L'Algérie et la Chine ont signé, hier, à Pékin un protocole d'accord portant sur la coopération dans le domaine des hydrocarbures. En vertu de ce protocole d'accord, les deux pays s'engagent à explorer ensemble les opportunités de développement dans les domaines et les projets d'intérêt commun. Les relations entre les deux pays dans ce domaine ne cessent de s'intensifier, notamment de par l'intérêt porté récemment par les Chinois au développement et à la mise en valeur de gisements de fer en Algérie. Cet intérêt a été exprimé à la délégation algérienne qui a effectué une visite officielle en Chine, le 28 juin dernier, sous la conduite du ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil qui avait visité le complexe sidérurgique du groupe Bao Steel, géant de l'industrie chinoise de l'acier situé au 6e rang mondial avec une capacité de 13 millions de tonnes par an. L'Algérie a exprimé, quant à elle, le rôle du secteur des hydrocarbures dans l'économie nationale et les besoins croissants nationaux en capacités de transport maritime des hydrocarbures (GNL, GPL, pétrole brut...). La délégation s'est rendue dans plusieurs centrales électronucléaires de la ville de Qinshan, mises en service depuis 1991. Il s'agit de cinq réacteurs totalisant une capacité de 2900 mégawatts (MW) basés sur des technologies chinoises et étrangères. Elle a visité également des installations pétrochimiques, de raffinage et de dessalement d'eau dans la région de Dalien (nord-est) et des champs pétrolifères à Harbin (extrême nord) et s'est entretenu avec les responsables de sociétés minières et des compagnies pétrolières chinoises sur les opportunités de coopération dans le domaine de la pétrochimie et des mines. La coopération sera également élargie au domaine de la construction navale, de l'électronucléaire, des mines et de l'industrie sidérurgique. En outre, la société chinoise des hydrocarbures avait signé, en octobre 2002, un contrat de développement du gisement pétrolier de Zarzatine, dans le sud algérien, d'un montant global de 525 millions de dollars. Ce projet devrait s'achever en 2008. Il y a lieu de noter que les exportations algériennes en hydrocarbures vers la Chine sont évaluées à 300 millions de dollars. Selon les économistes, dans dix ans, la Chine sera le plus grand consommateur mondial de pétrole, avec un parc automobile équivalent à celui du reste de la planète. La Chine constitue, en fait, des stocks considérables d'hydrocarbures, faisant fortement grimper le prix du brut. Près de 40% de l'accroissement de la demande mondiale de brut depuis quatre ans est imputable au géant asiatique qui devient, en 2005, le deuxième consommateur mondial de pétrole, devant le Japon. Avec un taux de croissance de 10,2% au 1er trimestre 2005, la Chine doit, pour pourvoir à ses énormes besoins, diversifier ses fournisseurs de pétrole tout en limitant sa dépendance vis-à-vis du Moyen-Orient. Et l'Afrique apparaît comme une terre providentielle.