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« De la pomme de terre à 25 DA, Dieu merci ! »
Les marchés de fruits et légumes de l'Oranie
Publié dans El Watan le 09 - 10 - 2005

A l'entrée des Halles centrales, le marché de gros de fruits et légumes, situé à l'extrémité du boulevard Chakib Arslane, à Oran, Amine, la trentaine, est affairé à charger sur une petite camionnette des caisses de poires qu'il vient d'acquérir à 35 DA le kilo.
Il est venu de Aïn Témouchent tôt le matin et repartira le plus vite possible pour écouler une marchandise qu'il cédera, au détail, à 50 DA/kg. « C'est le fruit des pauvres, une production locale, et à 35 DA, je peux dire que c'est un prix très accessible pour nous les revendeurs », nous confie-t-il en cette matinée ensoleillée. Interrogé sur les raisons qui le poussent à venir s'approvisionner à Oran, il dira que cela dépend surtout des informations dont il dispose sur les prix de certains produits dans lesquels il se spécialise. « Nous avons toujours des collègues pour nous informer sur les prix. Par exemple, moi, je suis ici mais des amis sont à Tlemcen, et au retour, je saurai combien fait la banane ou la datte, et vice versa », explique-t-il tout en déposant ses caisses de manière à charger un maximum. Nous ne sommes pas encore à l'intérieur de l'enceinte du marché que Mohamed est déjà sur le point de partir vendre ses carottes sur le marché de Petit lac, un quartier périphérique situé au sud de la ville. Il les cédera à 40 DA environ. « Quand j'acquiers ma marchandise à 15 ou 17 DA, je peux baisser les prix jusqu'à 30 DA, mais là, je l'ai achetées à 25 DA au prix de gros », devait-il expliquer. Il fait partie de ces innombrables petits revendeurs qui survivent grâce à cette activité commerciale qu'ils pratiquent en pleine rue. Un peu plus loin, nous pouvons assister à une autre scène devant un grand dépôt situé juste en face de l'enceinte du marché. Des propriétaires de camions chargés de raisin négocient. Saïd vient de Boumerdès avec une cargaison de près de 30 quintaux qu'il proposera à 50 DA/kg à Oran. Sur le marché de détail, cette denrée est cédée en général à 70 DA/kg, et c'est un prix considéré comme largement abordable vu la bonne qualité du produit. Produit de très large consommation, la pomme de terre est vendue entre 13 et 15 DA pour être cédée sur les marchés de la ville à 25 DA/kg. Rencontré sur place, un revendeur du quartier Eckmühl la proposera même à 20 DA. Certains produits ont enregistré une légère hausse comme la betterave qui est passée de 16 à 20 DA à l'annonce du mois de Ramadhan. A l'intérieur de l'enceinte des Halles d'Oran, des quantités appréciables de fruits et légumes ne trouvent pas preneur malgré des prix de gros défiant toute logique. C'est la remarque d'un mandataire originaire d'El Kerma. « Les gens qui ont spéculé avant le Ramadhan pour dire que nous pratiquons des prix élevés à la base se trompent. La preuve : voyez vous-mêmes », s'exclame M. Bouali avant d'aligner les tarifs proposés : la betterave (communément appelée el barba) à 16 ou 20 DA, la tomate à 20 DA, le concombre entre 13 et 15 DA, les poivrons n'excèdent pas les 22 DA, l'oignon est cédé entre 13 et 15 DA, la courgette 12 à 13 DA, les aubergines entre 12 et 13 DA et le chou-fleur à seulement 30 DA. Pour celui-ci, la baisse des prix est due essentiellement à une offre exceptionnellement élevée. « Les marchés qui fonctionnaient avec 4 ou 5 camions se sont retrouvés avec une vingtaine, et c'est l'une des raisons qui ont conduit à éviter la flambée des prix qui caractérise le début du Ramadhan », explique-t-il, en précisant néanmoins que, contrairement à la saison dernière, cette année, les prix sont abordables. En effet, en ce début de Ramadhan, rares sont les consommateurs qui se plaignent. « Avec la pomme de terre à seulement 25 DA, on peut remercier Dieu », déclare un père de famille du côté de Saint- Eugène où le marché couvert (construit en 1929 sur la place du quartier) a été presque déserté, car les revendeurs devenus beaucoup plus nombreux ont préféré s'installer tout le long de la rue d'en face. Selon le même mandataire, la pomme de terre vient aussi de Aïn Defla et Maghnia, l'oignon de Mascara, Tiaret et Aïn Dheb, la pomme (notamment la rouge) d'Annaba, la tomate de Saïda et Takhmaret, la poire de Sidi Bel Abbès et la banane de Blida où se sont installés les gros dépositaires. « Aujourd'hui, les produits agricoles, grâce notamment aux aides de l'Etat (comme pour le raisin), sont disponibles en quantités suffisantes. En plus, mis à part quelques fruits, tout est produit localement », ajoute-t-on pour faire remarquer ensuite qu'« actuellement, même le Sahara fournit des légumes ». La seule denrée qui reste chère est paradoxalement