Le directeur général de l'Algex avance comme arguments l'absence d'une économie diversifiée et celle d'une vision stratégique. L'Algérie paie un ticket d'entrée très cher à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est avec ces propos que le directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), Mohamed Benini, s'est exprimé, hier, sur le retard accusé dans l'accession de l'Algérie à l'OMC. Intervenant au forum d'El Moudjahid consacré au droit international à l'épreuve des réalités politiques et économiques, Benini parlera de «puissances eugéniques» qui essayent de bloquer cette accession. «On reproche à l'Algérie de ne pas être suffisamment ouverte à la mondialisation», a-t-il déclaré. Mais, «notre pays a également une part de responsabilité dans ce retard», ajoutera le conférencier. Pour arguments, il souligne «l'absence d'une stratégie cohérente avec la mondialisation et l'absence d'une économie diversifiée en dehors des hydrocarbures». Tandis que les économistes soulèvent d'autres obstacles pouvant entraver l'accélération de cette adhésion. Une politique monétaire dépassée, une mise à niveau des entreprises faisant défaut, des exportations algériennes hors hydrocarbures dérisoires sont des facteurs négatifs à prendre en charge et font que notre économie a du mal à s'adapter aux règles de l'adhésion à cette organisation. Il était prévu, faut-il le souligner, que le 10e round des négociations soit programmé pour ce mois d'octobre, selon les dernières déclarations du ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Ce round était programmé dans un premier temps, en juillet dernier mais a dû être reporté en raison du calendrier chargé du secrétaire général de l'OMC, notamment la finalisation du cycle de négociations de Doha. En outre, le ministre a réaffirmé que l'Algérie a remis ses réponses au questionnaire en langue française fin mai. «La balle est actuellement dans le camp de l'OMC», lancera le ministre qui a déclaré, à maintes reprises, que notre pays avait d'excellents atouts en faveur d'une adhésion à l'OMC avant fin 2006. Ainsi avec un calendrier plusieurs fois chamboulé, l'accession de l'Algérie à l'OMC interviendra, au plus tôt, le premier trimestre de l'année 2007. Résultat: le ministre du Commerce est loin d'atteindre son objectif. En mai dernier, El Hachemi Djaâboub, confiant, avait affirmé «l'année 2006 sera celle de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC». Un objectif difficilement réalisable. «La question de l'autonomie de décision n'a pas été développée notamment dans le domaine économique», ajoutera dans ce sens M.Benini. Il sous-entendait en fait les pressions exercées par le FMI et la Banque mondiale sur notre économie. Chose qui a amené M.Abdelhamid Si Afif, représentant du FLN et participant à la table ronde, à parler du droit international et ses conséquences sur la souveraineté du pays. Pour lui, le droit international a été élaboré pour défendre les intérêts de certains pays. Il est instrumentalisé politiquement au profit de grandes puissances qui cherchent, au nom de la mondialisation, à remettre en cause la souveraineté des Etats, a-t-il souligné.