Avec ce geste, les enfants repartent avec la conviction qu'il y a des gens qui pensent à eux. Le journal L'Expression boucle sa sixième année. Inspirons tous et soufflons la sixième bougie. Main dans la main, entamons avec lui son septième pas. Créé en 2000 par M.Ahmed Fattani, le journal se place aujourd'hui parmi les cinq premiers quotidiens les plus lus de la presse nationale. Depuis six ans, que de temps est passé! Que d'évènements heureux ou malheureux sont arrivés! Que d'épreuves notre journal a subies! Cet événement, L'Expression a choisi de le partager avec les enfants atteints de cancer, hospitalisés au Centre Pierre et Marie Curie de l'hôpital Mustapha Bacha, à Alger. En dépit de leur maladie, ils ont tout de même tenu à partager cette joie avec notre journal. Ils étaient une soixantaine à affluer vers l'amphithéâtre du Centre Pierre et Marie Curie, en cette journée ensoleillée du samedi 11 novembre 2006. Ils entraient un par un dans la salle. Visage n'inspirant que l'innocence. Les commissures des lèvres s'écartent un tout petit peu laissant afficher un sourire angélique. Accrochés aux basques de leurs mamans, ils prennent place sur les sièges bleus de l'amphi. A les voir, on serait tentés de se demander quel sort est tombé sur eux et qui les a condamnés à vivre entre les griffes de l'une des plus terribles maladies. Pourquoi n'ont-ils pas le droit, comme tous les enfants, de jouer, de courir et de croquer la vie à pleines dents? Mais, il faut bien se rendre à l'évidence et accepter son sort. Il faut consentir, comme cette mère qui, avec son mari, est venue de la wilaya de Djelfa pour accompagner leur enfant. Celui-ci, âgé à peine de dix ans, vient tous les quinze jours pour suivre des soins de chimiothérapie dans ce centre. A la première rangée, est assis un autre enfant. Celui-là est également accompagné de ses parents. Suspendue à une potence, la pochette de sérum continue à dégoutter son contenu dans un petit tuyau relié au bras de l'enfant. C'est, en effet, une scène qui suscite de la compassion chez les âmes les plus insensibles. Néanmoins, en cette heureuse occasion, ces enfants ont la tête ailleurs. Ils ont presque oublié le mal qui les ronge. Ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seuls dans ce vaste monde...impitoyable. Le journal L'Expression a choisi de venir auprès d'eux et fêter son sixième anniversaire. Certains mômes, en âge d'être sur les bancs de l'école, luttent contre la maladie. Devant l'assistance nombreuse, se dresse une large table qui, en temps normal, est réservée aux enseignants. Mais à cette occasion, elle est «jonchée» d'une pièce montée et autres friandises. Juste derrière cette table, les responsables du journal s'affairent à porter les dernières retouches et à vérifier si tous les cadeaux réservés aux enfants sont bien là. Les cadeaux sont offerts par plusieurs sponsors qui, chacun à sa manière, ont participé à célébrer cet heureux événement. Après les dernières retouches, le directeur délégué de L'Expression, M.Ahmed Ben Alam prend la parole: «Nous aurions pu célébrer cet événement dans un hôtel luxueux, entourés, de surcroît, de hautes personnalités. Nous aurions pu le faire dans des lieux somptueux et commencer par des discours éloquents...mais notre foi, et l'amour que nous portons aux enfants nous ont poussés à le faire ici, dans ce centre et au milieu de ces enfants qui souffrent silencieusement, des coups qui leur sont assénés par la maladie». Le chef de service d'oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie, le professeur Bouzid Kamel, a lancé en direction des enfants: «Franchement je ne souhaite pas qu'un jour vous deveniez des coiffeurs». Il fait ainsi allusion, en plaisantant, aux cheveux que les enfants cancéreux ont perdus à cause de la chimiothérapie. A la fin de la cérémonie, les enfants ont eu, chacun, droit à un petit cadeau. Avec ce geste, ils repartent avec, dans la tête, qu' il y a des gens qui pensent à eux.