la date. Les dates de premier choix ont atteint 200 DA le kilo de prix de gros et près de 240 sur le marché de détail contre 120 l'année dernière. Les mandataires rencontrés ici ont évoqué l'épisode de la décision sans suite, prise il y a près d'une année et qui a consisté à transférer cette activité dans des hangars à Es-Senia. La décision a été prise par l'ancien wali qui n'a finalement pas pu aller jusqu'au bout de sa volonté. « Ils ont voulu nous transférer dans des baraques illicites et dans un lieu où il n'y a même pas d'aire de stationnement sachant que le marché d'Oran est connu à travers les 48 wilayas », expliquent les mandataires. Cette idée, malgré un conflit latent avec quelques-uns d'entre eux, est partagée par le directeur de l'entreprise gestionnaire des lieux. Pour l'existant, M. Abdeddayem remarque également l'absence d'un pont-bascule qui aurait permis d'avoir une idée plus précise sur la quantité de marchandise échangée quotidiennement. A défaut, aucune statistique n'est disponible à ce sujet. Il énumère 204 mandataires dont 30 activent en dehors de l'enceinte de la bâtisse, ce qui est, précise-t-il, prévu par la loi, un arrêté préfectoral datant du 29 avril 1997 qui délimite un périmètre de sécurité sur les rues Bentazi, Chakib Arslane, Ben Allou et le mur des Halles proprement dites. La bâtisse en question a été, dit-on, construite par les Américains en 1943 avant que l'autorité coloniale n'y adjoint un réaménagement. Du côté de la Bastille... Avec l'extension du tissu urbain et l'augmentation substantielle du nombre d'habitants, l'idée d'un marché plus grand, répondant aux normes, a été lancée, il y a près de cinq ans, mais, à ce jour, aucune suite n'a été donnée. Aujourd'hui, une guerre oppose les membres de l'UGCAA à l'association des mandataires présidée (de manière contestée) par Dahmane Chibani, qui a animé le mouvement de contestation contre le déplacement du marché à Es Senia. Le directeur de la structure atteste que certains ne veulent pas payer leur dû. La dette serait de l'ordre de 450 millions de centimes. Le carré des Halles est loué à 1116 DA contre 4500 DA à Michelet, un petit marché du centre-ville destiné à une clientèle aisée et où les prix pratiqués sont majorés de 20 à 30 DA en moyenne. Loin de ses luttes syndicales, sur la rue de la Bastille, l'ancienne centrale et grouillante rue commerçante par excellence, le gros des ménages trouve aujourd'hui son compte, d'après plusieurs témoignages. Mis à part toutefois quelques sceptiques. « Pour les produits destinés aux ‘‘porcs'', les tarifs sont normaux, mais si vous parlez de denrées destinées à la consommation humaine, là je peux vous dire que les prix sont élevés », ironise un client qui pense que dans beaucoup de cas, il s'agit plutôt de liquidation de stocks. « Tenez, hier par exemple, ma pauvre mère a acheté de la pomme de terre à 20 DA, ce qui, je vous l'accorde, est un excellent prix, mais en arrivant, elle s'est rendue compte qu'elle ne peut pas faire des frites avec ! », devait-il ajouter avec dépit, sachant qu'effectivement la pomme de terre la moins chère provient des stocks frigorifiés et conservés parfois de longue date. Un jugement très sévère, mais qui n'est pas totalement dénué de sens. Effectivement, certains marchands ne se gênent pas de proposer des produits à bas prix, mais à la limite de la péremption. Un client nous montre ainsi des pommes à la peau ridée. « Dites que nous aussi nous ne trichons pas », lance un commerçant, qui nous a remarqués au marché de gros et qui est redescendu à la Bastille écouler ses poivrons à seulement 25 DA. « Combien coûtent les poivrons en haut ? 20 DA ? Vous voyez bien que nous n'exagérons pas notre marge », lance-t-il devant une femme qui acquiesce. « Cette année, les prix n'ont pas augmenté avant et après le début de Ramadhan », confie-t-elle. Mis à part quelques petites augmentations, en général, les prix sont stables. En réalité, ils varient. Les poivrons atteignent sur certains étalages 40 DA le kg. Ici, la betterave coûte 60 DA, la tomate 30, les oignons 20, la laitue 50, la courgette 30 DA, les haricots verts 60 DA, etc. Avec le marché de Mdina Djdida, celui de la Bastille est le marché qui présente les prix les plus avantageux, ce qui explique l'affluence considérable constatée presque à longueur de journée. Avec le temps, d'autres marchés de rue ont proliféré, comme celui de Gambetta, sur la rue du général Ferradau. Là, les prix de certains produits sont légèrement majorés, comme ceux de la tomate qui ne descendent pas au-dessous de 40 DA.En général, les clients interrogés n'ont pas constaté d'augmentation substantielle des prix, sauf en comparaison avec ceux de l'an dernier.

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