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Des cités fabuleuses au coeur du désert
VALLEE DU M'ZAB
Publié dans L'Expression le 19 - 11 - 2006

Derrière les murs culminants, des femmes voilées de la tête aux pieds avec un haïk blanc, arpentaient craintivement les ruelles tortueuses et bien entretenues de la cité millénaire.
Elles sont là, nichées comme des perles au milieu d'un paysage lunaire. Ghardaïa, Metlili, El Atteuf et Beni Isguen, des cités implantées aux abords de la vallée du M'zab qui apparaît, vue du ciel, comme un serpent légendaire et dont le corps vert, allongé, contourne majestueusement les plateaux arides et rocailleux de cette parcelle de l'immense Sahara. Des cités millénaires qui prennent racine dans les époques lointaines.
D'emblée, Ghardaïa accueille ses visiteurs à l' aéroport, portant le nom du poète Moufdi Zakaria. Une manière de dire à ses hôtes que tout est poétique dans ces contrées. Première étape de l'itinéraire, Metlili, qui s'est faite belle avec ses tapis traditionnels suspendus le long des vieux murs de cette cité construite au XIe siècle. Des cavaliers et des chameliers de la fantasia tiraient du haut de leurs montures alignées aux abords de la route, des coups de feu de bienvenue à l'adresse des visiteurs de la ville. Certains cavaliers, vêtus de gilets traditionnels multicolores, maintenaient difficilement à leurs places les beaux chevaux effarouchés par les coups de feu. Les troupes de danse folklorique, en pleine effervescence en cet après-midi automnal, propulsaient les visiteurs vers d'autres univers faits de sons et de bruissements des tambours, de ghaïtas et du tintamarre du karkabou. Et le tout, épicé par l'odeur du baroud et les cris des danseurs de la troupe Ettabejia. Un danseur, dont la peau couleur d'ébène, contrastait avec ses habits blancs, émerveille les spectateurs en lançant son fusil en l'air. Une autre troupe de guesba, composée de vieux, assis par terre et qui, chantaient, nous dit-on, les quacidates de Cheikh Belkhider Ben Keddour, le grand poète de la région, décédé en 1926.
Metlili, «c'est ici, dans l'enceinte de ce ksar, que le feuilleton Djeha avait été tourné», nous a fait savoir un guide touristique qui nous a indiqué, également, que la cité abrite, chaque année, les fêtes du Mehri et du tapis traditionnel de la tribu des Chaâmba. Ces derniers, descendants des Hilaliens, ont élu domicile dans cette région, aux environs du IXe siècle après avoir été chassés d'Egypte par les Fatimides.
Le vieux ksar n'a pas échappé aux aléas du temps et des moeurs, puisque certaines de ses bâtisses, à l'instar de la vieille mosquée érigée au centre du ksar, ont été défigurées par l'introduction du parpaing et du fer dans les travaux de confortement.
El Atteuf, la plus ancienne des cités du M'zab, nous a accueillis, de son côté, avec beaucoup de chaleur et moins de bruit. Premier constat, malgré la proximité géographique avec Metlili, tout indique que les choses sont différentes chez l'aînée des cités de la vallée. La couleur de la peau des habitants, leurs habits ainsi que la manière de recevoir; les hôtes attestent que nous avons affaire à d'autres coutumes.
En effet, après avoir franchi le grand portail de la cité, on s'engage en procession dans un passage étroit menant à la place publique. Là, une jeune chorale souhaitait, avec ses voix enfantines, la bienvenue aux convives. Cela avant d'attaquer un autre air les «1000 ans de lumière et d'authenticité» d'El Atteuf.
Un notable s'est longuement étalé sur le mode de construction spécifique à la communauté mozabite qui tient compte, outre du respect «el horma» de l'intimité de chaque maison, pour cela, une ouverture pour aérer et laisser en-trer le soleil, en imposant ses règles sur l'ensemble de la population de la cité qui compte près de 17.000 habitants.
