Pourtant l'Etat lui a consacré une enveloppe budgétaire de 60 milliards de dinars. L'opération de construction de 100 locaux par commune, au profit des jeunes chômeurs, continue à faire son chemin à pas de tortue. Initié en 2004 par le président de la République, ce projet dont l'objectif est la création d'un minimum de 300.000 emplois au profit des chômeurs âgés de 18 à 50 ans, dans divers créneaux de services et d'artisanat, est, semble-t-il, loin d'atteindre la vitesse de croisière. A Alger, à titre d'exemple, où cette opération devait générer 11.400 postes de travail, les études géotechniques, à travers la plupart des APC, viennent à peine de se terminer. Selon une dépêche répercutée par l'agence APS, les présidents d'Assemblées populaires communales de la wilaya d'Alger, mentionnent que «les études géotechniques du projet (comportant le choix du terrain) ont été réalisées et les appels d'offres lancés par les wilayas déléguées auprès des bureaux d'études et entreprises pour déposer leurs soumissions». Les maires d'El Harrach, des Eucalyptus, de Kouba et de Réghaïa ont mis en avant «l'importance de ce projet ambitieux» pour les jeunes chômeurs ainsi que pour les communes qui, ont-ils précisé, «bénéficieront, dans le cadre de cette opération, d'un revenu émanant des loyers» de ces locaux. Cette opération, faut-il le rappeler, est le fruit d'une coopération entre le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), les directions locales de l'emploi ainsi que les APC. Elle s'inscrit, en outre, dans le cadre de la stratégie nationale de l'emploi qui a pour objectif la création de 2 millions d'emplois d'ici à 2009. Elle se débat, néanmoins, dans des problèmes incommensurables. Nous citons dans ce sens, le problème du foncier. Plusieurs wilayas du pays, vu leur situation géographique, souffrent de ce casse-tête. L'absence des assiettes où devront être construits ces locaux ne fait qu'enfoncer, encore davantage, le projet dans la fange. Dans les wilayas de Béjaïa, de Bouira ou encore de Tizi Ouzou, cet aléa met sérieusement les bâtons dans les roues pour la concrétisation de ce projet. Vu la situation géographique des APC desdites wilayas, on se demande comment réussira-t-on à y mener cette opération à bon port. D'autant plus que ces locaux, dont la superficie oscille entre 20 et 40m2, devront être réalisés dans un délai ne dépassant pas les six mois. Néanmoins, ce à quoi nous assistons actuellement, est tout à fait le contraire. Les jeunes chômeurs ayant «postulé» pour ce programme devront, certainement, prendre leur mal en patience. Dans certaines communes, comme c'est le cas à Constantine, des locaux de ce genre sont fin prêts. Mais la distribution, selon toute vraisemblance, n'est pas pour demain. Dans un communiqué transmis le 10 mai dernier par le conseil du gouvernement, il est fait état de la réception, durant l'année 2006, de plus de 70.000 locaux à travers toutes les wilayas du pays. Toutefois, à ce jour, le nombre de locaux réceptionnés et distribués se comptent sur les doigts. Pourtant l'Etat a consacré, pour la réalisation de ce programme, une enveloppe budgétaire de 60 milliards de dinars.