La musique représente le charme essentiel de notre existence et le décor sonore de la nature. Cet art n'est ni réductible ni spécifique à l'homme. Sans citer nécessairement l'oiseau réputé universellement pour son ramage mélodieux, il nous suffira d'affirmer que chaque espèce animal possède un registre musical original et approprié. Du point de vue savant et en conformité avec les lois de la nature, l'aboiement du chien, la miaulement du chat, le hennissement du cheval, le rugissement du lion, le vagissement du lièvre sont autant d'œuvres musicales respectables à la tonalité, au timbre et à la puissance proportionnels à la masse et à la corpulence de l'animal. Dans la même ligne de pensée, nous sommes dans l'obligation de voir dans le sifflement du vent, le ruissellement de l'eau, le bruissement de feuillage, et le grondement du tonnerre d'authentiques expressions musicales. Qu'elle soit de forte ou de faible intensité, venant opportunément ou intempestivement, terne ou colorée, agaçante ou séduisante suscitant la répulsion ou l'attraction, surgie d'un gosier, d'un instrument, d'une feuille végétale, d'un rocher, d'une caverne d'une vallée ou d'un fleur, la musique dans sa plus large dimension fait partie intégrante de notre vie qu'elle contribue à enjoliver, à embellir et à rendre moins astringente et plus séante pour les merveilles du son. Au cours des âges, la musique fut un suprême objet de dévotion par les êtres humaines. A la lueur des antiques chroniques, il semble bien que le temple, à l'échelle planétaire, le primitif et premier berceau de la musique humaine. Chez les Grecs des temps archaïques, il se pratiquait dans l'enceinte du bétyle, du mausolée, du panthéon des séances prolongées de chants et de danses en l'honneur de la Divinité accompagnées comme il se doit par la lyre et la cithare et dans lesquelles brillaient les échantes, les chanteurs et les danseurs du cru. Avide de joie, de liesse, d'allégresse, la foule surabondante en la circonstance se plaisait à goûter aux doucereux et mielleux délices émanant de l'instrument et de l'instrumentiste et applaudissait à tout rompre aux exploits des idoles du jour. Des banquets somptueux, collectivement planifiés et mystiquement préparées, clôturaient généralement les exquises exhibitions de ces éminents et remarquables artistes, bourrés de talents rares et de dons exceptionnel. A quelque variantes prés, nous retrouvons le même enthousiasme et une passion similaires pour les manifestations musicales chez les peuples anciens, de l'Est à l'Ouest de la terre. Aujourd'hui l'art musical, a fini par revêtir des formes mettement différenciées: la musique populaire, la musique moderne, la musique classique. Etant la plus répandue la musique populaire est à base de folklore traditionnel transmis de génération en génération selon les normes et les règles observées dans la communication sociale. Mariages, fêtes, réjouissances donnent bien habituellement à des débordements de joie au sein de la société. La méthode est très connue; On choisit un emplacement convenable, soit une cour de maison, soit un terrain plat, soit enfin une place publique. Ensuite, on fait appel à des exécutants et des interprètes de préférence chevronnées, on amente adroitement les cousins, les voisins et le copains. Et la fête commence. Au-son de la musique, de la percussion, du battement, du rythme raisonné ou endiablé, les danseurs surchauffés par l'ambiance électrique et électrisante entrent rapidement en scène, se livrent gaiement à des pirouettes et des cahioles qui enflamment le parterre d'inités. La coutumes exige absolument que des boissons et des gâteaux soient servis à tous les participants, sans exception, pour que tout le monde communie dans la ferveur. C'est ainsi que des unions conjugales se nouent et que se créent des rapprochements et des amitiés qui fortifient le tissu social. Ecartant notablement du folklore, la musique moderne mobilise une multiplicité d'instruments (piano- guitare, batterie, saxophone) et se veut fondamentalement la consolatrice suprême du citadin, en comblant ses besoins en évasions et en distraction et en compensant ses privations et ses frustrations. Pour lui plaire, elle lui joue les airs que lui, le citoyen de l'univers géométrique, minéral, sans âme, voulait bien écouter. Dans cette musique, l'avantage revient au virtuose, apte par des tours bien étudiées à émouvoir le spectateur venu ici exprès pour rompre avec la grisaille du quotidien, le dégoût et l'amertume d'une vie pas toujours rase. Cette musique multiple et multiforme, sonnante, rapide, suave, lui offre les moyens de se délasser, de se décontracter et donner libre cours à son délire. Pour acherer la cryptique, il reste à écrire deux mots sur la musique classique. A l'examiner