Les guerres intestines vont-elles paralyser les activités du GIA? Au lendemain de l'élimination de l'émir national, les experts en antiterrorisme s'interrogent sur le futur successeur de Zouabri. Selon le général-major Fodhil Chérif Brahim, ils ne sont actuellement que «39 éléments» qui errent dans la Mitidja. Cela étant, certains considèrent que c'est une occasion en or pour Hassan Hattab, chef du Gspc qui occupait l'ex-zone, le pire rival du GIA, d'investir la région 2 et d'étendre son règne de la Kabylie à l'Oranie. D'autres évoquent le nom de Abderrezak «le para», ancien parachutiste de l'ANP et un des fondateurs du Gspc, issu, comme Hattab, du GIA, considéré comme le plus autoritaire pour réunir les différentes factions qui vivotent dans la Mitidja. Des informations plausibles font état d'une guerre entre Hattab du Gspc et les groupes de Abderrezak «le para» qui se déroule actuellement à l'Est du pays dans les régions de Skikda, Khenchela et Batna. Ces confrontations risquent de se déplacer vers la région du Centre-Ouest (les monts de la Mitidja et Nador). Mais un autre protagoniste risque de se mêler à cette bataille de succession en la personne du chef de la faction Es-Sahel qui active à Tipasa, Mouloud Bouchroul, alias Khaled el fermache, et les deux lieutenants de Zouabri, le mufti légal du GIA Abou El-Moundir ainsi que Rachid Oukil. Khaled El fermache est actuellement le chef local du GIA à Tipasa. Originaire de Bou Ismaïl, il est responsable de plusieurs massacres sur l'axe Tipasa-El Affroun et se trouve à la tête d'un groupe de 20 à 25 terroristes selon des sources sécuritaires. Pour Abderrazak «le para», ses tentatives de réunir les différentes factions se sont fait sentir depuis quelque temps. Profitant du statut contesté de Zouabri, ces groupes se sont fait remarquer non seulement à l'Est mais aussi au Sud et à l'Ouest. Par ailleurs, des cercles sécuritaires évoquent l'éventuel retour des anciens du GIA qui l'ont quitté après l'accession de Zouabri à la tête de cette organisation en novembre 1996. Sachant qu'il était l'homme de confiance de Zouabri, ces anciens éléments du GIA vont, à coup sûr, utiliser tous les moyens pour empêcher Ouakid d'accéder à la tête du groupe. Ce qui annonce un autre front de la guerre entre les groupes sur un lieu aussi stratégique que vital qu'est la Mitidja. L'armée, semblant bien dominer la situation dans les maquis, a accentué sa pression, ce qui a poussé Zouabri à se déplacer lui-même en ville dans le but de réactiver les réseaux dormants urbains, seul moyen de fuir la pression des offensives militaires sur les montagnes. comme l'a annoncé, samedi dernier le général-major Fodhil Chérif Brahim. Certaines lectures sur le sort du GIA indiquent que la succession de Zouabri se fera dans le sang. Ce qui explique que les capacités de nuisance seront quelque temps réduites, jusqu'à ce qu'un des antagonistes puisse prendre par la force le contrôle de ce qui reste comme éléments dans les maquis. C'est d'ailleurs la seule caractéristique constante de ce groupe. Jamais un émir n'a été choisi sans coups de hache ou de klach depuis Layada, jusqu'à Zouabri en passant par Djâafar El-Afghani et Djamel Zitouni.