Le président de Filaha dénonce la politique de deux poids, deux mesures de la Chambre nationale d'agriculture. Désormais, l'Algérie affiche l'ambition de promouvoir davantage le secteur agricole et agro-industriel. Cette ambition est exprimée dans l'esprit de renforcer les aspects fondamentaux du monde agricole. C'est dans ce contexte que le premier Salon international de l'agriculture, productions et technologies végétales Filaha, a ouvert officiellement ses portes hier au Palais des expositions à la Safex, aux Pins maritimes, Alger. Lors d'un point de presse organisé à l'occasion, le président de Filaha, le Dr Bensemmane Amine, a déclaré que ce salon, placé sous le thème «Carrefour professionnel pour le développement et la valorisation de l'agriculture végétale», «constituera une plate-forme d'affaires et d'échanges entre professionnels et acteurs du monde agricole national et international». S'exprimant sur les objectifs de cette festivité, le conférencier a ajouté que «le salon a pour ambition de faire face aux exigences de la croissance et aux défis des enjeux de la mondialisation». Comme ce salon regroupe, pour la première fois, trois supports de développement des productions végétales, à savoir Phytosem, Agroexpo et Medagri, le Dr Bensemmane a souligné que Phytosem-Medagri, «a eu l'appui indéfectible des instances du ministère de l'Agriculture». Toutefois, le Dr Bensemmane a tenu à «dénoncer» la Chambre nationale d'agriculture (CNA) qui a, selon lui, refusé de porter aide à ce salon en dépit du fait que «le ministre de l'Agriculture nous a conseillé de nous rapprocher des instances de la chambre pour l'appui institutionnel à notre événement», a-t-il dit. Et d'ajouter que «la CNA a refusé de parrainer l'événement Filaha sans aucune raison objective...Par contre, nous apprenons qu'elle a apporté son soutien officiel à un autre organisateur français portant sur les mêmes segments que Filaha et ayant organisé son exposition à la même période». Selon le même interlocuteur, la CNA devrait protéger, en premier lieu, les intérêts des agriculteurs et opérateurs algériens au lieu d'aider un concurrent travaillant pour les intérêts d'un pays étranger. En réponse à ses propos, le directeur de la CNA a indiqué, lors d'une conférence de presse organisée avec le ministre de l'Agriculture, à l'occasion de l'ouverture du 1er Salon international des techniques de la filière fruits et légumes, que «le salon Filaha ne répond pas au cahier des charges et il n'obéit pas à quelques critères, nous travaillons dans le bricolage». Ses justifications ont été, d'emblée, rejetées par le président de Filaha. «De quel cahier des charges s'agit-il d'abord. Je vous dis que leurs dires ne sont pas fondés, et la CNA n'avance aucun argument objectif», clame Bensemmane. Cette polémique et cette politique des deux poids, deux mesures n'arrangent nullement les intérêts de l'Algérie qui aspire à se positionner dans ce secteur sur le marché international.