature de quelqu'un qui s'absente à l'APN. Par ailleurs, le cumul des responsabilités est déconseillé aux futurs candidats du fait, de manière générale que l'assiduité en prend un coup, en raison de la dispersion d'énergie. Le FLN s'est fixé un objectif de stabilité. D'où l'attention particulière qu'on accorde aux profils des prochains candidats. «Nous cherchons des hommes capables», ajoute-t-on, «comme nous insistons beaucoup sur l'équilibre régional. Le parti doit être étendu partout avec les mêmes moyens, les mêmes capacités et les hommes bien sûr». Le parti dresse une fiche de renseignements sur chaque candidat qui intègre son cursus, son profil, son militantisme, ses responsabilités au sein des instances du parti, etc. La commission de candidatures étudiera au cas par cas chaque dossier. Au plan organisationnel, la formule des primaires n'est pas retenue pour le moment. Il se trouve que les «moins instruits» sont plus nombreux au niveau des structures. Ils ne laisseront à aucun prix les militants compétents émerger. La direction actuelle veut donner un nouveau souffle au parti, en rendant l'alternance possible. La démarche n'est pas facile. En octroyant la mission de renouvellement des bureaux de mouhafadhas aux seuls membres du secrétariat de l'instance exécutive, Belkhadem tient à suivre de très près l'opération pour permettre le changement dans le fonctionnement qu'il préconise, dans le sens d'insuffler plus de démocratie, plus de transparence. Le FLN est pris en otage, depuis une longue date, par des carriéristes. «Il ne faut pas non plus que l'ancienneté soit un obstacle», souligne Bouhadja. Le mouvement de «redressement» n'a été qu'un nuage d'été puisque les changements souhaités n'ont pas été réalisés. Il suffit de voir les listes des noms qui sont ressortis à Alger pour avoir une idée claire sur la situation. Il ne faudrait pas que les prochaines élections reconduisent les mêmes hommes, avec les mêmes réflexes. On sera fixé sur les critères d'éligibilité une semaine après l'Aïd. Le FLN a, ainsi, annoncé la couleur en faveur de candidats intègres susceptibles de redorer son blason. Le FLN new look se dessine dès à présent.