La desserte entre Alger et Montréal sera assurée, dès le mois de juin, par la compagnie algérienne Air Algérie, à raison de deux vols par semaine. La ligne aérienne reliant l'Algérie au Canada sera opérationnelle au mois de juin 2007. La première desserte commerciale aura lieu durant la 4e semaine de juin 2007 par un Airbus d'Air Algérie. L'annonce officielle de cette mesure, plusieurs fois reportée pour des raisons techniques, a été faite, hier, par Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, à l'occasion du Forum d'hommes d'affaires algériens et canadiens, tenu en marge de la visite officielle de quatre jours en Algérie, entamée depuis dimanche dernier, par la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean. La desserte entre Alger et Montréal sera assurée par des avions Airbus de la compagnie algérienne Air Algérie à raison de deux vols par semaine et le vol inaugural est programmé pour mars ou avril 2007, a précisé le ministre. Cette décision attendue depuis longtemps par la communauté algérienne installée au Canada, en majorité au Québec, facilitera les voyages entre les deux pays. Jusque-là, les Algériens étaient forcés de passer par Paris, Tunis ou Casablanca à bord des compagnies aériennes étrangères pour rallier la capitale du Québec. C'est une décision qui va réjouir les cinquante mille Algériens appelés à débourser moins d'argent pour faire la navette entre les deux capitales tout en subissant moins de contraintes spécifiques à ce genre de long voyage. Le forum a donné l'occasion aux participants de scanner le partenariat économique, différemment apprécié, entre les deux pays. Du côté algérien, un engagement plus accru est attendu de la part des grandes firmes canadiennes dont l'intervention dans les soumissions aux grands projets de développement inscrits dans le programme complémentaire de soutien à la croissance (2005-2009) est jugé «relativement faible» par le ministre des Participations et de la Promotion de l'Investissement, M.Hamid Temmar. Intervenant au cours des travaux, le ministre algérien, tout en déplorant la faiblesse de l'apport de la partie canadienne dans la politique d'investissement lancée dans le pays, a incité les investisseurs canadiens à «s'engager davantage dans des projets grandioses touchant pratiquement l'ensemble des secteurs» tel que le prévoit le programme d'investissements publics de plus de 100 milliards de dollars sur cinq ans, contenu dans le programme de développement économique lancé par le président de la République. Le représentant du gouvernement algérien a, devant la délégation d'hommes d'affaires accompagnant le voyage de la gouverneure générale du Canada, brossé un tableau des plus attractifs de l'économie nationale qui connaît une profonde mutation, en soulignant les changements radicaux enregistrés depuis1999 visant l'adaptation du cadre juridique national aux exigences de l'ouverture de l'économie algérienne au capital étranger, notamment en matière d'aide et de facilitations aux investissements directs. La réalité actuelle fait dire à notre ministre qu'«aujourd'hui, un investisseur étranger, qui opte pour l'Algérie, peut obtenir son agrément et commencer à travailler dans les 24 heures qui suivent». De son côté, Mme Jean Michaëlle a, pour sa part, déclaré que l'Algérie était «un partenaire de premier choix» avec lequel le Canada envisage une «coopération modèle». elle reconnaît volontiers que «les ressources naturelles de l'Algérie, son poids et sa vitalité, sa dimension et sa situation géographique au carrefour de trois continents, ainsi que son patrimoine culturel, en font un partenaire de premier choix». Pour rappel, les échanges commerciaux bilatéraux se sont élevés à 4,4 milliards de dollars en 2005. Les Canadiens sont présents depuis longtemps dans les hydrocarbures, les finances, les travaux publics, l'ingénierie et les télécommunications. La gouverneure générale du Canada a saisi l'occasion pour faire rappeler que les entreprises de son pays «sont restées en Algérie pendant les années difficiles et ont misé ainsi sur le potentiel Algérie», avant de relever que les «progrès réalisés, ces dernières années, par l'Algérie» permettent d'envisager un modèle de coopération entre les deux Etats. Pour l'hôte de l'Algérie, l'importance des échanges commerciaux entre les deux pays est une preuve du bon fonctionnement du partenariat entre les deux pays. Un fonctionnement, certes positif, mais qui reste, aux yeux des Algériens, bien en deçà des espérances et des potentialités offertes par le cadre d'investissements aménagés pour la circonstance par le gouvernement algérien. C'est justement l'objet de cette visite de l'officiel canadien dans notre pays.