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La France prise la main dans le sac
En tentant de soustraire un document compromettant sur les crimes de guerre en Algérie
Publié dans L'Expression le 13 - 03 - 2025

Le parcours rocambolesque du documentaire sur la guerre chimique menée par l'armée française dans les Aurès et en Kabylie entre 1955 et 1959, intitulé Algérie, section arme spéciale, résume on ne peut mieux le rapport qu'entretient la France avec son passé colonial. Programmé, déprogrammé, puis posté sur la plate-forme Internet de France 5, avec la promesse d'une diffusion sur la même antenne, mais sans préciser la date, tout cela pour un produit médiatique qui répond à tous les critères d'objectivité et de vérité historique. Un historien et une documentariste, tous deux reconnus pour leur professionnalisme, se sont retrouvés confrontés à la cacophonie française lorsqu'il s'agit de parler de la guerre d'Algérie. Dans cette «aventure» dans les méandres des médias et de la politique français, le travail audiovisuel de l'historien Christophe Lafaye et de la réalisatrice Claire Billet a fait les frais d'une lutte sourde entre l'Elysée et la Place Beauvau. C'est l'explication apportée par des sources bien informées. Si la présidence de la République française ne voyait pas forcément la diffusion du documentaire d'un mauvais oeil, l'entourage du ministre de l'Intérieur craignait une montée de l'opinion contre les thèses développées par l'extrême droite et Retailleau.
Les pressions exercées sur France 5 pour déprogrammer le documentaire venaient de la Place Beauvau. La diffusion du documentaire ferait perdre au ministre et à ses alliés de l'extrême droite tout crédit auprès des Français. La célèbre déclaration de Retailleau faite à une chaîne de télévision française: «Aucune douleur de l'histoire ne donne un permis d'offenser la France» n'aura plus aucun sens. Et pour cause, les images, les témoignages d'Algériens et de Français, ainsi que les documents d'archives donnent le droit de poursuivre la France pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Plus de trois décennies après leur interdiction, des armes chimiques ont bel et bien été utilisées dans les montagnes d'Algérie, dans les grottes, tuant entre 5 000 et 10 000 combattants algériens, selon Christophe Lafaye. Tout le monde sait pour le napalm, mais assez peu connaissent l'usage du gaz CN2D -pourtant interdit par la Convention de Genève de 1925 - que l'armée coloniale a utilisé en Algérie sur des moudjahidine, mais aussi sur des civils.
La diffusion du documentaire remettrait en cause «l'action civilisatrice de la France en Algérie» et mettrait très en évidence les horribles massacres commis sur des civils. Bruno Retailleau risque gros dans l'éclatement de la vérité historique. Ceci expliquant cela, il a usé de toute son influence pour «convaincre» la direction de France 5, qui, soit dit en passant, est sous l'autorité de Rachida Dati, de déprogrammer le documentaire.
Le tandem Retailleau-Dati a déjà frappé contre un humoriste franco-algérien, et à bien d'autres occasions. Reste que cette dernière séquence ne s'est pas déroulée comme ils l'entendaient. Pour preuve, la levée de boucliers contre cette censure médiatique et une attaque caractérisée contre la liberté d'expression. Il est vrai que lorsqu'il s'agit d'Algérie, les mécanismes de l'extrême droite française sont très bien huilés et parviennent à agir sur certaines institutions. Il se trouve que, pour cette fois, la pilule n'est pas passée, comme d'ailleurs celle de la suspension de Jean-Michel Apathie. Des voix françaises authentiques ont empêché le plan de Retailleau d'aller au bout. Ainsi, la mise en ligne du documentaire sur le site Internet de la chaîne est le résultat d'une mobilisation citoyenne, mais aussi, apprend-on de bonnes sources, de l'intervention de l'Elysée qui a usé de son influence pour remettre de l'ordre dans cet épisode politico-médiatique, à la défaveur de l'extrême droite.
Le principe de la programmation future du documentaire est acquis, mais reste à fixer une date. Ce n'est pas une victoire totale contre le courant extrémiste, mais celui-ci sort affaibli de ce bras de fer.


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