L'université algérienne évolue et c'est le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Badari qui le déclarait, jeudi dernier, à partir de l'université Akli Mohand Oulhadj, lors de sa visite d'inspection et de travail à Bouira. Selon lui, nos universités à l'instar de celle de Bouira, ont commencé par être de première génération avant de s'emparer, à force d'excellence, du titre de 4e génération. Dans sa déclaration, il a rappelé les exigences auxquelles il a fallu se plier pour parvenir à cette fin. Qualité de l'enseignement, esprit désintéressé de la recherche, esprit d'entreprise et d'innovation, et ouverture sur les autres cultures. À ce propos, il a rappelé la nécessité de connaître, dans ce type de formation, deux langues étrangères à côté de l'arabe, notamment l'anglais, dont l'apprentissage est considéré comme un outil de travail indispensable dans le domaine des sciences et des technologies. Considérant l'université comme «un laboratoire d'idées» qui ne peuvent fleurir que dans un environnement entrepreneurial, il a souligné l'importance pour l'étudiant, ainsi que les autorités locales concernées, à s'investir pleinement dans des «secteurs émergents», axés «sur l'eau et la sécurité alimentaire», entre autres, pour «une Algérie émergente», c'est-à-dire une Algérie moderne et forte maîtrisant pleinement son destin. Rendez-vous est pris pour l'année 2027, devenue «année symbolique» depuis que le président Tebboune est arrivé au pouvoir. Auparavant, dans la matinée, le ministre a procédé au pôle université, à l'autre bout de la ville, côté ouest, à la visite d'un chantier portant le projet de 2 000 places pédagogiques, d'une piscine olympique, d'un complexe sportif et d'un centre destiné aux langues. Il a, dans la foulée, inauguré un labo DRV et assisté, séance tenante, à la présentation d'une étude de 15 labos de recherche. «L'ouverture officielle» d'un incubateur abritant les travaux et projets des étudiants universitaires a pris plus de temps à cause des produits ou projets exposés et de l'attention qu'il a fallu accorder à chaque jeune promoteur. On citera utilement ce projet qui consiste à fabriquer de l'aliment de bétail à moindre coût et en telle quantité et qualité que son exportation vers certains pays africains est d'ores et déjà envisagée. S'arrêtant devant chaque stand et prenant le temps qu'il faut pour «saluer» chaque initiative, l'hôte d'un jour de la wilaya a insisté tout particulièrement sur le rôle crucial de l'université levier et vecteur pour l'économie locale et nationale. Se souciant du bien-être des étudiants qui doivent être des modèles dans une société épanouie et prospère, le ministre a visité cuisine et réfectoire, comme il s'est également rendu à la résidence des jeunes filles pour les mêmes raisons. Ce n'est qu'au début de l'après-midi qu'il a achevé son programme à l'université Akli Mohand Oulhadj avec une courte allocution sur les progrès réalisés par cette institution du savoir et de la recherche scientifique ouverte sur le monde et l'économie de marché. À cet égard, le recteur, prenant la parole, un peu plus tôt, a fourni quelques chiffres indiquant quels progrès ont été faits dans ce domaine par l'université dont il assure la direction. Selon lui, celle-ci est bien classée à l'échelle mondiale, ne cessant de gagner des rangs d'année en année. Sur le plan de la concrétisation des projets, trois d'entre eux ont une envergure internationale. Pour illustrer son propos et celui du ministre qui n'a cessé de répéter que l'université est un levier économique puissant au service du développement du pays, il a asséné encore quelques chiffres sur les recettes engrangées par l'université: en 2022, 28 millions de centimes rentraient dans les caisses de l'université, passant à 3 milliards en 2025, alors que l'on est au début de l'année! La visite s'est achevée par la signature d'une convention entre l'université et Gica, la cimenterie de Sour El Ghozlane, et la remise de récompenses pour quelques entrepreneurs performants.