A la barre, le prévenu a nié en partie les faits tout en arguant n'avoir pas eu l'intention de tuer. Le tribunal criminel siégeant au niveau de la cour d'Oran a condamné, hier, un ex-militaire, G.A., à la peine capitale pour meurtre avec préméditation et guet-apens. La genèse de cette affaire remonte au 14 octobre 2002 et a eu pour théâtre la forêt de M'sila, située à la sortie nord-ouest de la ville d'Oran. Un chasseur M.A., qui poursuivait un gibier dans cette zone boisée, a été surpris par la présence du corps d'un homme, dissimulé sous un fourré et baignant dans une mare de sang. Il avisa aussitôt les éléments de l'unité de la Gendarmerie nationale de cette macabre découverte. Le cadavre a pu être identifié grâce aux pièces d'identité trouvées éparpillées et partiellement déchirées, aux alentours du lieu où a été perpétré le crime. Il s'agissait d'un chauffeur de taxi clandestin, dénommé B.Mohamed. L'autopsie effectuée par le médecin légiste du CHU d'Oran a révélé que la victime avait reçu plusieurs coups de couteau, plus d'une dizaine environ, sur différentes parties du corps, dont cinq mortels. Les investigations menées par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont fait ressortir que B.Mohamed envisageait de vendre son véhicule de marque Renault Mégane à un ex-militaire. De fil en aiguille, les gendarmes sont parvenus à l'identifier et à l'interpeller. Au départ, il a nié être l'auteur du crime, avant de finir par avouer. Lors de son interrogatoire, il a déclaré que la victime, un chauffeur de taxi clandestin de son état, avait l'habitude de le transporter jusqu'à la caserne où il était affecté, située sur les hauteurs du mont Murdjadjo. Le mobile du meurtre serait lié à une somme d'argent que l'accusé avait empruntée à sa victime. Cette dernière avait fait remarquer à son assassin que le délai pour apurer sa dette avait expiré. Après son forfait, l'inculpé a fourgué le véhicule de sa victime, lequel a été retrouvé dans une station de lavage, dans le quartier de Sidi El Houari. Hier, à la barre, le prévenu a nié en partie les faits tout en arguant n'avoir pas eu l'intention de tuer. Les témoins qui ont défilé à la barre ont enfoncé le prévenu à travers leurs déclarations. Le représentant du ministère public a mis en exergue la gravité des faits et l'acharnement de l'accusé sur sa victime, prouvant ainsi qu'il avait bien eu l'intention de donner la mort. Il a conclu son réquisitoire en requérant la peine capitale. L'avocat de la défense a plaidé les circonstances atténuantes. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a maintenu la peine requise par l'avocat général.