Alors que la mercuriale connaît une certaine baisse vers la dernière décade de Ramadhan, la patate, émule de la banane, de la poire, de la pomme, du raisin et autres délices, bat tous les records dans sa propre «patrie», confisquant la première place à l'oignon, qui, l'année dernière, à la même période, cartonnait à 60 et 65 dinars le kilo. C'est à ne rien comprendre quand, subitement, les produits les plus consommés et par conséquent censés être les moins chers -parce que production nationale- deviennent inaccessibles aux petites bourses, et inversement, les denrées rares ou étrangères n'ont plus la cote pour être très abordables. C'est aussi mentir que d'affirmer, de nos jours, que tel produit est réservé au pauvre, tel autre au riche. Le cas de la pomme de terre parle de lui-même avec 70 dinars le kilo, n'ayant guère excédé les 25 dinars en 2005. Probablement ayant souffert dans les entrepôts frigorifiques, pire encore, la qualité infectée, taillée aux endroits malsains du féculent et donc normalement interdite à la vente, est cédée «en morceaux» à raison de 35 dinars le kilo, dans certaines placettes. Broyant du noir et livré à lui-même, le consommateur qui n'est pas à sa première surprise, accepte le fait accompli, ne sachant plus où donner de la tête, face à une telle hausse qui dure depuis plus de deux mois. Si seulement, il n'y avait que la patate comme problème durant ce mois sacré...