Le chef de l'armée et dirigeant, de facto, du Soudan, Abdel Fattah al-Burhane, en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a déclaré samedi qu'il ne participerait pas aux pourparlers de paix à Genève, promettant à la place de combattre «pendant 100 ans». «Nous n'irons pas à Genève (...), nous combattrons pendant 100 ans», a déclaré à la presse le général al-Burhane depuis Port-Soudan, alors que ce pays est plongé dans la guerre depuis plus de 16 mois. Les états-Unis ont lancé, le 14 août en Suisse, des discussions pour élargir l'accès humanitaire et établir un cessez-le-feu. Seules les FSR y ont participé, l'armée soudanaise contestant le format des pourparlers. Mais l'envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Perriello, a assuré que les médiateurs avaient été en contact régulier avec l'armée par téléphone. Ces discussions, coparrainées par l'Arabie saoudite et la Suisse, incluaient l'Union africaine (UA), l'égypte, les émirats arabes unis et l'ONU en tant qu'observateurs, formant ensemble l'acronyme ALPS (Aligned for Advancing Lifesaving and Peace in Sudan Group). Elles ont pris fin, vendredi, sans accord de cessez-le-feu mais avec l'engagement pris par les belligérants de garantir un accès sûr et sans entrave aux humanitaires sur deux routes clés. Les FSR sont dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, ex-adjoint du chef de l'armée, engagé dans une lutte armée pour le pouvoir. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées, dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l'ONU. Les parties en conflit au Soudan ont accepté de garantir un accès sûr et sans entrave aux humanitaires à travers deux routes clés, ont annoncé, vendredi, les médiateurs, à l'issue des discussions en Suisse. La guerre au Soudan oppose, depuis avril 2023, l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit a plongé le pays dans la famine et les organisations humanitaires dénoncent régulièrement l'insécurité qui entrave l'acheminement de l'aide humanitaire. Les états-Unis ont lancé, le 14 août, en Suisse, des discussions pour élargir l'accès humanitaire, établir un cessez-le-feu et mettre en place un mécanisme de contrôle et de vérification pour garantir la mise en oeuvre de tout accord. Un convoi d'aide humanitaire du Programme alimentaire mondial (PAM) est entré jeudi au Soudan via le point de passage frontalier d'Adré, entre le Tchad et le Darfour, pour la première fois, après six mois de fermeture de cette voie. Plusieurs camions ont ainsi convoyé du sorgho, des légumineuses, de l'huile et du riz qui devraient bénéficier à quelque 13 000 personnes menacées de famine dans la région de Kereinik, dans l'ouest du Darfour, a affirmé l'organisation onusienne dans un communiqué. La guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l'armée, menée par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdane Daglo. En raison du conflit, plus de 25 millions de personnes sont actuellement en situation de faim aiguë, selon l'ONU, soit près de la moitié de la population du pays. «La réouverture du passage d'Adré est cruciale pour les efforts visant à empêcher la famine de s'étendre à tout le Soudan et il doit désormais rester ouvert», a déclaré la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain.