La gouverneure générale du Canada, Mme Michaëlle Jean, est attendue dimanche à Alger pour une visite d'Etat de quatre jours. L'annonce a été faite, hier, par l'ambassadeur du Canada, Robert W. Peck, lors d'une conférence de presse animée à Alger. Cette visite, première du genre, est destinée, a indiqué M. Peck, à « approfondir » le partenariat avec l'Algérie et à réitérer l'engagement de son pays à poursuivre l'accompagnement du gouvernement algérien dans la conduite des réformes. « Le Canada apprécie l'Algérie pour ses efforts destinés à asseoir la paix et à consolider l'Etat de droit. L'Algérie est pour le Canada un partenaire incontournable. Il est le premier partenaire économique du Canada en Afrique et au Moyen-Orient avec un volume d'échanges estimé à 4,4 milliards de dollars canadiens (environ 1 milliard de dollars US) en 2005 », a précisé l'ambassadeur du Canada à Alger. La balance commerciale est, rappelle-t-on, favorable à l'Algérie. Les investissements canadiens en Algérie, qui ne sont actuellement que de l'ordre de 3 milliards de dollars canadiens, sont appelés à se développer grâce à la visite de Mme Jean, a précisé Robert W. Peck, ajoutant qu'il est possible de remédier à la situation (faiblesse des investissements canadiens) en faisant connaître davantage les atouts de l'Algérie en Amérique du Nord. Par-delà, le diplomate a souligné que « le Canada et l'Algérie ont noué des liens d'amitié durables et créé des partenariats dans plusieurs domaines depuis l'ouverture de leurs relations diplomatiques en 1965 », estimant que la visite en Algérie de la gouverneure générale du Canada « montrera la manière avec laquelle les partenaires canadiens et algériens coopèrent en Algérie et au sein de la communauté internationale ». Dans son zoom sur la coopération algéro-canadienne, M. Peck a précisé que la prochaine ouverture par la compagnie aérienne, Air Algérie, d'une ligne reliant les deux pays, prévue en juin 2007, contribuera à « faciliter les échanges humains » et à « promouvoir les échanges commerciaux et les investissements » entre Alger et Ottawa. Dans ce contexte, M. Peck a rappelé que de nombreuses grandes sociétés canadiennes, à l'image de SNC Lavalin, activent déjà et avec succès en Algérie. Il a précisé, en outre, que les firmes canadiennes qui ont l'avantage de posséder un « savoir nord-américain en français » sont toujours prêtes à apporter leur savoir-faire et leur expertise dans la réalisation des grands projets infrastructurels lancés par l'Algérie. Le diplomate canadien faisait allusion, au cours de son intervention, au plan d'appui à la croissance économique, doté de 60 milliards de dollars, lancé par le président Bouteflika en 2005. M. Peck n'a pas écarté l'éventualité que la coopération algéro-canadienne, dans laquelle beaucoup reste à faire, s'élargisse en 2007 au secteur de la défense. A ce propos, il a indiqué que des discussions bilatérales concernant cette question ont été menées en septembre dernier. La coopération entre les deux pays en matière de sécurité n'est néanmoins pas tout à fait nulle dans la mesure où l'ambassadeur du Canada à Alger a parlé d'échanges dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et la destruction des mines antipersonnel. M. Peck, qui a évalué la communauté algérienne établie dans son pays à quelque 50 000 personnes, a estimé en outre que « la qualité des profils » des Algériens installés au Canada, qui exercent dans différents domaines d'activités, était un élément de nature à permettre à l'avenir une densification des relations entre l'Algérie et le Canada. A préciser que près de 1500 visas d'immigration sont accordés chaque année à des demandeurs algériens. Durant sa visite à Alger, Mme Jean, ancienne journaliste à Radio Canada, aura des entretiens avec le président Bouteflika et rencontrera plusieurs hauts responsables. Elle aura également à inaugurer un forum d'affaires algéro-canadien sur les opportunités d'investissement en Algérie.