La date du 10e round des négociations, reportée maintes fois, n'est pas encore fixée. L'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'est, semble-t-il, pas pour demain. Les responsables du ministère du Commerce se déclarent optimistes quant à l'aboutissement dans un avenir proche de ce processus, soit avant la fin de 2007. Le ministre du Commerce, M.El-Hachemi Djaâboub a déclaré, à maintes reprises, que notre pays aurait d'excellents atouts en faveur d'une adhésion à l'OMC. L'Algérie, d'après lui, «a accepté d'opérer plusieurs amendements et abrogations demandés par l'OMC», ce qui lui permettra d'«y accéder par la grande porte». Notamment après l'amendement et la promulgation de dizaines de lois et règlements pour que les transactions entre l'Algérie et les pays étrangers soient «soumises aux règles internationales en vigueur». Dans ce cadre, l'Algérie a déjà répondu à 1500 questions sur son système économique et la législation correspondante. Le ministre, estimant que les négociations sont à un stade avancé, avait même prévu, à la faveur de ces atouts, une adhésion avant fin 2006. Cependant, ses prévisions ne se sont pas confirmées. D'ailleurs, le 10e round des négociations programmé dans un premier temps, en juillet 2006, puis en septembre 2006, a dû être reporté en raison du calendrier chargé du secrétaire général de l'OMC, notamment la finalisation du cycle de négociations de Doha. Quels sont les obstacles et les contraintes qui «bloquent» encore ce processus? Il est reproché à l'Algérie de ne pas être suffisamment ouverte à la mondialisation. Certains spécialistes soulignent l'absence d'une stratégie cohérente avec la mondialisation et l'absence d'une économie diversifiée en dehors des hydrocarbures. Ils soulèvent, également, d'autres obstacles pouvant entraver l'accélération de cette adhésion. Une politique monétaire dépassée, une mise à niveau des entreprises faisant défaut, des exportations algériennes hors hydrocarbures dérisoires sont des facteurs négatifs à prendre en charge et font que notre économie a du mal à s'adapter aux règles de l'adhésion à cette organisation. Le vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), Mustapha Mekidèche avait indiqué que «nous sommes parmi les derniers pays à adhérer à cette organisation» et les conditions d'accession sont de plus en plus draconiennes. Pour l'économiste, Farid Benyahia, le problème se pose principalement dans l'absence d'une vision stratégique industrielle. «Actuellement, l'Algérie est toujours en phase de négociations». L'expert financier, M.Bensalah Abdelghani, estime, pour sa part que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC «devrait s'avérer positive si des réformes macroéconomiques et structurelles adéquates sont apportées à son économie».