Une source primaire dans la conservation des biens matériels et vivants et dont le développement constituera toujours un défi possible. La sauvegarde des valeurs les plus authentiques et du plus grand enracinement populaire devait et devra toujours être une priorité pour les autorités avec leurs propres efforts et leurs propres ressources pour préserver tous ses biens et ses classements muséologiques en long et en large de sa géographie. Une source primaire dans la conservation des biens matériels et vivants, dont le développement constituera toujours un défi possible. Tel est le cas de la villa Abdelatif. Qui ne connaît pas cette villa, jadis maison des artistes? Les spécialistes évaluent l'existence de ce véritable joyau architectural, d'une surface de deux hectares et demi. La maison des artistes est nichée au milieu d'une végétation riche et proche du Musée des beaux-arts ainsi que le Jardin d'essais. Classée monument historique depuis 1972, elle eut de nombreux propriétaires, le plus ancien acte date de 1715. Citons Ali Agha et Hadj Mohamed Khodja puis Sid Mahmoud Abdelatif en 1795. Acquise par voie d'expropriation des terrains de la colline appartenant à la famille Abdelatif, qui lui annexa un jardin mitoyen à la fin du XVIIIe siècle. La villa, de style mauresque, était un lieu de culture sans précédent. Si l'on parle de peintres orientalistes, il faut obligatoirement parler de la villa Abdelatif, une sorte de villa Medicis des orientalistes. Plusieurs personnalités ont marqué leur passage comme Paul Jouve, Jacques Simon, Léon Carré, André Lhote et Karl Marx. Les approvisionnements du musée des beaux-arts conservent plus de 700 tableaux peints par les sociétaires de la villa. Cette demeure, ce bijou architectural, comprenant une demeure principale, un bain maure, des dépendances, une cour-jardin limitée par une douéra et un portique, et qui servit de résidence aux artistes de 1906 à 1962, a fait l'objet de travaux de confortement suite au séisme de 2003 et de grands travaux de restauration à partir de 2006. Elle a été restaurée par une entreprise algérienne et des jeunes artisans, sous la direction d'un bureau d'études national. «Je suis très heureuse que l'opération de restauration ait été réalisée par des architectes, des archéologues et une main-d'oeuvre spécialisée pluridisciplinaire algérienne», a déclaré Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, au cours de la cérémonie d'inauguration, ajoutant que «l'opération de restauration de ce monument historique a bénéficié d'un budget estimé à 56 millions de dinars». «Nous avons des chantiers de restauration dans les 48 wilayas», a indiqué la ministre, citant notamment les projets de restauration de sites à El Oued et Ghardaïa. Une cérémonie de remise de certificats de qualification aux architectes restaurateurs a été également organisée à cette occasion. Nos legs en patrimoine deviennent l'expression savante de notre culture. On trouvera sûrement, en la restauration et la sauvegarde de ces témoins de l'histoire, dont les centres et monuments historiques, perçus par tous comme des lieux de référence identitaire, des espaces de sociabilité, de rencontre et de créativité. Espérons que ces merveilleux sites retrouveront leur lustre et le demeureront toujours.