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Hector, Tarzan...et les deux danseuses
LE JARDIN D'ESSAIS RENAÎT DE SES CENDRES
Publié dans L'Expression le 22 - 11 - 2006

Tout près du bassin, équipé d'un nouveau jet d'eau, des ouvriers agenouillés posaient délicatement, des plaques de gazon.
Le poumon de la capitale reprend son souffle après des années d'abandon et d'étouffement. Le Jardin d'essais du Hamma, ce vaste espace vert classé quatrième plus beau jardin botanique au monde, renaît de ses cendres pour recevoir ses admirateurs, ô combien nombreux.
D'emblée, à l‘entrée nord du jardin, le visiteur n'aura aucune peine à constater la prodigieuse métamorphose de ce site naturel qui a failli disparaître ces dernières années. Plus de 600 espèces végétales rares ont disparu durant ces années de laxisme et de laisser-aller. Premier constat, les entassements d'ordures et de détritus «ornant» il y a quelques années les lieux ont disparu comme par miracle pour laisser ce site naturel créé en 1847, montrer son vrai visage paradisiaque fait de luxuriantes frondaisons sauvages et apprivoisées.
Accompagné par M.Zerriat Abderezak, directeur général de l'Edeval (Etablissement de développement des espaces verts d'Alger) notre ballade à l'intérieur du jardin a commencé par la partie dite française. Appellation justifiée par le fait que ce site est réalisé suivant les normes des jardins français. Des ouvriers dont les combinaisons indiquent le nom de leur société, Erma pour l'électricité, Net-Com pour le nettoyage, Asrout pour les travaux d'assainissement routier, animent, aux côtés des ouvriers de l'Edeval, les lieux par leurs mouvements et leurs voix unis avec le bruit des engins et autres outils de travail. A l'ombre des longs palmiers et platanes, l'état impeccable des caniveaux et des bordures des trottoirs de l'allée, montre que le passage des mains travailleuses est tout à fait récent. Les allées nord-sud perpendiculaires, la symétrie des arbres entourant le bassin central et la dimension de l'espace gazonné entouré par de hauts palmiers bien alignés, indiquaient que nous sommes bel et bien dans l'enceinte d'un jardin français. Un fait qui ne peut être que vrai, car la vue d'ensemble sur cette partie du jardin, est perceptible de n'importe quel angle de vision. M.Zerriat, nous a fait savoir que «la vue d'ensemble est une condition sine qua non dans les jardins français où il n'est pas question de casser la vue». Tout près du bassin, équipé d'un nouveau jet d'eau, des ouvriers agenouillés, posaient lentement des plaques de gazon sur le grand espace dont plus de la moitié de sa superficie est devenue pratiquement verte. Un technicien paysagiste, qui supervisait les ouvriers, nous fait savoir que l'engazonnement touche à son terme puisque sur les 8000m² de surface concernés par cette opération, 5000 sont déjà gazonnés. L'entretien des pelouses comprend également, ajoute-t-il, la couverture, de près de 2000m2 de la surface du jardin, avec des plantes florales. En haut, du côté sud, la cascade du jardin français repeinte et réparée, attend seulement sa mise en marche, après avoir été transformée pendant plusieurs années, en urinoir public, nous rappelle le DG de l'Edeval. Dans la zone centrale du site, un espace d'une densité végétale frappante avait été clôturé. C'est le carré botanique réservé aux espèces végétales rares ou en voie d'extinction.
Les sentiers portent encore les traces fraîches des outils des jardiniers et autres ouvriers qui étaient passés par là.
M.Zerriat indique que quelque 200 ouvriers ont été mobilisés pour l'aménagement du Jardin d'essais. L'Edeval a débroussaillé près de 20 hectares sur les 32 que compte le jardin comme elle a élagué quelque 5000 arbres.
