L'Algérie poursuit ses efforts pour diversifier ses sources de revenus et renforcer son rôle sur les marchés internationaux, notamment à travers la promotion des exportations hors hydrocarbures. Cette dynamique a été au centre de la dernière réunion de travail présidée, jeudi, par le président de la République. Le fait que le dossier a atterri sur la table du président Tebboune souligne l'importance stratégique de ce secteur pour l'économie nationale. Chose affirmée par le nouveau ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, le professeur Mohamed Boukhari, ayant appelé tous les acteurs à conjuguer les efforts pour atteindre les objectifs fixés. «L'Algérie oeuvre à diversifier les exportations et à atteindre des performances accrues dans ce domaine», a ajouté l'ex-conseiller du Président. L'autre axe majeur de cette stratégie consiste à soutenir les investissements privés. La carte du partenariat public-privé est l'autre carte à jouer. La présence de Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), à ladite réunion est le signe avant-coureur. Mais pas que cela. Dans une déclaration à la presse au siège de la présidence de la République à l'issue de la réunion, Moula a mis en avant le rôle des entreprises dans l'augmentation du chiffre d'affaires des exportations hors hydrocarbures, précisant que l'objectif de création de 20 000 entreprises permettra de réaliser des excédents de production qui renforceront les exportations. Le président du CREA a, par ailleurs, précisé que «la rencontre a été importante et fructueuse». Le conclave a porté sur «l'importance des exportations hors hydrocarbures, avec la présentation d'un bilan de ce qui a été accompli et des objectifs futurs dans ce domaine» a-t-il d'avantage précisé. Cela avant de profiter de l'occasion pour féliciter le nouveau ministre «pour sa nomination à la tête du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations», tout en l'assurant du «soutien du CREA dans ses fonctions». Dans cette optique, le rôle des entreprises locales apparaît central. Celles-ci sont appelées à jouer un rôle-clé dans la hausse des exportations, en particulier dans des secteurs comme l'industrie, l'agriculture et les matériaux de construction. Les investissements dans ces domaines sont déjà en bonne voie, comme en témoignent les chiffres révélés par l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI). Cette dernière a enregistré plus de 10 000 projets d'investissement pour un total avoisinant les 4 340 milliards de dinars, dont une grande partie est destinée à soutenir les secteurs producteurs de biens exportables. Le directeur général de l'AAPI, Omar Rekkache, a précisé que plus de la moitié de ces projets sont déjà en phase de réalisation, soulignant l'impact potentiel sur les exportations futures. L'exportation de produits manufacturés a également pris de l'ampleur, comme en témoignent les dernières réalisations encourageantes enregistrées au port d'Oran. Ce dernier a traité plus de 8 millions de tonnes de marchandises durant les 9 premiers mois de l'année 2024, enregistrant une hausse notable de 7% par rapport à 2023. Parmi les exportations les plus significatives, on trouve le clinker et le ciment, avec respectivement 1.7 million et 287 000 tonnes exportées, ainsi que des métaux ferreux. Ces chiffres illustrent une diversification réussie des exportations qui ne se limitent plus aux seules ressources énergétiques. Les autorités algériennes ont également mis en place des mécanismes pour faciliter ce processus. Le secteur des Douanes joue un rôle-clé, en simplifiant les procédures pour les exportateurs, tout en garantissant la transparence des transactions et l'accélération des interventions, en particulier pour les exportations alimentaires et industrielles. Le directeur régional des Douanes, Omar Meliani, a souligné que l'Algérie est devenue un acteur fiable sur le marché des exportations alimentaires, passant d'un simple importateur à un exportateur sur certains segments grâce aux politiques mises en place pour soutenir l'investissement productif. En somme, les exportations hors hydrocarbures représentent un pilier majeur de la stratégie économique de l'Algérie, visant à réduire la dépendance au pétrole et au gaz tout en stimulant la croissance à travers des investissements stratégiques, l'optimisation des capacités de production et l'amélioration des infrastructures logistiques. Les projets en matière d'énergies renouvelables sont l'autre maillon essentiel. L'Algérie cherche à diversifier ses exportations avec des projets phares comme l'hydrogène vert, pour lequel le pays vise à exporter 40 térawatts/heure d'ici quelques années. La nomination de Mohamed Arkab au poste de ministre d'Etat le démontre. Il l'a même dit clairement lors de son installation en mettant en avant «l'importance de renforcer les infrastructures nécessaires, y compris le projet du câble sous-marin reliant l'Algérie à l'Europe pour l'exportation d'électricité propre». Le réveil des géants miniers, en l'occurrence les mines de Ghar Djebilet, Tébessa et Oued Amizour ne déroge pas à la règle.