La COP16, grande conférence environnementale des Nations unies, a entamé, hier, trois jours de prolongations à Rome pour dénouer le blocage Nord-Sud sur le financement de la sauvegarde de la nature, «la mission la plus importante de l'humanité au XXIe siècle», a exhorté la présidente colombienne du sommet. Les débats portent sur «l'une des politiques qui a le pouvoir d'unifier le monde», «ce qui n'est pas rien dans un paysage géopolitique très polarisé, fragmenté, divisé et conflictuel», a déclaré en ouverture la ministre colombienne Susana Muhamad, présidente de cette 16e conférence de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Ce qui est en jeu est «la mission la plus importante de l'humanité au XXIe siècle», a-t-elle rappelé. 300 représentants de 154 pays avaient pris place dans la grande salle dominant les ruines du Circus Maximus. Le Brésil, au nom de plusieurs pays émergents riches en biodiversité, et le Zimbabwe, pour le groupe Afrique, ont rejeté le compromis proposé par la présidence pour éviter la répétition de l'échec des négociations en Colombie. Début novembre, la COP16 s'était conclue à Cali sans régler une vive dispute entre pays riches et en développement sur leur collaboration pour débloquer l'argent nécessaire afin de stopper la destruction de la planète et ses êtres vivants par la déforestation, la surexploitation des ressources, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives. L'accord de Kunming-Montréal a fixé l'objectif d'atteindre 200 milliards de dollars de dépenses annuelles pour la nature d'ici 2030 dont 30 milliards de transfert des pays développés vers les pays pauvres (contre environ 15 en 2022, selon l'Ocde).