de prés, C'est une musique élitiste convenant à une classe sociale évoluée et cultivée. Elle a, pour elle, un passé fabuleux rehaussé par de belles compositions, de grandes symphonies, de brillants concerts ainsi que par des noms prestigieux: Bach, Mozart, Beethoven, Verdistrauss, Brahms, qui ont étudié cet art à bonne école et l'ont développé jusqu'à un point théoriquement indépassable. Les adeptes de la musique classique se donnent le temps de goûter et d'apprécier l'objet de leur passion. Généralement, ils se rassemblent dans les opéras pour écouter religieusement les airs qui leur sont chers. Les organisateurs de spectacles leur fournissent une armada d'artistes toutes spécialités confondues et du matériel parfaitement façonné et soigneusement entrenui. Dirigé de main de maître l'orchestre fait frémir l'assistance par ses cantates prenantes et ses sonates enivrantes. C'est un déluge de notes qui s'abot sur la salle et fait traîner le temps en longueur en donnant l'impression trompeuse de l'abolir car, à l'évidence, le mélomane est à ce point pris de vertige par la note le son et l'air qu'il oublie de compter les secondes, les minutes et les heures. A la pointe du jour, quand le chef d'orchestre forme de sa main le signe annonçant la fin du gala, les invités croient sortir d'un rêve et c'est avec un amer regret qu'ils se décident à quitter leurs sièges pour se saluer réciproquement et libérer les lieux. Voilà en raccourci, le tableau de la musique telle que la restituent l'entendu, le vu et le vécu. Voyons maintenant les choses sous un autre angle. Essayons, à la manière du sage méditant de comprendre ce qu'est la mission du chanteur, le rôle du musicien, la fonction du dansent. Il est vrai que ce sont ces trois éléments réunis qu'assure le succès de la soirée dansante. " A tout seigneur, tout honneur". Démarrons cette approche avec le chanteur. Traditionnellement, c'est un homme (ou une femme) doté d'une voix belle et forte, une voix qui résonne et qui cpte l'attention et incite, de par ses qualités intrinsèques, les amateurs de musique à l'écouter et à la goûter, le cas échéant. En outre, il doit être servi par une mémoire fidèle et une gestuelle éprouvée destinés à appuyer ses chansons et à leur donner de la saveur et de l'épaisseur. Pour finir, et autant que faire se peut, il doit éviter de lasser le public et le maintiendra en haleine jusqu'à la dernière touche de clavier. En seconde position se place le musicien. C'est un manipulateur adroit auquel incombe une grande part de mérite dans la réussite d'un tour de chant. Cette viscéralement à son instrument (piano, violon, batterie, peu importe), il doit suivre des yeux et des oreilles l'interprète dans toutes ses évolutions et veiller à la qualité du son et de la voix ainsi qu'à l'impeccabilité de l'harmonie parce que le tour de chant doit être habilement et parfaitement mené. Attention à la diversion, source de graves dérapages et de lourdes désillusions. Aves le danseur, la boucle est bouclés. Il doit avoir pour objectif de traduire les paroles et la musique en mouvements corporels. Ce n'est pas une minée affaire encore moins un jeu d'enfant. Cela souplesse; de la finesse, de l'adresse et cela n'exclut aucunement l'activité cérébrale. En tête de cette introduction, nous estimions que la musique symbolisait le charme et le décor de notre environnement naturel. Ajoutons, pour terminer, qu'elle est l'âme de toute la société humaine. Les constantes musicales 4-Modalites du son - Hauteur -Force -Volume -Tonalité 4- Etapes dans le son musical -Attaque -Décroissance -Soutien -Relâchement 4-Propriétés du son vocal - Hauteur -Intensité -Durée 4-Timbre 4- Niveaux dans le son -Son faible -Son puissant -Son grave -Son aigu 4- Eléments dont dépend la décroissance -Fréquence du son -Température -Humidité de l'air -Nature du milieu 4- Types de notes musicales conventionnelles - La ronde -La blanche -La noire -La croche 4- Genres de voix - Voix de poitrine -Voix de tête -Voix de fausset - Voix blanche 4- Degrés dans la hauteur de la voix - Ton aigu -Ton grave -Ton perçant -Ton sourd 4-Rythmes binaires dans la musique musicale -Rythme pyrrhique -Rythme dactylique -Rythme anapestique -Rythme procéreusmatique 4- Gammes les plus employées en musique - Gamme majeure -Gamme mineure altérée -Gamme mineure ascendante - Gamme mineurs descendante 4- Types de bruits nocifs - Bruits irrégulier -Bruit discontinu -Bruit aigu -Bruit violent 4- Parties distinctes dans la théorie musicale -Harmonie -Polyphonie -Orchestration -Forme musicale Les témoignages Le ressort fondamental de la musique est l'émotivité ; la musique commence et finit avec elle…le but final de l'œuvre musicale est de revêtir l'émotion des chatoiements de l'esprit de lui inculquer quelque chose