Tebboune à la rencontre du «made in bladi». Le président de la République s'est offert, jeudi dernier, un des plaisirs qu'il apprécie tant, à savoir prendre le «pouls» de la production nationale. C'est ainsi qu'il a donné le coup de starter de la 32e édition de la Foire de la production algérienne au Palais des expositions des Pins maritimes (Alger). Une tradition à laquelle le chef de l'Etat a voulu donner, cette année, une importance particulière. En plus, des membres du gouvernement et du personnel diplomatique accrédité en Algérie, Tebboune a invité les membres les plus influents de l'Etat. Il s'agit du Premier ministre, le directeur de cabinet à la présidence de la République, ainsi que le secrétaire particulier du président de la République. Pour dire l'importance qu'il a voulu donner à ce rendez-vous. Surtout que le chef de l'Etat a donné des instructions claires pour «booster» le «made in Algérie» tout en traçant le chemin vers le renouveau exportations hors hydrocarbures. Un objectif clair de Tebboune depuis son arrivée au pouvoir, qu'il a encore répété lors de cette inauguration. C'est le cas au pavillon du complexe La Belle où il a lancé des messages importants aux producteurs nationaux. «La priorité en matière de production était de répondre à la demande locale avant d'envisager l'exportation», a-t-il lancé. Il a salué le niveau atteint par l'industrie nationale, ces dernières années. «Elle a fourni des produits de qualité tout en réduisant la facture des importations», a soutenu le premier magistrat du pays. Pour Tebboune, il y a un défi que l'Algérie ne pourra relever sans l'implication de tous, c'est-à-dire l'Etat et les hommes d'affaires. Au détour des allées parcourant les 28000 m² d'exposition, le Président s'est montré proche des producteurs, saluant leur rôle dans la réduction des importations et la satisfaction des besoins locaux. «Répondre à la demande nationale avant d'envisager l'exportation: tel est notre cap», a-t-il déclaré au pavillon du complexe La Belle. «Le guichet unique avant janvier 2025» Il a insisté sur la nécessité de ne pas faire de distinction entre les entreprises militaires, publiques et privées. «Elles contribuent toutes à la production algérienne», a-t-il rétorqué. Le chef de l'Etat a aussi tenu à avoir une longue discussion avec le patronat. Il s'est rendu au Conseil du renouveau économique algérien (Crea). Sur place, le président de la République a insisté sur la nécessaire entrée en service du guichet unique avant janvier 2025. «L'investisseur doit se rendre uniquement au guichet unique», a-t-il soutenu sous les yeux de ses plus proches collaborateurs. Le président Tebbboune a évoqué, dans ce cadre, la possibilité pour les opérateurs économiques d'engager des investissements adaptés aux besoins de la société, en augmentant le taux d'intégration à 50%. «La politique prônée par l'Etat ces dernières années, consistant à encourager la production locale, a permis de réduire la facture des importations de 40%», a rappelé le président de la République. Pour Tebboune, l'Algérie dispose d'un potentiel énorme, avec un marché en croissance - il a rappelé la perspective d'une population atteignant 60 millions d'habitants. Cette dynamique doit encourager les entreprises à développer des produits à forte intégration locale, tout en se tournant vers l'innovation et la sous-traitance. Des messages forts pour rassurer les investisseurs, algériens ou étrangers, sur l'accompagnement de l'Etat qui lèvera toutes les entraves qu'ils peuvent rencontrer. La présence de Larbaoui, Boualem Boualem et le secrétaire particulier du Président sont là pour s'assurer que les décisions soient appliquées à la lettre! Les autres annoncesdu Président Le chef de l'Etat a, toutefois, appelé les producteurs à plus d'efforts, notamment dans les grandes industries. Il a évoqué l'automobile qui, selon, lui doit «s'accélérer». Au niveau du stand du constructeur automobile Fiat, le président de la République s'est enquis de l'évolution de sa production, affirmant que l'Algérie aspirait à développer une industrie automobile, comprenant la sous-traitance dans la pièce détachée. Il a annoncé que le partenariat avec l'Afrique du Sud dans le domaine des pièces de rechange est à même de booster ce secteur. «D'autant que 70 entreprises algériennes sont actives dans la production de ces pièces», a-t-il souligné. Dans l'agriculture, il a mis l'accent sur la modernisation du matériel agricole, appelant à tirer parti des expériences étrangères et à renforcer la recherche. Il a également encouragé l'Entreprise nationale de matériels agricoles et de pêche (ENMAP) à mieux structurer le marché des tracteurs d'occasion. Le secteur des énergies renouvelables n'a pas été en reste, avec une directive claire: généraliser l'éclairage public solaire à partir de 2025. «Cette démarche réduira les charges financières des communes tout en contribuant à la transition énergétique», a-t-il expliqué. Dans un discours empreint d'espoir, Tebboune a salué l'ingéniosité des jeunes Algériens et l'essor des start-up. «Avec 9 000 start-up aujourd'hui, nous visons les 20 000. L'Algérien est créatif et s'impose partout où il va», a-t-il lancé, avant d'appeler les grandes entreprises à soutenir financièrement ces projets porteurs d'avenir. Il a également mis en lumière le succès d'initiatives locales, comme la pâte à tartiner El Mordjene, devenue une fierté nationale. «Vous devez poursuivre sur cette voie et, pourquoi pas, envisager la production locale de noisettes», a-t-il suggéré. Tebboune a clôturé son parcours par une série d'annonces stratégiques, notamment sur la production pharmaceutique, les infrastructures minières et la distribution d'eau potable. Concernant les stations de dessalement en cours, il a fixé l'échéance de février 2025 pour un début de distribution, avec pour objectif de répondre aux besoins avant le mois de Ramadhan. Dans ses dernières interventions, le Président a réaffirmé son engagement à lever tous les obstacles entravant les investisseurs et les producteurs, tout en soutenant une économie basée sur le savoir et l'innovation. «Relevons ensemble le défi», a-t-il conclu, sous les applaudissements des participants. La fête du «made in bladi» peut donc commencer en toute beauté...