En empruntant l'allée des bambous menant à la partie anglaise du site, l'ancienne école d'horticulture apparaît juste à notre droite. Cet établissement ouvert en 1947 a été fermé en 2003 en raison des dommages qui lui ont été causés par le séisme. Le programme de réhabilitation, nous informe M.Zerriat, prévoit la réouverture de l'école, mais pour former des jardiniers. Ces derniers font défaut dans notre pays, déplore notre interlocuteur. Des maîtres parisiens en jardinage, ajoute-t-il, seront associés dans cette démarche. Dans le même endroit, des bambous vieillissants sont perceptibles au milieu de cet espace verdoyant. Cette espèce, explique notre guide, fait face à un sérieux problème de régénération à cause des hautes bordures en béton qu'on a construites à leurs abords sans connaissance de cause. Le paysage devient sauvage au fur et à mesure que nous avançons dans la partie anglaise du Jardin d'essais. Les allées sont sinueuses et le regard ne peut pas aller au-delà de quelques mètres. On a l'impression de se trouver dans une forêt équatoriale. L'allée des platanes nous mène jusqu'à la statue des deux danseuses, installée au-dessous des arbres. Au-dessous des platanes centenaires, les deux danseuses portant chacune une coupe, se serrent l'une contre l'autre comme des jumelles. Les palmiers entrecroisés se mêlent dans une anarchie captivante avec les pampres des fucus géants. L'endroit est connu sous le nom de «coin de Tarzan». L'un des plus anciens films de ce fameux personnage ont été tournés dans ces lieux tropicaux. Le croassement des grenouilles, émanant d'un bassin limitrophe, anime cette partie envahie par toutes sortes de végétation. En effet, ces petites créatures ont conquis ce bassin peuplé naguère par des canards et des poissons rouges. Les employés de Netcom ont fait sortir plus de 300m3 de vase de ce bassin et ramassé près de15.000 tonnes de déchets sur l'ensemble du jardin. Plusieurs employés ont été atteints par différentes maladies suite à cette opération, nous a affirmé notre guide. Un fait qui témoigne, on ne peut plus clairement, de l'état de dégradation dans lequel s'est trouvé ce jardin qui compte 2500 espèces d'arbres et de plantes. Les équipes de Netcom, s'occupent actuellement du ramassage des déchets générés par les travaux. Cela en attendant l'installation des bennes à ordures adaptées au nouveau paysage du jardin.
Une variété d'espèces végétales se livrent une guerre sans merci dans la partie anglaise du Jardin d'essais. Un immense corrézien domine avec ses longues et nombreuses branches, les autres arbres et plantes ayant germé près du bassin. Pendant l'été et le début de l'automne, le corrézien couvre la terre avec ses fleurs roses odorantes, explique M.Zerriat tout en nous montrant une fleur flétrie. Cela avant de nous montrer de petits palmiers, les dracinas, éparpillés un peu partout au-dessous des hauts arbres. Notre guide nous a indiqué que cette espèce est très convoitée et plusieurs arbres ont été volés. Le prix d'un dracina, précise-t-il, peut dépasser les 10.000,00DA. A ce sujet, le responsable de la sécurité, M.Guettai, nous a fait savoir que la grande superficie du jardin, 32 hectares et la densité de la végétation font que la surveillance du site est des plus difficiles. Les 15 agents et les 2 maîtres-chiens qui gardent actuellement ce site naturel, ne peuvent contrôler convenablement la situation. Le nombre des agents sera triplé, poursuit Guettai, avant l'ouverture du jardin au public.
Par ailleurs, l'entreprise d'éclairage public Erma a doté le jardin de 200 points lumineux couvrant l'ensemble du jardin bien qu il soit relevé que l'éclairage peut nuire à la multitudes d'oiseaux peuplant ce précieux espace vert.
Dans le parc zoologique, les travaux touchent aussi à leur terme. Les cages, les bassins et les chaussées ont été complètement refaites. Le Dr Haffci, directeur général du zoo, nous a déclaré que le parc rouvrira ses portes dans quelques mois et ses animaux transférés à Ben Aknoun, une soixantaine d'espèces, regagneront leurs places. Un musée d'histoire naturelle, sera ouvert également dans l'enceinte de ce zoo fermé depuis 1999. Pour rappel, les animaux de ce parc ont battu des records mondiaux en matière de longévité, à l'instar de l'alligator Jacqueline, l'ours brun, Oursus et le condor des Andes, Hector. Ce dernier, vivant toujours au zoo du Hamma, est le plus vieux condor du monde (un centenaire) et son nom est inscrit dans le livre Guinness des records. S'approchant de sa cage, le Dr Haffci, l'un des rares spécialistes de fauves en Algérie, s'adresse au vautour: «Hector, viens mon fils», il l'appelle mon fils bien qu'il soit plus âgé que lui. Le condor ouvre ses longues ailes et s'approche de son maître en heurtant les barres et les murs de sa cage. «Avec l'âge sa vue a beaucoup diminué», nous instruit le Dr Hafsi avec compassion avant de nous fournir des explications détaillées sur les travaux de rénovation effectués dans le parc zoologique. Parlant des anciens animaux morts ou transférés à Ben Aknoun, le Dr Haffsi, les désigne de leur prénom, Farid le lion, Jaqueline l'alligator etc. Les cris des enfants, le rugissement des lions et le chuintement de l'eau de la cascade et du bassin où nageaient paisiblement des koys japonais se confondaient dans la tête de ce toubib de fauves qui imagine déjà, la réouverture du zoo, arrachée après un long combat.


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