Le père de famille va devoir consentir d'autres efforts pour faire face aux festivités de l'Aïd. L'Aïd est là avec ses joies, mais aussi ses sacrifices. Cette année, il confirme, à bien des égards, l'adage «Jamais deux sans trois». Le père de famille va, en effet, devoir consentir d'autres efforts pour faire face aux festivités de l'Aïd dans tout ce qu'elles comptent comme habits pour les enfants, la nourriture et les déplacements qu'exige pareille circonstance. Après une entrée scolaire assez lourde, la saignée de Ramadhan a presque fini d'achever la bourse familiale. L'Aïd arrive pour compléter le tableau sombre d'une entrée des plus dures de l'histoire de l'Algérie. A Béjaïa, la situation ne diffère pas trop des autres régions du pays. Outre la flambée coutumière des prix en pareille période, Béjaïa a passé un Ramadhan dans la psychose née des suites des attentats terroristes des mois d'août et septembre. Le renfort sécuritaire dépêché sur les lieux, au lendemain des sinistres, a permis le retour de la quiétude. Durant tout le mois de Ramadhan, le citoyen n'a pas fini de faire ses courses. Les marchés quotidien et hebdomadaire grouillaient de monde. L'homme simple cherchait, en prenant son temps, à dénicher l'affaire de la semaine, autant sur le plan alimentaire que celui vestimentaire. Il n'y a pas d'affaire cette année de l'avis général, le marché a flambé et le consommateur n'a pas fini d'être saigné. La pomme de terre est le légume qui résume bien cette situation catastrophique. A Béjaïa, elle est cédée entre 65 et 70DA. Il en est de même pour les fruits, trop demandés pendant la période de l'Aïd, qui ont connu, eux aussi, des augmentations que rien ne peut justifier, sauf peut-être la spéculation ou les tentatives du gain facile. L'Aïd c'est aussi vêtir ses enfants. Un autre casse-tête chinois pour le père de famille. S'agissant d'enfants avec leurs exigences parfois démesurées, le père ou la mère, tombe de nouveau dans le piège, dont le seul secours est l'endettement. Encore faut-il trouver qui va vous prêter de l'argent en ces temps de disette. Comme autre solution, les gens ont recours à la friperie où l'on déniche souvent de bonnes affaires. Sur le plan sécuritaire, la police veille au grain. Une présence discrète, mais renforcée est visible sur le terrain. Les places publiques, les bureaux des postes, les banques et les marchés sont les lieux indiqués pour divers actes de violence. La présence de la police dissuade des auteurs qui réussissent, parfois, à accomplir leurs actes malgré tout. Mercredi dernier, à Sidi Aïch, jour du grand marché, la police et la Gendarmerie nationale ont marqué fortement leur présence. Au-delà de l'assurance que cela procure pour le citoyen, il y a lieu de relever le recul des actes de vandalisme, agressions et vols. Un recul considérable par rapport aux jours précédents. Bien que la situation soit loin de refléter une aisance chez le citoyen, il reste que l'Aïd est une fête familiale qu'il faut savourer. Alors, bonne fête à toute et à tous.