Dans La dernière prière, l'auteur nous permet de retrouver l'humain en l'Homme. L'auteur, journaliste et désormais romancier, Hamid Grine, vient de publier son dernier livre, La dernière prière. Paru aux éditions Alpha, ce roman a été présenté, hier, dans le cadre de la onzième édition du Salon international du livre d'Alger. De quoi s'agit-il au juste dans ce roman de 353 pages? A cette question, l'auteur répond sans ambages: «Il s'agit de l'histoire atypique d'un Algérien typique.» C'est, en effet, l'histoire de Hawas, le personnage principal. Journaliste de son état. Il est l'image d'un être humain dans tous les sens du terme. Il incarne tous les défauts, mais également toutes les qualités d'un homme. «Libertin partagé entre sa foi et ses passions, Hawas aime la prière et le Prophète, mais s'abreuve également à d'autres sources. Y compris les plus illicites. Tout plaisir est un bien pour lui. Déchiré et complexe, il se bat, à sa manière, contre tous les intégrismes dans cette Algérie qui s'enfonce dans la nuit. Dans sa quête de la vérité, il cherche à soulever un coin du voile...» lit-on sur le quatrième de couverture du roman. Et on l'aurait, à partir de là, si bien compris: l'auteur revient sur les années de sang et de larmes qui ont profondément marqué l'Algérie. Dans La dernière prière, Hamid Grine nous propose la caricature d'un homme qui baigne dans l'humanisme au sens large du mot. Mais le caractère particulier de ce personnage singulier nous laisse pantois, voire perplexe. D'un côté, il est libertin, dévergondé, licencieux. Il aime les femmes et la bonne chair. Mais de l'autre, on retrouve un personnage à la limite du conservatisme. Est-il hypocrite? «Non» répond l'auteur. Est-il schizophrène? «Non plus», répliqua-t-il encore. Il est quoi alors? Dans quelle case peut-on le classer? Quel est cet être qui représente, si l'expression nous le permet, à la fois «le bien et le mal». «Le personnage de mon roman est tout simplement humain. C'est la représentation de l'Homme tel qu'il est en vérité», souligne l'auteur. Aussi, dans La dernière prière, Hamid Grine ne va pas sans nous présenter un personnage qui baigne dans la poésie. Oui, la poésie. Et il faut surtout tenir compte de cela, puisque le mot poésie, en grec, signifie la vie. Et Hawas est bien le type d'homme qui admire la vie. «Hawas, qui a reconnu avec un plaisir mêlé de perplexité, un poème de Djala Ud-Dîn Rûmi, écouta la suite avec d'autant plus de plaisir qu'il tenait ces vers parmi les plus beaux du diwan du grand poète mystique», lit-on aussi dans le quatrième de couverture du livre. Ici encore, on le comprend, le personnage principal baigne dans le soufisme. Lisons la suite de l'extrait du livre qui figure sur le quatrième de couverture: «Il ferma les yeux et commença à murmurer à l'unisson avec l'homme, l'âme soudain en paix, les derniers vers: L'homme de Dieu est servi avec dignité/ L'homme de Dieu est caché, ô Shams Ud-Dîn!/Va chercher l'homme de Dieu, toi, et trouve-le!» et avec La dernière prière, Hamid Grine nous permet de retrouver l'humain en l'Homme.