de sa profondeur et de l'envol de la fantaisie…. La musique mobilise les énergies éloigne la fatigue et semble délivrer en nous une force secrète. Dictionnaire enciclopidique de psychologieBoradas Paris 1980 « La musique est, avec la poésie et plus encore peut-être que la poésie, l'art par excellence. Albert Roussel In panorama de l'art musical contemporain « La psalmodie est le remède chantant de l'âme. Grégorie de Naziance père de église « Le chant exprime l'altégresse du croyant pénètre par le sentiment du divin ; c'est un moyen de proclamer et de publier la gloire de Dieu ». Saint Basile père de l'église « Plusieurs vois mènent à Dieu : J'ai choisi la voie de la danse et de la musique…O jour ! lève- toi, les atomes dansent, les âmes éperdues de extase dansent, la voûte céleste, à cause de cet être danse….La plainte de la flûte est du feu, non du vent ; celui qui ne possède pas ce feu devient le néant ! Djalal-Ud-Din Rumi maître spirituel « Si les âmes sont émues en tendant la musique, c'est qu'elles l'ont connue alors qu'elles n'étaient pas encore crées. » Abul Qacim Djunaid maître spirituel « L'harmonie musicale se conjugue à l'harmonie de la création elle-même ». Michel Randon Mawlana, le soufisme et la danse sud Editions-Tunis-1980 « Quiconque dit qu'il ne trouve pas de plaisir dans les sons les mélodies et la musique est un menteur et un hypocrite, ou bien il n'est pas normal et se trouve en dehors de la catégorie des hommes et des animaux”. Hujwiri Homme spirituelle Sindbad Paris-1988 “L'héritage musical le plus important que les Arabes aient légué à l'occident est peut-être bien La musique mesurée qui , par de la le rythme, atteint à la mesure. Musique qu'Al Kindi , le « Philosophe des Arabes » et éminent théoncien de la musique a décrit au milieu du IX siècle. L'occident en fait l'apprentissage au XI siècle par l'entremise de chanteurs et de prisonnières d'Andalousie, tandis que la théorie de la mesure consignes dans les ouvrages hispano-arabes, ne pénètre qu'aux XII et XIII siècle les traites latins de musicologie. Sa musique occidentale hérite également de l'ornementation arabe de la mélodie. Ses arabes, demeurés fidèles au principe horizontal de la composition à la musique mélodique, préfèrent la musique vocale à la musique purement instrumentale. C'est aux arabes pourtant que l'Europe doit la plupart de ses instruments de musique, après que Byzance lui eut transmis l'orgue, la cithare et probablement la harpe. Devant le chef d'orchestre qui aujourd'hui s'apprête à diriger une symphonie de Bruckner ou d'Hindemith sont disposés les descendants en ligne directe des instruments arabes. C'est par l'Espagne surtout, et munis de leurs noms arabes , que nous sont parvenus . La plupart de ces instruments de types très divers fabriqués et expérimentes avec autant de soin que d'amour. Instruments à cordes pincées : le luth ( al-oud) la guitare (gitara), la mandole la mandoline, la pandore et le psaltérion. Instruments à cordes frottées : le rebec (rabab) et le rubebe. Instruments à vent : la flûte traversiève, la flûte à bec, le chalumeau la trompette et le cor cymbales Instruments à percussion : les eymbeles, la timbale, le tombourin, le tambour, les castagnettes et le nacaive. Le philosophe Al Farabi, éminent théoricien de la musique, avait inventé dans la première moitié du Xe siècle le caman, ancêtre de notre piano « Fervent admirateur des sciences arabes, le comte souabe Hermanms contractus de Reichenau s'intéressa également aux ouvrages d'Al Kindi sur la théorie de la musique et adopta son système de notation musicale. Les syllabes de solmisation « Do-ré-mi-fa-sol-la-si » que l'italien Guido d'Arezzo aurait soi-disant imaginées en 1026 en empruntant les premières syllabes de chacun des vers de « L'Hymne à Saint Jean » -lequel fut en fait composé ultérieurement- pourraient, fort bien être la reproduction des syllabes toniques arabes « dal(prononcé comme un O long et ouvert) –ra-min-fa-sol-lam-sin » qu'on retrouve dans un traité musical latin du XIe siècle émaillé de nombreux mots arabes et rédigé au Mont Gassin, lieu que les Arabes occupèrent à diverses reprises. Sigrid Hunke “Le soleil d'aauah brille sur l'occident albin Michel-Paris- 1963”. Conclusion Nous avons toujours soutenu et nous ne saurions dire pourquoi – que la musique était une réminiscence du paradis. Par sa douceur, sa suavité, sa légèreté, sa finesse, sa magie, sa beauté, son envoûtement, sa capacité à s'accaparer de nos sens, de nous séduire, de nous enchanter, de nous ensorceler, de nous captiver, de nous enthousiasmer, elle exerce sur nous toute sa puissance et tout son pouvoir. C'est elle le suc et le charme de notre vie et c'est en elle, peut-être, que l'homme puise la force qui garantie et prolonge sa survie.
