Le président de l'USMA défend son entraîneur et reconnaît ses compétences. L'Expression: Nous commencerons cet entretien par l'affaire du match PAC-MCA dont on a dit que vous auriez refusé qu'il soit domicilié au stade de Bologhine. S.Allik: Vous faites bien de me poser cette question car je me dois d'apporter des clarifications sur cette histoire. Pour que je refuse cette domiciliation la moindre des choses, est, que je reçoive une demande pour que ce match se joue à Bologhine. Je ne sais pas où vos confrères sont allés puiser leurs sources d'information mais je suis en mesure de vous dire que je n'ai jamais reçu de demande en ce sens. Par conséquent, je ne pouvais pas refuser quelque chose que l'on ne m'a pas demandée et même si jamais j'avais reçu une correspondance en ce sens il n'est pas dit que nous aurions répondu par l'affirmative. J'espère que l'affaire en restera là, tout en sachant que l'USMA est un club qui ne veut pas avoir d'histoire avec les autres clubs. Il s'agissait là d'une parenthèse. Maintenant parlons, si vous le voulez bien, de votre équipe dont le moins que l'on puisse dire est que son parcours en championnat ne sied pas à son statut de favori. Je suis absolument d'accord avec vous mais il s'agit de relativiser les choses. L'USMA traîne quelque peu mais il y a des considérations objectives qui font qu'elle ne pouvait faire mieux. Je ne cherche pas d'excuses mais tout le monde conviendra que notre équipe n'a pas été gâtée par la chance depuis le début de la saison. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une embûche ne vienne perturber la préparation. Nous avons trop de blessés sans compter les suspendus. Cela pèse sur le rendement de l'équipe forcément. Ce qui fait que jusqu'à aujourd'hui notre entraîneur, Lobello, n'a pas encore trouvé son équipe type tellement il opère des changements. C'est une sorte de bouée de sauvetage que vous jetez là, à Lobello, dont on dit qu'il est critiqué par plusieurs personnes dans l'entourage du club. Lobello n'a pas besoin de mon aide mais le critiquer, ne mène à rien. En tout cas cela ne sert pas les intérêts du club. Comment peut-on juger quelqu'un alors que, comme je vous l'ai dit, il a, de semaine en semaine, affaire à une équipe décimée? De grâce, cessons toutes ces stupidités qui consistent à jeter l'opprobre sur l'entraîneur. Lobello est quelqu'un de consciencieux et il sait ce qu'il fait. Nul ne pourra contester ses compétences. Dans le contrat qu'il a signé avec nous il est stipulé qu'il doit lancer l'académie du football du club. Il y est en plein dedans et tout se passe pour le mieux. Pas plus tard que ce samedi, il a tenu une réunion avec les entraîneurs qui vont s'occuper de nos stagiaires. Demandez donc à ces entraîneurs ce qu'ils pensent de lui et vous verrez qu'il ne se trouvera pas un seul qui vous dira du mal de lui. Malgré tout on sent que votre équipe n'a plus le même punch qu'auparavant. Et cela n'a rien à voir avec l'entraîneur. Ecoutez, il n'est écrit nulle part que l'USMA doit remporter des titres, chaque saison. Je crois que ces dernières années ont été les plus riches du club sur le plan du palmarès. Je dois, pour cela, rendre hommage à tous les joueurs, à leurs entraîneurs, aux dirigeants qui m'ont accompagné et aux supporters. Mais dans l'histoire d'une équipe, il y a une inéluctable phase par laquelle elle doit passer. Il y a un moment où les joueurs qui ont rendu de fiers services au club sont gagnés par la limite d'âge. Il s'agit, alors, pour les dirigeants de procéder par étape pour redonner à ce club un nouveau souffle. C'est une étape de transition, qui peut durer deux ou trois ans, où l'équipe est en panne de titres. C'est, bien sûr, difficile pour les supporters mais ils doivent apprendre à patienter. Après tout l'USMA a bien vécu de longues années de vaches maigres pour passer au cap qui fut le sien ces dernières saisons et pendant lequel elle a régné sur le football algérien. Jusqu'ici, la lutte au sommet dans le championnat d'Algérie se résumait à un duel entre la JSK et l'USMA. Ces deux équipes sont rentrées dans le rang et ont cédé la place à l'ESS. C'est bien de parler de ce club. Voilà près de 4 ans que Serrar, son président, était à la recherche de la meilleure équipe. Sa persévérance et sa patience ont fini par être récompensées. C'est le message que je veux adresser aux supporters de l'USMA. Qu'ils sachent, eux aussi, se montrer patients. Maintenant pour revenir à l'ESS je dirai qu'elle est sur une voie royale et que son parcours actuel est celui d'un champion en puissance. Vous parlez de patience. Apparemment vous tenez à ce que va produire l'académie que vous venez de mettre en activité. J'y compte plus que tout. Je ne cesse de dire que notre football est en régression, faute de n'avoir pas su renouveler son élite. L'USMA, avec ses moyens qui ne sont pas aussi extraordinaires que ce que l'on croit, va essayer de remédier à ce problème à son niveau. Nous nous heurtons, malgré tout, à des problèmes du genre de celui qui concerne la scolarité des enfants. Mais nous ne baisserons pas les bras. Il faut, malgré tout, donner de la vie à ce projet. En somme vous restez fidèle à la conception qui veut que sans formation il n'y a aucun salut pour notre football. Ecoutez, à quoi cela sert-il de nous mentir? Notre football est en bas de l'échelle, cela est plus qu'une évidence. L'une des causes de cette chute est que l'on a laissé les clubs se débrouiller tout seuls. A la longue, leur travail s'est transformé en bricolage. Savez-vous, par exemple, que, à cause des équipes qui sont domiciliées au stade de Bologhine, l'USMA ne peut plus programmer deux séances quotidiennes d'entraînement? Savez-vous, aussi, que l'USMA a le même rythme de travail que des équipes comme celle de Deux Moulins et celle de Bologhine qui sont de divisions inférieures? Je vous parle là de son équipe senior. Je vous laisse deviner les problèmes auxquels se heurtent ses jeunes catégories alors que ce sont celles-ci qui doivent bénéficier du maximum d'attention. N'y aurait-il pas de solution, selon vous, pour sortir de cette situation? Tout problème a sa solution. Il est impossible que l'Algérie, avec ses moyens et ses hommes, ne puisse pas avoir un football performant. L'affaire est, d'abord, de notre ressort à nous, gens du football. Il faut que nous nous réunissions pour proposer cette ou ces solutions, Quand je dis, gens du football, je veux même associer la presse qui a un rôle fondamental à jouer pour sensibiliser et véhiculer le message. Ensuite, il s'agira de sortir avec des propositions de sortie de crise et de les transmettre aux plus hautes autorités du pays. L'heure est grave. Il faut précipiter les choses et ne pas rester les bras croisés et verser dans la fatalité. Si on ne fait rien, notre football va encore dégringoler et devenir le mauvais élève de la classe.