Une initiative du ministère de la Culture qui, pour généraliser l'enseignement de cette discipline, a commencé par créer ces établissements implantés pour le moment dans 22 wilayas, dont celle de Bouira. Le directeur de la culture, Brahim Aberrahmane, qui présidait cette cérémonie inaugurale a souligné l'importance de cet apprentissage si nécessaire au développement de la sensibilité de l'enfant, et, plus tard, de sa personnalité. Pour l'accueil des effectifs, la direction a ouvert deux classes dans le théâtre de verdure, à côté du nouveau tribunal. Deux salles qui ne servaient à rien et qu'il a fallu équiper de moyens adéquats, c'est-à-dire d'un piano, d'un tableau magique, d'une table et d'une chaise individuelle et d'un système de climatisation. Seule une des deux salles a pu ouvrir à cette rentrée pour accueillir les quinze élèves qui se sont présentés ce jour-là. Les programmes conçus par le ministère de la Culture prévoient une formation de trois ans au terme de laquelle le jeune musicien recevra un diplôme qui lui permettra d'aller poursuivre sa formation dans un institut de musique ou dans un lycée artistique. Cette formation, qui est dispensée le samedi (toute la journée) et le mardi après-midi afin d'éviter toute interférence avec les horaires de classe, comporte deux volets : la théorie et la pratique, la finalité étant de connaître le solfège et de se servir d'un piano. Les cours qui ont commencé ce 22 mars se poursuivront jusqu'au 5 juillet, selon le directeur de la culture. Des inspecteurs passeront régulièrement pour évaluer le travail et les progrès accomplis. Cette initiative culturelle qui est d'inculquer des connaissances essentielles à l'épanouissement de notre moi, a été saluée unanimement par l'ensemble des parents qui accompagnaient leurs enfants ce samedi. Pour Farid, le père de Rihab Aya qui a cinq ans, cet apprentissage constitue une aubaine pour nos enfants qui aiment chanter et jouer. «Quand je joue du mandole à la maison, elle (sa fille), écoute, puis répète. J'ai une autre fille plus petite. Elle viendra rejoindre sa sœur sur les bancs si l'expérience s'avère concluante.» Pour Hakim et Lilia, père et mère d'Axel, un petit de six ans, la musique est un moyen pour partir à la «découverte de beaucoup de choses. «La musique occupe une place essentielle dans notre vie. Nous l'écoutons à la maison, dehors et même au travail» déclarait Hakim. Ali pour qui la culture est un tout intégrant un vaste champ de connaissances et où la musque est omniprésente, trouve cette introduction de l'enseignement de la musique à un âge précoce de nos enfants «une excellente idée» qui mérite d'être encouragée et généralisée. Même son de cloche chez Abdelkader (Feradji, un chanteur). «On m'a dit qu'une école de musique s'ouvrait (au théâtre de verdure), et j'ai fait aussi vite que j'ai pu pour inscrire mon fils.» Belkacem qui rêve de devenir chanteur comme son père est aux anges. Il a neuf ans et autant d'ambition. Quand son père lâche le mandole, il s'en empare et joue. Le jeune prof Areski a pris la parole en cette circonstance solennelle qui est à la fois inauguration et ouverture de cette école pilote de la musique, pour s'adresser autant aux enfants qu'à nous les adultes, présents à cette rentrée, pour dire que la musique est l'art de l'éveil de nos sens, endormis par les bruits qui polluent notre environnement, notre vie. Et en avant la musique ! Le cours inaugural de musique commence par l'apprentissage des notes, do ré mi fa sol etc. Le prof appuie ses doigts sur les touches blanches et noires. Les sons montent en bouquets jusqu'au plafond, puis retombent. La voix du prof les accompagne. Puis celui-ci invite sa classe à accompagner de sa voix ces notes do ré mi fa. Et telle est la magie opérée par ce cours magistral qu'on n'a pas constaté au cours de la répétition une seule fausse note de la part des petits qui semblaient s'être déjà approprié la technique. Pour les payer de leurs efforts, à la fin du cours, la direction leur a offert des bonbons. Au sortir de la salle, nous, les adultes, nous découvrons nos lacunes dans cette discipline et la nécessité de les combler au plus vite.