La salle Ibn Zeydoun a accueilli, mercredi soir, la projection en avant-première du documentaire Citoyennes du jeune réalisateur et producteur, Hocine Saâdi. Un film réalisé avec le concours de l'ambassade des Etats-Unis en Algérie. En 52 minutes, Hocine Saâdi dresse quatre portraits de femmes algériennes qui mènent, chacune dans son domaine, un combat dans une société où il est difficile de s'affirmer quand on est femme. Une citoyenneté arrachée est le message délivré par le réalisateur qui a suivi ces Algériennes au quotidien. Saluant le travail du réalisateur, l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Robert Stephen Ford, n'a pas manqué de souligner dans son allocution le rôle des femmes dans le développement des sociétés et les difficultés auxquelles elles sont confrontées. “Le situation de la femme nous intéresse particulièrement, notamment dans les pays de la Méditerranée. Ce genre de travail donne une idée du combat des femmes là où elles se trouvent”, souligne le chef de la diplomatie étasunienne à Alger. Loin des clichés et des préjugés, le réalisateur a suivi quatre femmes dans leur quotidien socioprofessionnel. Militantes du mouvement associatif, de la scène politique ou en faveur de la liberté d'expression, les protagonistes de Citoyennes sont loin d'être des femmes résignées, comme on a souvent tendance à le croire. Handicapée moteur suite à un accident de la route, Atika El Mameri milite pour les droits et l'insertion des personnes handicapées. Elle est présidente de l'association Amel et œuvre pour une meilleure prise en charge des personnes en difficulté. Même clouée à sa chaise roulante, elle n'hésite pas à sillonner le pays pour venir en aide aux personnes qui lui ont fait confiance, défendant leurs intérêts et leur apportant l'aide dont elles ont besoin. Caméra à l'épaule, le réalisateur apporte un autre témoignage et souligne le courage et la détermination des femmes algériennes. Un portrait croisé est dédié à Baya Gacemi et Hada Abda, respectivement directrices de publication de l'hebdomadaire satirique l'Epoque et le quotidien El Fedjr. Pour les deux éditrices de presse, se faire une place dans un marché de plus de quarante titres n'est pas chose évidente, mais le combat pour une libre expression est un engagement avant tout. La femme dans la politique est le dernier portrait proposé par le réalisateur. Sur les pas de Samia Moualfi, députée FLN, Saâdi plonge l'assistance au cœur de la campagne des municipales en Kabylie. Réfutant la politique de la chaise vide, la jeune mère de famille prend la route pour aller soutenir d'autres candidates. Soulignant la volonté d'épanouissement des quatre femmes, Hocine Saâdi rend hommage à leur courage et à leur détermination de réussir dans un milieu socioprofessionnel souvent hostile à la gent féminine. “J'ai essayé, à travers ces portraits, de donner une idée sur le combat des femmes algériennes dans la société. Des femmes prêtes à relever toutes sortes d'obstacles afin de réaliser leurs ambitions”, souligne le réalisateur et producteur du film, qui s'est déjà lancé dans une autre aventure cinématographique sur le thème des essais nucléaires dans la région de Reggan. Wahiba L.