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Le Jardin d'Essais plus beau que jamais
Après quatre années de travaux de réhabilitation
Publié dans Liberté le 09 - 05 - 2009

En faisant de cette entité son cheval de bataille depuis sa prise en charge en vertu du décret 06-350, la wilaya d'Alger a mis le paquet pour offrir aux Algérois le jardin d'Eden après quatre ans de durs travaux de réhabilitation. Mais, contrairement à ce que l'on pense, le Jardin d'Essai du Hamma, dont les quatre cinquièmes de la superficie sont destinés aux carrés botaniques, aux serres, aux plantes médicinales et aux collections botaniques des diverses espèces, n'a pas la vocation d'un jardin public ou d'un parc d'attractions. L'entrée est de 50 DA pour les adultes et 30 DA pour les enfants.
Rouvert au public le lendemain de son inauguration par le chef de l'Etat samedi dernier, cet établissement a drainé des marées humaines. Au premier jour où l'entrée est gratuite, il y avait, selon la direction générale, plus de dix mille personnes venues de tous les horizons. Le service de sécurité était dépassé. Il faut dire que les visiteurs, notamment les Algérois, attendaient depuis plusieurs mois le grand jour pour renouer avec leur repère. Reportée à maintes reprises, la réouverture les a fait languir. Une attente légitime quand on sait que c'est le seul endroit où les habitants du centre de la capitale peuvent réellement communiquer avec la nature. Longtemps refuge de délinquants de tout acabit, les pouvoirs publics ont décidé de le fermer avant son transfert à la wilaya d'Alger en 2006 décidé par la présidence de la République. Une mission loin d'être une sinécure. Ainsi, et compte tenu du caractère spécifique des activités du jardin et dans le cadre de la protection adéquate de ce patrimoine, une louable initiative de la wilaya a pu mettre en place un conseil scientifique de surveillance qui est consulté sur toutes les questions techniques et scientifiques. À son tour, ce conseil était chargé de procéder à des évaluations périodiques de l'ensemble des travaux engagés sur le terrain ou des études entreprises. C'est d'ailleurs dans cet esprit que la wilaya, en accord avec ledit conseil, a donné au jardin le statut particulier afin d'en faire un site historique et culturel protégé. En juillet 2005, l'état des lieux n'était guère reluisant. L'établissement a connu une dégradation constante depuis les années 1980 tant au niveau des structures que de ses équipements. On citera l'Ecole d'horticulture créée en 1918, fermée à toute activité et occupée par quatre familles, un bâtiment d'internat occupé par quatre familles en état de ruine, des allées passablement revêtues d'asphalte sur plus de 3 000 ml en n'englobant pas l'ensemble de l'espace, un recensement inexploitable des végétaux qui auraient existé au niveau du jardin, notamment par absence de classification des espèces, leur nombre et leur localisation ; un jardin zoologique où ne subsiste qu'un condor (parmi les plus vieux du monde). De même que divers locaux ayant servi à des activités autres que la destination pour laquelle ils ont été créés, comme le bar-restaurant et la salle des fêtes, un bâtiment à usage pédagogique en état d'abandon occupé par deux familles et transformé en crèche pour les besoins des occupants du jardin et le personnel exerçant en son sein, une vingtaine de bâtisses servant initialement de logements d'astreinte pour le personnel ayant exercé des fonctions dans cet espace, n'ayant plus aucune attache avec le jardin. On citera également l'inexploitation d'un réservoir de mille mètres cubes en amont du jardin et destiné à l'irrigation, du fait d'une dégradation de ses parois et une dette de la Seaal d'un montant de plus d'un milliard de centimes rendant impossible toute utilisation des ressources hydriques pour les besoins de l'arrosage des carrés et jardins existants, absence de tout raccordement en énergie électrique, que ce soit pour les bureaux, les habitations ou autres équipements, et un éclairage public défectueux et partiellement utilisé.
Du diagnostic catastrophique aux grands moyens
Comme on l'aura constaté, la situation dans laquelle se trouvait jusqu'en 2005 le jardin nécessitait en conséquence une intervention rapide et efficace à laquelle ont pris part les responsables de la wilaya à tous les niveaux. Il fallait dans un premier temps nettoyer les écuries d'Augias. Une moyenne de deux cent cinquante agents est intervenue pendant six mois pour l'assainissement du jardin dont plus de soixante y sont à ce jour, en plus des quatre-vingts relevant de l'établissement. La mobilisation de deux cent cinquante camions et dix-sept engins de levage a permis de dégager 3 700 tonnes de gravats et autres détritus, ainsi que deux cent vingt-cinq tonnes de végétaux. Parallèlement, plus de 20 h ont fait l'objet d'assainissement sylvicole et des sous-bois. D'autres opérations ont consisté à l'évacuation des quarante-deux familles occupant les bâtisses du jardin venant de divers horizons, l'expulsion de sept locaux occupés pour des activités n'ayant aucun lien avec le jardin et dont les baux sont arrivés à terme depuis plus de sept années, la fermeture définitive de la crèche et la sécurisation du jardin par la réhabilitation de clôture sur une vingtaine d'impacts.
