Les négociateurs israéliens, qataris et américains poursuivaient, hier, au Caire des «discussions intensives» sur la deuxième phase du cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, qui doit commencer demain et prévoit la fin définitive de la guerre, mais dont l'entrée en vigueur reste incertaine. «Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve», a fait savoir jeudi le gouvernement égyptien. L'entité sioniste a envoyé ses négociateurs au Caire après que le Hamas a remis les dépouilles de quatre prisonniers sionistes en échange de la libération de 643 détenus palestiniens, dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas. Depuis que les armes se sont tues le 19 janvier, 33 prisonniers sionistes ont été rendus, dont quatre sont morts pendant leur captivité sous les bombardements de leur armée. Quelque 1 700 Palestiniens ont été libérés des sinistres geôles sionistes sur un total prévu de 1 900. Les derniers prisonniers sionistes doivent être relâchés pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d'une durée de 42 jours et au cours de laquelle l'armée sioniste doit se retirer complètement de la bande de Ghaza. D'où les incessantes manoeuvres de Netanyahu et de son équipe gouvernementale extrémiste pour tenter de se soustraire aux engagements pris sous la pression. La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Ghaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. À l'issue de l'échange de jeudi, le Hamas a estimé que l'entité sioniste n'avait désormais «pas d'autre choix» que d'entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu'à présent par des accusations sionistes infondées de violation de la trêve. Le 22 février, l'entité avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six prisonniers, prétendant que le Hamas doit renoncer à organiser des «cérémonies humiliantes» à chaque libération. Le Hamas s'était dit prêt la semaine dernière à remettre tous les prisonniers restant à Ghaza «en une seule fois» durant la deuxième phase, pour enlever à Netanyahu et à ses acolytes tout argument fallacieux pour se dérober aux engagements souscrits. Mais cette deuxième phase s'annonce délicate. En effet, le gouvernement Netanyahu réclame que Ghaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, affirme sa détermination à poursuivre le combat. Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu est en outre sous la pression de ses alliés d'extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s'opposent à la fin de la campagne génocidaire engagée dans le cadre d'un plan expansionniste dans les territoires palestiniens illégalement occupés. Le président sioniste Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'«obligation morale» pour le gouvernement de tout faire pour «ramener tous les prisonniers». Netanyahu s'engage à «oeuvrer sans relâche» en ce sens, a affirmé son bureau. «Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le cessez-le-feu continue, pour que d'autres prisonniers puissent être rendus, pour que l'aide désespérément nécessaire soit acheminée, et nous devons permettre aux Palestiniens de rentrer chez eux et de reconstruire leur vie», a déclaré jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump à Washington. La deuxième étape de la trêve est censée démarrer en plein Ramadhan, le mois du jeûne musulman durant lequel les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s'exacerber, notamment sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam situé à El Qods-Est, dans un secteur prétendument annexé par l'entité sioniste. Des centaines de milliers de Palestiniens viennent prier pendant le Ramadhan sur cette esplanade, où le moindre incident peut vite dégénérer en affrontements. L'accès à l'esplanade des Mosquées sera soumis aux «restrictions habituelles» de sécurité, a indiqué jeudi le gouvernement extrémiste sioniste. Pour le Ramadhan 2024, il en avait interdit l'accès aux hommes de moins de 55 ans, aux femmes de moins de 50 ans et aux enfants de plus de 10 ans aux horaires habituellement réservés aux musulmans. L'agression barbare sioniste a fait au moins 48 319 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, ainsi que des dizaines de milliers de victimes toujours sous les décombres du territoire ravagé, selon les données du ministère de la Santé, reconnues fiables par l'ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.