L'Algérie ne dispose même pas de 50 architectes spécialisés dans la restauration du patrimoine matériel. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, vient de jeter un pavé dans la mare: l'Algérie ne dispose même pas de 50 architectes spécialisés dans la restauration du patrimoine matériel. Ce constat, on ne peut plus amer, a été dressé avant-hier lors de son passage au forum hebdomadaire de l'ENTV. Cette vérité cinglante est annoncée au moment même où l'on parle, et avec insistance, de la restauration et de la réhabilitation des monuments historiques, gardiens par excellence de la mémoire collective. Le nombre d'architectes spécialisés dans la restauration est, certes, infime, mais on aurait certainement pu éviter d'en arriver là. Comment? En effet, ces derniers temps on aborde, presque avec consternation, le phénomène de la fuite des cerveaux. Si nous avions bien accordé assez d'importance à nos chercheurs et spécialistes, dans tous les domaines, on n'aurait pas abouti à cette situation d'autant plus dramatique qu'elle ne cesse de nous interpeller. En dépit de ce constat, la ministre de la Culture semble plus que jamais optimiste. Elle a, en effet, indiqué que, d'ici 2009, soit avant que le second mandat du président Bouteflika n'arrive à son terme, la plupart des monuments historiques seront restaurés. Certains seront réhabilités avant le début de la manifestation Alger capitale de la culture arabe 2007. Un évènement auquel l'Algérie accorde un intérêt particulier. D'autant plus que cela contribuera, selon certains, à rehausser et à améliorer son image dans le monde arabe. Néanmoins, est-on en mesure d'accueillir cette manifestation? De toutes les manières, cela n'est pas l'avis du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni qui, en juillet dernier, avait déclaré qu'Alger n'est pas digne de porter le nom d'une capitale. Ce ministre de la République a appuyé son constat par le fait de la saleté qui prévaut dans la capitale. Tout en reconnaissant cet état de fait, Mme Toumi a toutefois souligné que la réussite d'un tel évènement ne relève pas uniquement du ressort de l'Algérie, mais aussi de l'ensemble des pays arabes qui y vont participer. La ministre de la Culture a, en outre, insisté sur le rôle primordial que pourra jouer la Ligue arabe dans l'organisation d'un tel évènement. Rappelons, dans cette optique, que l'Algérie a débloqué une enveloppe budgétaire faramineuse pour cette manifestation. Au sujet de la loi cadre sur le livre, la ministre de la Culture a indiqué qu'elle sera soumise à l'Assemblée populaire nationale à la fin de l'année en cours. Il en est de même pour ce qui est du cinéma. Mme Toumi a annoncé que des mesures ont été adoptées afin d'améliorer la situation du septième art en Algérie. Ainsi, elle a indiqué que les jeunes cinéastes algériens bénéficieront, dans le cadre des conventions signées avec certains pays européens, de cycles de formations. Par ailleurs, à propos du statut de l'artiste, la ministre de la Culture n'a pas manqué de souligner que le Fonds d'aide à la création est justement institué afin de venir en aide à ces artistes. Elle a annoncé, en sus, la création, prochainement, de la mutuelle des artistes. Une fiche des artistes sera aussi élaborée et les créateurs bénéficieront, suivant les déclarations de Mme Toumi, de la sécurité sociale.