S'agissant de la réhabilitation d'un patrimoine à la fois national et mondial, le recours à l'assistance technique a porté sur la contribution de l'administration des jardins botaniques de Paris (dans le cadre de la coopération décentralisée qu'entretient la wilaya d'Alger depuis 2004 avec plusieurs villes du monde dont Barcelone, Lyon et Marseille). Huit missions effectuées par les experts botaniques ont permis aux différents intervenants l'exécution des travaux de remise à niveau. Pour sa part, la Conservation des forêts a contribué dans l'assistance au diagnostic des arbres forestiers et de suivi des plantations. L'INP, l'INA, l'Agence nationale de la nature et le BET NEE y ont également contribué chacun selon sa compétence. Ceci a conduit à la phase des travaux de réhabilitation qui a porté sur la remise à niveau du confortement et l'aménagement de l'école d'horticulture, les différents travaux de clôture, la réhabilitation et l'aménagement de cinq villas, d'un laboratoire in vitro, d'une auberge, d'un chalet pour hôte, d'un salon, de buvettes et kiosques. En matière d'aménagements généraux du jardin, il y a lieu de citer, entre autres opérations, le revêtement de l'allée périphérique, la réfection du zoo, la pose de deux cent cinquante-quatre bancs, la mise en place de plus de trois kilomètres de clôture métallique, deux cent quatre candélabres, huit mille mètres carrés de gazon et la plantation de quarante-cinq mille plantes à fleurs, la réhabilitation de six statues, dont trois signées par le sculpteur Gaudissart. De nouveaux équipements ont été créés comme l'école d'initiation à l'environnement destinée particulièrement aux enfants, un salon d'honneur, une structure d'accueil et d'information, un espace de vente d'objets de souvenir, un parking de quarante-cinq places à vingt mètres du jardin, un parking de deux cent vingt places à cinquante mètres du jardin, une structure provisoire pour la formation qui a permis de former quinze jeunes agents de l'établissement en jardiniers d'entretien, la récupération partielle des animaux du parc zoologique et l'acquisition par dons et achat d'animaux, de sujets qui peuplent le parc avec encouragement pour les animaux d'Algérie, une clinique vétérinaire autonome, la réalisation de deux jets d'eau accompagnant les miroirs existants. En perspective et localement, il est prévu le lancement d'une étude destinée à faire un état des lieux des végétaux existants, la réalisation de nouvelles serres pour la multiplication de la flore, le repeuplement des espèces exotiques, la réorientation de la formation vers les petits métiers au profit des collectivités locales qui gèrent les espaces verts mais aussi le grand public, l'orientation du jardin vers la mise en valeur et la préservation de la biodiversité. Au niveau international, les opérations portent sur le repeuplement en flores exotiques et sa diversification en vue de leur adaptation pour une mise en conformité du jardin avec sa vocation d'espace botanique, l'introduction d'un système d'information en relation avec les établissements et centres spécialisés en Algérie et dans le monde pour l'élaboration d'une banque de graines, la collections d'insectes et herbes, conservation du jardin comme patrimoine mondial et son insertion au réseau international des jardins botaniques, un pavillon multifonctionnel comprenant un espace muséal et d'expositions, un biotype (jardin suspendu avec volière), des espaces de détente (restaurants, cafétérias, snacks). En somme, le Jardin d'Essai du Hamma est un magnifique établissement botanique, scientifique et technique. De par son microclimat particulier chaud et humide en été et frais et humide en hiver, sa proximité directe de la mer et la protection que lui assure la colline du bois des Arcades contre les vents du sud favorisent le développement et l'adaptation des espèces rares et exotiques. Sa remarquable collection vivante de flore a établi sa célébrité au point où il fut classé parmi les premiers jardins mondiaux. Il reste à espérer que les visiteurs en prennent soin. Au troisième jour de son ouverture au public, nous avons pu constater combien les Algérois étaient assoiffés de retrouver l'un de leurs plus grands repères. Et si beaucoup d'entre eux ont conservé l'instinct de préservation en se contentant d'admirer et de profiter des bienfaits de ce poumon de la capitale, d'autres citoyens, inconscients, faisant fi de tous les sacrifices consentis par l'Etat et de tous ceux qui ont passé des nuits blanches pour lui rendre sa superbe d'antan, n'ont pas hésité à faire preuve d'actes de vandalisme en arrachant les plantes et les fleurs garnissant les allées. Le directeur du jardin, Abderazak Ziriat, que nous avons rencontré lors de sa tournée d'inspection était hors de lui. “Il y a trois catégories de publics. Celle qui est disciplinée, celle qui écoute quand on lui fait une remarque et celle qui n'a aucun respect, quand bien même vous essayez de la sensibiliser. Il y a aussi ces jeunes qui viennent en groupes. Leur but n'est pas de prendre un bol d'oxygène mais de créer la pagaille. Bien évidemment, nous allons prendre toutes les mesures qui s'imposent en renforçant la sécurité mais, faut-il le dire, certaines fréquentations rendent le jardin ingérable. On nous reproche d'interdire les jeux et la pratique d'activités sportives comme la balle ou le ballon, les cycles, rollers, etc.. Dans ce cadre, il faut rappeler que l'établissement est avant tout à vocation botanique et scientifique”, confie-t-il. On pense enfin qu'une seule journée de relâche est insuffisante et pour cette raison, le jardin sera en principe fermé deux jours par semaine, soit le vendredi et le samedi.
A. F.


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