La plage horaire sera de 8 heures par jour, soit une diminution de 50%, dans l'Algérois. Six heures chaque deux jours à Sidi Bel Abbès. Huit heures par jour dans l'Algérois. Et encore! Telles seront les tranches horaires décidées par le département de Abdelmalek Sellal pour les prochains jours en attendant un retour espéré de la pluie. Le taux de pluviosité n'a atteint au centre du pays que 63 mm depuis septembre contre 125 mm habituellement en cette période de l'année. L'Ouest demeure la région la plus affectée du pays avec seulement 29mm de pluie au cours de la même période contre 71 mm habituellement. L'Algérie souffre depuis la fin de l'été, selon l'Office national de météorologie (ONM), d'un déficit «flagrant» de précipitations au point où le spectre de la sécheresse planant sur le pays est devenu une réalité. Aussi, des mesures de restriction dans la consommation d'eau viennent d'être prises par le ministère des Ressources en eau. En effet, en raison de la faible pluviosité, le département de Sellal a pris des mesures de restriction de la consommation en eau. C'est ainsi que dans la région de l'Algérois, l'eau ne coulera plus que 8 heures par jour. Tandis que Sidi Bel Abbès verra ses plages horaires diminuées à 6 heures...chaque deux jours. Ces restrictions dans la distribution de ce précieux liquide ont été annoncées hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. «C'est un principe de précaution. Nous ne voulons pas trop nous aventurer, d'autant plus que la pluie tarde à venir et le spectre de la sécheresse commence à planer sur notre pays. Notre objectif majeur est d'alimenter tous les citoyens» s'est justifié le ministre et de préciser que le programme de restriction d'eau a été déjà entamé dans le secteur de l'agriculture «dont la saison d'arrosage est presque achevée». Se voulant rassurant, l'invité de la Radio nationale a tenu à préciser que ce programme de rationnement est établi sur la base de deux scénarios. Le premier consiste à diminuer progressivement les plages d'horaires et ce, jusqu'à la période février-mars. «Nous allons simplement diminuer les plages horaires de distribution. Par exemple à Alger, où nous arrivons à alimenter 70% de la population à raison de 16 heures d'eau par jour», a encore souligné le ministre. Au cas où le taux de pluviosité enregistré, entre-temps, demeure insignifiant, d'autres mesures seront prises selon le second scénario élaboré par le département de Sellal et verra «la plage horaire sera de 8 heures par jour, soit une diminution de 50%, dans l'Algérois», souligne l'invité de l'émission «Débat de l'heure». Certes, ces mesures sont loin de rappeler les années de plomb qu'a connues le pays où l'eau était rationnée à raison de 2 heures par jour mais il n'en demeure pas moins que la ration d'eau par habitant est loin de répondre aux normes internationales. «Ce n'est plus le cas aujourd'hui car nous avons lancé d'importants projets d'investissement dont l'achèvement des travaux nous mettra définitivement à l'abri du manque d'eau», souligne le ministre. En effet, selon les données, l'Algérien ne dispose actuellement que 10 litres par jour alors que la moyenne avoisine les 80 litres par jour. A titre d'exemple, la ration d'eau par habitant est de 300 litres par jour au Canada. Ces mesures, a tenu à rappeler le ministre sont dues notamment en raison du faible taux de remplissage des barrages qui est actuellement de 43%, représentant des réserves de 2250 milliards de mètres cubes. Pour éviter à l'avenir ce genre de situation désagréable aussi bien pour les ménages que pour les citoyens, le ministre a indiqué qu'il est prévu, dès l'année prochaine, la réception du barrage de Taksebt, Beni Haroun en septembre et d'autres réalisations suivront en 2008 et 2009. Mais en attendant, le citoyen est obligé de consommer selon les moyens existants et «nous devons gérer la quantité existante d'une manière rationnelle», ajoute le ministre, rappelant que l'unité de dessalement d'eau de mer d'Arzew est déjà opérationnelle et que celles d'Alger et de Skikda seront mises en service en septembre 2007. Quand à la région de l'Ouest, qui a toujours souffert du manque d'eau, Sellal annonce une bonne nouvelle «la région de l'Ouest pourrait en finir avec le manque d'eau après la réalisation du mégaprojet d'une unité de dessalement d'une capacité de 500.000 mètres cubes/jour à Oran». En outre, d'ici à 2009, 69 barrages seront réalisés pour une capacité de stockage de plus de sept milliards de mètres cubes. Concernant le projet historique du transfert d'eau de In Salah à Tamanrasset qui coûtera pas moins de 12 milliards de dollars, M.Sellal a souligné que les travaux seront lancés dans les tout prochains jours.