Derrière les murs, des femmes voilées de la tête aux pieds avec un haïk blanc, arpentaient craintivement les ruelles tortueuses et bien entretenues de la cité millénaire, laissant entrevoir seulement un oeil. Un seul oeil mais qui «peut jeter le trouble dans les coeurs», nous instruit un homme à la mine austère. Lequel souhaitait, probablement, leur cacher l'unique organe qui leur permet de voir le jour. A aghlabide (ruelle) n'El hadj Saleh, une photographe qui tentait de prendre une photo de l'une des femmes, avait été apostrophée sur le champ par un homme en lui expliquant affablement, que le règlement de la cité interdit aux visiteurs de photographier les passants. Une intervention adroite qui témoignait de l'expérience que les habitants d'El Atteuf ont acquis, en côtoyant, depuis des décennies, des touristes venus des quatre coins du globe. Interrogé sur l'activité touristique, Sayh, un jeune employé de l'agence foncière de cette cité, nous a déclaré que «le nombre de touristes étrangers, connaît ces trois dernières années une certaine progression mais il reste loin des flux envahissant les cités du M'zab avant les années 90». Notre interlocuteur nous a indiqué également que les touristes européens viennent surtout en hiver ou pendant la saison du printemps en raison des conditions climatique favorables (chaleur insupportable en été et en début d'automne). Les touristes étrangers, poursuit-il, viennent en force, plus particulièrement lors de la tenue des festivals et autres événements sportifs et culturels tels les marathons et les fêtes du tapis.
Arrivés à Beni Isguen, Aït Isguen de son vrai nom, on pénètre dans la cité par un grand portail fait de troncs de palmiers assemblés harmonieusement. Un portail solide et des tours très hautes qui témoignent du passé guerrier de cette communauté. Aux environs de 17 heures, une activité plus au moins intense anime le souk de Aït Isguen. Un marché à la criée où toutes sortes de produits: tapis, appareils électroniques, céréales et mêmes vêtements usagés, sont proposés à la vente aux enchères menée par le dellal (le crieur) du marché. Réputée comme étant la plus conservatrice dans le M'zab, la cité de Aït Isguen attire, toutefois, le plus grand nombre de touristes étrangers.
Un fait dû à la bonne tenue de ses bâtisses anciennes et à l'attachement fervent de sa population aux us et coutumes ancestraux. En effet, tous les Aït Isguen portaient leurs tenues blanches, formées du fameux pantalon appelé communément «seroual loubia», du gilet et de la petite chéchia. A la place du marché, nous avons été approchés par un quinquagénaire qui nous a priés d'éteindre nos cigarettes en nous montrant une plaque suspendue à un mur dans laquelle on recommandait aux visiteurs, en français, en arabe et en anglais, de ne pas fumer, de ne pas photographier les passants et de ne pas porter des vêtements courts. Le quinquagénaire qui s'est révélé natif de la cité et directeur du tourisme dans la wilaya d'El Bayedh, nous a bien expliqué que «la religion constitue la ligne directrice de la communauté». Cela en précisant que l'école où la doctrine ibadite est le fondement sur lequel a été élaboré le système «Elazzaba» qui régit tous les aspects de la vie des Mozabites, qu'il soit social à l'exemple du mariage ou économique à l'exemple des transactions commerciales. Un système qui a fait ses preuves malgré certaines imperfections ayant trait à la «répression» de l'esprit individuel qui doit se conformer littéralement aux prescriptions traditionnelles. Interrogé sur les problèmes de santé pouvant découler des mariages communautaires, notre interlocuteur a reconnu l'existence de ce genre de problème en admettant que «rien n'est parfait». La cité de Beni Isguen, véritable relique conçue dans un art architectural des plus originaux, enchantait les visiteurs qui ne détachaient pas les yeux des bâtisses aux portes et aux fenêtres minuscules qui donnaient sur des ruelles étroites et bien entretenues. Hala, une touriste venue des Emirats arabes unis, nous a avoué que la cité est unique en son genre si bien qu'elle n'a pas cessé de photographier le site et les gens.
Un groupe de touristes allemands, portant des chèches blancs, sillonnaient les ruelles en regardant avec un intérêt manifeste, les murs, les fenêtres, les passants pratiquement tout ce qui tombait sous leurs regards bleus. Abordé sur la question du mode de construction locale, Hans a estimé, que «le style architectural des cités du M'zab témoigne du génie sans limite des hommes l'ayant élaboré». Angela, sa compagne, est plutôt attirée par le cachet spécifique des hommes et des femmes peuplant cette cité ancienne.
Au crépuscule, moment qui coïncide avec l'appel à la prière du Maghreb, le souk s'est vidé instantanément et les rues se sont remplies d'hommes et d'enfants qui prenaient le chemin de la mosquée. Cependant, au marché de Ghardaïa, l'activité commerciale est toujours intense. Des boutiques proposant des articles artisanaux restent ouvertes jusqu'à la tombée de la nuit. Dans ce souk, malgré les cris du dellal, le marché semble avoir adopté de nouvelles attitudes puisque des gens venus de tous les horizons, ont investi le marché, en apportant chacun un élément insolite. Les rues de Ghardaïa se vidaient au fur et à mesure que la ville plongeait dans la nuit.


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