La communauté algérienne au Canada compte 50.000 personnes. Elle s'intègre facilement. «Les procédures d'obtention de visa seront allégées», a indiqué l'ambassadeur du Canada à Alger, Robert W.Peck, lors d'un point de presse qu'il a animé hier pour annoncer la visite qu'effectue la gouverneure générale et commandante en chef du Canada, Michaëlle Jean, à partir de dimanche prochain à Alger. «Le demandeur de visa peut déposer le dossier ici (au consulat d'Alger, ndlr) mais l'étude se fait à Paris. Les demandes d'immigration se font également ici depuis deux ans», explique-t-il. «Les procédures concernant les hommes d'affaires sont plus accélérées». Toutefois, il précise que l'ambassade n'est pas suffisamment fournie en effectifs pour traiter sur place les demandes. Mais les demandeurs ne se déplaceront plus en Tunisie pour remplir les formalités. C'est déjà une évolution, même si elle paraît insuffisante au vu de la demande croissante. Le nombre de visas de visites, délivrés par année aux Algériens est de l'ordre de 3500 contre 1500 pour les immigrants. La question des équivalences des diplômes est, en effet, posée. Une agence a été créée à cet effet. Il relève, cependant, l'existence d'une immigration clandestine. La communauté algérienne au Canada compte 50.000 personnes. Elle s'intègre facilement. Elle est en nette évolution et représente 10% des demandes d'immigration que reçoivent les services consulaires canadiens de par le monde. Les Algériens sont dans tous les secteurs d'activité, sauf en politique. «Cela viendra très bientôt, rassure-t-il. Nous avons des Libanais, des Marocains mais pas d'Algériens élus». La société canadienne est très cosmopolite. Il cite le cas de la gouvernante générale du Canada qui est d'origine haïtienne. Ancienne journaliste, elle a pu percer pour devenir la plus haute personnalité de l'Etat. C'est dire qu'au Canada le seul critère de promotion sociale est la compétence. «Au Canada, tout le monde vient de quelque part», dit-il. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et le Canada ont atteint le seuil de 4,4 milliards de dollars canadiens en 2005, «en faveur de l'Algérie», souligne l'ambassadeur du Canada, en raison du volume des contrats en relation avec les hydrocarbures. Les investissements, durant l'année en cours, sont de l'ordre de 3 milliards de dollars canadiens. Ils se font dans les secteurs du logement, des infrastructures, des mines et de l'agriculture. Les entreprises canadiennes ont signé des contrats de génie conseil pour l'autoroute Est-ouest et pour la réalisation de la Grande Mosquée d'Alger. La compagnie Bombardier devrait fournir deux avions à Tassili Airlines. Le Canada accompagne l'Algérie «dans sa réforme de la formation professionnelle par l'expérimentation de l'approche par compétences restructurant quatre filières de formation: les arts et industries graphiques, la maintenance automobile, le froid et la climatisation, ainsi que la gestion de l'eau». Grâce au Fonds d'appui à la société civile (Fasc), le Canada soutient les projets en relation avec l'insertion sociale, l'accès aux soins (une ferme thérapeutique à Tlemcen), l'assistance aux victimes des mines anti-personnel (notamment à Souk-Ahras), etc. Un Forum des affaires se tiendra à Alger du 21 au 24 novembre. Un autre sera programmé ultérieurement au Canada, annonce-t-on. Les deux pays se sont mis d'accord sur l'établissement d'une ligne aérienne directe entre l'Algérie et le Canada. Les compagnies Air Algérie et Air Canada auront très bientôt leurs dessertes dans les deux sens, par l'intermédiaire de Lufthansa dans une première étape. La Gouverneure du Canada sera reçue par le président Bouteflika et le chef du gouvernement. Elle se rendra ensuite à Bamako puis en Afrique du Sud. Il s'agit d'une première. Rappelons que le président Bouteflika a rendu visite au Canada durant son premier mandat. Il y avait planté un arbre.