L'Algérie avance à pas sûrs dans la voie de l'édification de sa sécurité alimentaire et la consolidation de sa résilience économique. La cadence accélérée des projets lancés au cours de ces derniers mois, en partenariat avec des étrangers et d'autres par des investisseurs nationaux, démontre l'irréversible choix stratégique de l'Algérie quant à édifier une agriculture résiliente et une économie forte et diversifiée. Dans ce cadre, le grand Sahara algérien, qui s'avère être un véritable vivier insoupçonnable, est en passe de devenir le grenier gigantesque de l'Algérie. Trois projets distincts qui, une fois opérationnels, contribueront à renforcer le potentiel de production agricole et agroalimentaire de l'Algérie. Dans la wilaya de Ménéa, un important investissement algéro-italien devra incessamment prendre acte dans la région de Hassi El-Gara, au sud de la wilaya. Intégré dans le programme «Corridor vert» du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, visant à soutenir et encourager les investissements agricoles stratégiques d'envergure et à valoriser les terres du sud du pays, ce nouveau programme vise la production et la culture de la canne à sucre et des céréales, toutes variétés confondues. Conformément aux instructions des hautes autorités du pays, les investisseurs ont été reçus par les autorités locales, dont le wali qui a pour mission d'accompagner étroitement ce projet. S'étalant sur une superficie de 50 hectares, ce nouvel investissement, qui devra être réalisé prochainement, promet de développer une agriculture durable et moderne dans ses régions sahariennes. Cela, en plus d'apporter des impacts certains sur le plan de l'économie territoriale et le marché de l'emploi. Les investisseurs italiens qui se ont suivi une présentation sur les atouts de la wilaya de Ménéa, conjointement avec les principaux responsables locaux, dont ceux du secteur agricole, ont été particulièrement attirés par les potentialités foncières, climatiques et agricoles locales. Il convient de souligner que cette wilaya attire de plus en plus d'investisseurs étrangers dans le domaine agricole, à l'instar des Qataris qui ont bénéficié d'une superficie globale de 10 000 ha. Plus loin dans la région d'El Oued, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Youcef Chorfa, vient de déclarer que son secteur a mis au point un vaste programme, en vue de la création de grands pôles agricoles stratégiques orientés vers la culture de céréales et de maïs en grains dans cette wilaya. Le ministre a fait état d'un ambitieux programme visant à ériger la région du Souf en un véritable Hub national, porté par des pôles de production de cultures stratégiques, dont les céréales et le maïs en grains, dans un premier temps. «Ce programme intervient en application des recommandations des hautes autorités du pays et visant à encourager et développer les cultures stratégiques en vue d'atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaires», a confié Youcef Chorfa. Pour ériger ces pôles, de nouveaux périmètres seront «créés dans les zones à vocation agricole, réservés à différentes cultures stratégiques, telles que les céréales». Plus au nord, dans la wilaya de Jijel, le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Sifi Ghrieb, a annoncé l'imminente entame de la phase de production du complexe de trituration de graines oléagineuses et d'extraction d'huiles végétales Kotama Agrifood, situé à Bazoul, dans la commune de Taher. Une grande nouvelle puisque cette usine était attendue depuis des années déjà, en vue de renforcer le potentiel de production de la matière pour l'huile et le tourteau. Le ministre a révélé que cette prouesse a été accomplie «grâce aux ingénieurs algériens qui ont su relever le défi de relancer ce projet qui s'était trouvé dans une situation très difficile». Selon les responsables de ce programme, le taux d'avancement des travaux d'installation et préparatifs est de 92% pour ce projet relevant du groupe Madar. Il convient de rappeler que le projet d'extraction des huiles végétales brutes est constitué de deux unités de production, dont une de stockage de la matière première (soja) et une autre unité de stockage du produit final et de commercialisation des huiles. Le complexe couvrira les besoins nationaux à hauteur de 40% en huiles végétales brutes et à 60% en tourteau.