Concernant le statut particulier de l'enseignant, les rencontres avec les syndicalistes débuteront du 3 décembre prochain au 7 février 2007. Malgré toute la polémique qu'a suscitée la nouvelle au sein des syndicalistes, le ministère de l'Education nationale est décidé à ne pas faire marche arrière sur le transfert de la filière de l'enseignement technique au secteur de la formation professionnelle. Boubekeur Benbouzid est longuement revenu, hier, sur ce dossier lors d'une conférence de presse animée en marge de la journée d'étude organisée sur le statut général de la Fonction publique. «C'est le président de la République qui a donné une instruction au cours du mois sacré du Ramadhan pour la restructuration de l'enseignement professionnel», dira-t-il. Le ministre a, encore une fois, rassuré que cette filière ne disparaîtra pas mais «elle évoluera par une valorisation avec une nuance forte vers l'enseignement technique». Concernant le transfert des enseignants, M.Benbouzid déclare que cette opération se fera en fonction du choix de ces derniers. «Nous n'obligerons aucun enseignant à aller vers le secteur de la formation professionnelle. C'est à lui de faire son choix», assure le ministre qui rappelle que tous les enseignants qui seront transférés garderont le même statut. Quand aux professeurs qui ne seront pas transférés, ils seront, explique le premier responsable du secteur, maintenus dans l'Education nationale. «Ils ne seront pas licenciés puisque nous avons un déficit en matière d'enseignants et nous avons besoins d'eux. Mieux, nous allons encore recruter pour les deux secteurs», souligne M.Benbouzid. La restructuration de cette filière a introduit un nouveau cursus d'enseignement professionnel. Ce dernier s'étalera sur quatre années à partir de la fin du cycle obligatoire de la 4e année moyenne au sein des instituts d'enseignement professionnel nouvellement créés et non au niveau de centres de formation professionnelle. C'est ce que confirme, d'ailleurs, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, M.El Hadi Khaldi. «L'enseignement technique ne sera pas dispensé dans les centres de formation professionnelle mais plutôt dans des Instituts supérieurs», insiste-t-il. S'exprimant en marge d'une journée d'étude sur le développement du partenariat entre son département et celui de la Petite et Moyenne entreprises et de l'Artisanat, M.Khaldi a précisé que dans l'attente de la réalisation d'Instituts d'enseignement professionnel, des lycées ainsi que des Instituts nationaux supérieurs professionnels et de formation professionnelle (Insp et Infp) seront mis à la disposition de l'enseignement technique pour une période transitoire. M.Khaldi a plaidé pour «la non intégration» des enseignants techniques dans l'enseignement professionnel, privilégiant plutôt «un détachement dans la perspective d'assurer l'encadrement et l'enseignement de certaines spécialités et modules». Il a ajouté, dans ce contexte, que «la carrière professionnelle des enseignants de l'enseignement technique restera toujours sous la tutelle du ministère de l'Education nationale». Le ministre a, par ailleurs, annoncé la tenue d'une conférence regroupant les ministres des trois secteurs concernés, à savoir la Formation et l'Enseignement professionnels, l'Education nationale et l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, la semaine prochaine «pour éclaircir davantage cette situation». S'agissant du statut général de la Fonction publique, Benbouzid a annoncé qu'une série de rencontres individuelles sont prévues avec les syndicats et représentants d'enseignants du secteur dans le cadre du débat sur le statut particulier de l'enseignant. Elles se dérouleront du 3 décembre prochain au 7 février 2007. La dernière rencontre se tiendra avec les représentants de l'association des parents d'élèves. S'agissant de l'échéance fixée pour la promulgation de ce statut, le ministre déclare que c'est le gouvernement qui en décidera. «Ce n'est pas parce que le statut général de la Fonction publique a été promulgué que le statut de l'enseignant le sera de sitôt puisqu'il ne faut pas oublier que la grille des salaires n'a pas encore été fixée». Par ailleurs, le premier responsable du secteur a réitéré l'engagement de son département à éradiquer le fléau de l'analphabétisme dans les dix années à venir.