Un centre d'hémodialyse est prévu dans chaque daïra. Des équipes de médecins algériens, en collaboration avec des spécialistes étrangers, prendront en charge la greffe du rein qui «sera généralisée à travers l'ensemble des centres hospitalo-universitaires du pays», c'est ce qu'a annoncé, jeudi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, à l'hôpital de Oued Zenati dans la wilaya de Guelma. Par ailleurs, le ministre a précisé que son département prévoit «la création d'un centre d'hémodialyse dans chaque daïra» pour éviter aux malades les pénibles déplacements vers les grandes villes. A noter qu'un arrêté ministériel du 19 novembre 2002 permet de prélever des organes à partir de cadavres en vue de leur transplantation. Hélas, le «know how» des chirurgiens algériens qui arrivent, aujourd'hui, à maîtriser ces techniques de haut niveau, se trouve freiné par la frilosité des citoyens algériens à autoriser un prélèvement sur leurs cadavres. L'alibi religieux a «bon dos» alors que les hautes autorités religieuses des pays musulmans, dont l'Algérie, sont unanimes à déclarer le contraire et à autoriser ces pratiques courantes même en Arabie Saoudite. La commission nationale du transfert à l'étranger pour soins a d'ailleurs envoyé 19 insuffisants rénaux dans ce pays pour y subir des greffes. Des fetwas ont même été prononcées pour autoriser le don d'organes post mortem en respectant toutefois les préceptes de l'Islam. Les centres d'hémodialyse coûtent des milliards/DA/an au pays aussi, la transplantation rénale demeure l'ultime solution. Si sur les 130.000 décès par an, seuls 2% d'entre eux en bonne condition physique permettaient de leur vivant un prélèvement d'organes, il y aurait 2600 donneurs potentiels et un immense pas aura été franchi. Hormis l'aspect financier, les quelques expériences de greffe de rein effectuées en Algérie mériteraient un encouragement dans la mesure où elles ont été un succès. Rares en effet sont ceux qui ont subi une transplantation en Algérie, à avoir fait un rejet. L'institut de transplantation rénale de Blida, devra permettre aux spécialistes algériens de se mettre à niveau par rapport au développement que connaît la transplantation enrichie de découvertes extraordinaires allant des simples greffes jusqu'aux greffes à distance. L'ouverture de nouveaux centres de dialyse, dont le nombre est de 168 en 2006, et le quart appartient au privé, a fait augmenter le nombre des dialysés de 7800 à 10.000. Il est à rappeler que les CHU d'Oran, Constantine, Blida et Mustapha Bacha, seuls autorisés à effectuer des transplantations, n'ont réalisé que 220 opérations depuis 1986 faisant dire à Amar Tou qu'il allait «autoriser le privé à effectuer cette opération». En 2004, lors d'une rencontre euro-méditerranéenne sur la santé à Alger, le président Bouteflika avait évoqué le cas de la transplantation de la greffe d'organes qui nécessite, selon lui, «une approche intégrée et complémentaire à l'effet d'optimiser les possibilités de prise en charge des patients du sud comme du nord de la Méditerranée».