Le mouvement de résistance Hamas et l'entité sioniste ont procédé, hier, au sixième échange de prisonniers sionistes contre des détenus palestiniens en vertu de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, qui a frôlé cette semaine le point de rupture. Ces libérations de trois sionistes, tous binationaux, et de 369 détenus palestiniens sont intervenues alors que le secrétaire d'Etat américain Mario Rubio était attendu à Tel-Aviv. Les trois sionistes libérés sont Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Sagui Dekel-Chen, Israélo-Américain de 36 ans, et Yair Horn, Israélo-Argentin de 46 ans. L'Egypte et le Qatar ont multiplié les efforts pour que cet échange soit mené à bien, et la trêve sauvegardée, après des menaces de l'entité sioniste de reprendre son agression barbare contre la population civile. Comme à chaque libération de prisonniers, des dizaines de combattants cagoulés et en armes du Hamas ont été déployés autour d'un podium, à Khan Younès, dans le sud de Ghaza. Le message des prisonniers sionistes, transmis en direct vidéo dans le monde entier, exhorte le gouvernement extrémiste de Netanyahu à aller jusqu'au bout des échanges prévus dans l'accord de cessez-le-feu. Un représentant de la Croix-Rouge a rempli des documents, sur une table où se trouvait un sablier. À côté, le message «Le temps presse» est écrit en hébreu, en arabe et en anglais. Le tout sous la garde de dizaines de combattants masqués et armés, formant un cordon. Au centre du triptyque, un montage photo de l'esplanade des Mosquées à El Qods vers laquelle convergent des combattants brandissant le drapeau palestinien, mais aussi ceux de plusieurs pays arabes: Algérie, Arabie saoudite, Liban, Jordanie... et ce slogan: en arabe, hébreu et anglais: «Ô El Qods (...) nous sommes tes soldats». À gauche, un poster rendant hommage à Yahya Sinouar, chef du Hamas tombé en martyr face à l'armée sioniste en octobre 2024, et cette inscription en défi au projet de Trump de vider Ghaza de ses habitants pour la transformer en «Côte d'Azur»: «Aucune migration sinon vers El Qods». À droite, une galerie de portraits de chefs militaires du Hamas tombés en martyrs. Au-dessus de la place, des drapeaux palestiniens et des drapeaux verts du Hamas tandis que des haut-parleurs diffusent des chants glorifiant la lutte armée. Une large affiche porte le logo des Brigades Ezzedine Al-Qassam, avec plusieurs messages politiques en arabe, en anglais et en hébreu. Selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, environ 200 combattants ont été déployés. Des combattants du Fatah étaient également présents. Sept détenus palestiniens récemment libérés ont été hospitalisés en Cisjordanie, occupée par l'ennemi sioniste, «en raison de la brutalité» de leur détention. Parmi les détenus palestiniens qui devaient être relâchés hier, 36 ont été «condamnés à la perpétuité», dont 24 vont être «expulsés» par l'occupation, selon le Club des prisonniers palestiniens. La trêve, entrée en vigueur après 15 mois d'agression barbare sioniste et pour une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 16 prisonniers sionistes, presque tous binationaux, contre 765 détenus palestiniens. La suite du cessez-le-feu reste incertaine, les négociations prévues sur la deuxième phase n'ayant toujours pas commencé. Le Hamas a dit vendredi s'attendre à ce que ces pourparlers commencent «en début de semaine prochaine». Les médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - espèrent les entamer «la semaine prochaine à Doha». La deuxième étape de l'accord est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière phase consacrée à la reconstruction de Ghaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. Un sommet de cinq pays arabes doit se tenir le 20 février à Riyadh, pour riposter au plan du président américain Donald Trump. L'agression barbare sioniste depuis le 7 octobre 2023 a fait au moins 48 222 martyrs, en majorité des femmes et des enfants, sans oublier les milliers de victimes toujours sous les décombres d'un territoire totalement ravagé par les bombardements massifs.