Pour l'ambassadeur d'Algérie en France, la question des visas «a une dimension très importante dans les relations algéro-françaises». C'est un réel effort de communication et d'ouverture vers la communauté qu'a entrepris l'ambassade d'Algérie à Paris, effort qui s'est exprimé, vendredi soir, par une rencontre avec les représentants de la presse nationale en France. M.l'ambassadeur, Missoum Sbih, a exposé aux journalistes les actions réalisées par ses services et celles qu'il envisage pour améliorer les relations entre les consulats et les algériens résidant dans l'Hexagone. Dans le bilan de sa visite des services consulaires implantés dans différentes régions, il relèvera que si ceux-ci fonctionnent mieux que par le passé, il reste à améliorer, dans certains cas, l'accueil des nationaux et celui des étrangers demandeurs de visa. Deux points sur lesquels il a insisté lors de la rencontre annuelle tenue vendredi avec les consuls. Toutefois une nouvelle carte consulaire, à savoir l'ouverture d'autres consulats, n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant car M.Sbih souhaite établir un vrai contact avec la communauté, mieux appréhender ses attentes pour ensuite apporter les correctifs nécessaires. Ce sera d'ailleurs l'objet de la prochaine réunion consulaire qu'il voudrait consacrer à la communauté dans sa nouvelle configuration et au mouvement associatif. L'ambassadeur dira, à ce propos, que «sa composante a évolué. Les jeunes, par exemple, même nés ici, réaffirment leur identité d'origine et l'on perçoit maintenant un désir de contribuer à l'économie de l'Algérie chez plusieurs Algériens vivant ici». C'est dans cette perspective de resserrer les liens avec la communauté que l'ambassadeur a rencontré les représentants, en France, des entreprises publiques telles que la Cnan ou Air Algérie. Ce type de rencontres permettra de «parler d'une même voix» et de conjuguer les efforts de tous pour une meilleure prise en charge des besoins de la communauté et bien entendu de l'image du pays. Dans une discussion à bâtons rompus avec les journalistes, l'ambassadeur abordera le très actuel problème de visas français. Il dira à ce propos que cette question «a une dimension très importante dans les relations algero-francaises car elle revêt une dimension humaine fondamentale. Notre opinion nationale y est sensible. Elle doit donc être un élément d'équilibre dans les rapports entre les deux pays. Un équilibre qui devrait trouver son expression dans un accord futur pour un vrai partenariat d'exception». Une exception pour l'instant négative par rapport aux Tunisiens et aux Marocains. Il faut cependant rappeler que nos deux voisins ont négocié la question lorsque l'Algérie entrait dans une période de crise et de violence, un motif invoqué alors par Paris pour restreindre l'octroi de visas. Aujourd'hui, le motif n'est évidemment plus valable. Ce sera probablement au ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en visite à Alger le 13 novembre, d'annoncer la réduction des délais de consultation pour la délivrance des visas. Son département avait engagé le processus auprès des autres membres de l'espace Shengen pour que les demandes de visa des Algériens ne soient plus soumises pour consultation. Sarkozy devrait emporter donc, dans ses bagages, la bonne nouvelle d'un visa traité en quelques jours. Sarkozy étant le probable candidat de l'UMP aux présidentielles françaises de 2007, les journalistes ont bien entendu demandé l'avis de l'ambassadeur sur ces élections. Il répondra en bon diplomate que «nous abordons cette question avec sérénité. Celui que le peuple français élira comme président sera notre interlocuteur». Ségolène Royal à Alger? M.Missoum dit ne rien savoir de cette information donnée par la presse «mais si elle y va elle sera accueillie avec plaisir comme tous nos invités». En revanche, il annoncera la visite du ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, à Alger, début décembre. Une visite importante qui devrait se traduire par la signatures de plusieurs accords. Autre évènement économique, la tenue le 19 décembre d'un symposium organisé par le ministère français des Affaires étrangères, consacré à l'Algérie et à ses opportunités d'investissement. Trente à quarante grandes entreprises françaises sont invitées et un ministre algérien devrait également être présent. C'est, selon l'ambassadeur, un signal positif qui ne peut que renforcer le partenariat économique entre les deux pays.