Ce film nous donne à voir et à découvrir le travail et le combat de quatre femmes algériennes, à part entière.. L'ambassade des Etats-Unis et Simple Production ont présenté, mercredi dernier en avant-première, le film documentaire Citoyennes du réalisateur Hocine Saâdi. Un film qui a bénéficié du soutien financier d'un programme américain, Mepi. Décliné en quatre portraits de femmes de tête, c'est par le témoignage de Atika Al Mameri, présidente de l'Union nationale des handicapés moteurs d'Alger, que s'ouvre ce documentaire. Celle-ci évoque l'épisode douloureux de son accident qui l'a conduit à une chaise roulante et du déclic qui l'amènera par la suite à aider les autres à se dépasser. Madame Al Mameri parle de «bouleversement». Dans ce portrait émouvant de cette femme au grand coeur et à la générosité exemplaire, nous faisons connaissance avec son travail de proximité, sur le terrain, ses efforts consentis et son combat que d'aucuns qualifient dans le film par le mot «richesse», car cette femme se donne, en effet, à corps perdu dans cette entreprise qui est d'aider son prochain et a fortiori les handicapés. Sa devise, souligne-t-elle est: «Rien pour nous sans nous». Son but est que les handicapés deviennent acteurs de leur propre vie et qu'ils sont autonomes. Madame Atika El Mameri parlera aussi des femmes handicapées, de leurs droits, de la nécessité de s'en sortir «pour ne pas devenir une épave» Baya Gacemi et Hedda Hezam, respectivement, journaliste, directrice du journal satirique l'Epoque et prix 2006 de la liberté de la presse Mohamed Ouartilane et la directrice de publication du journal El Fedjer, parlent de leurs expériences dans le milieu de la presse et des difficultés qu'elles rencontrent par leur métier en tant que femmes en Algérie. Enfin, dernier portrait de femme citoyenne à part entière est celui de Samia Moualfi, députée FLN qui confie son combat en tant que femme politique. Celle-ci, dynamique et active, nous fait découvrir son monde, son travail en pleine campagne notamment auprès des femmes rurales. Ce dernier portrait nous montre aussi combien les mentalités envers les femmes politiques restent encore arriérées. Déterminées, courageuses et volontaires sont, en tout cas, ces femmes que Hocine Saâdi a choisi de filmer et d'accompagner dans leur vie durant 8 mois de tournage. Le plus touchant mais aussi le plus épluché reste le premier portrait qui témoigne de façon simple et franche sur la situation des handicapés en Algérie. La députée est aussi un exemple de témérité et de progrès dans ce pays. Le film Citoyennes aurait pû gagner en épaisseur en approfondissant la question de la gent féminine dans la presse, au lieu de la survoler. Mais ceci pourrait constituer, cela dit, tout un sujet qui mérite de faire l'objet d'un documentaire à part.. «J'ai opté pour ces quatre portraits après un casting de sept ou huit femmes. Mais pour moi c'était la politique, la presse et le mouvement associatif que je cherchais à montrer. Ces femmes était les plus représentatives et elles ont compris ce que je voulais», nous a confié le réalisateur.