La géopolitique des terres rares et des métaux « critiques » s'emballe, au fur et à mesure que les puissances mondiales affichent leur animosité et leur belligérance, autour des nouveaux enjeux économiques et technologiques modernes. Ces métaux rares sont devenus aussi (bien) déterminants dans les rapports de force entre Etats, qu'indispensables dans de nombreuses technologies, toutes aussi liées aux industries militaires, étant partie prenante dans la transition énergétique mondiale. L'Algérie, qui vient de faire démarrer un ambitieux programme de mise en exploitation de nombreux projets dans le secteur minier, n'échappe pas à ce constat. Ces dernières années, sous l'impulsion du président de la République, l'Algérie a lancé un vaste programme audacieux, faut-il le souligner, visant à mettre en service des gisements miniers potentiels dans différentes régions du pays, à l'instar du mégaprojet de Ghar Djebilet de phosphate et de fer, celui de zinc et de plomb d'Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa, celui de phosphate à Bled El Hadba dans la wilaya de Tébessa, etc. Mais avant cela, le président Tebboune avait ordonné aux secteurs de l'énergie et des mines de veiller à élaborer une base de données exhaustive autour du potentiel minier algérien. Pour ce faire, des instructions ont été également données pour consulter et impliquer les compétences et les éminences grises de l'Algérie autour de cette question. D'où ces rencontres et réunions du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avec de nombreux chercheurs, des universitaires et des géologues algériens autour de la carte minière nationale. Depuis des années, le secteur des mines avait marginalisé la question de la cartographie des ressources minières nationales, sans laquelle aucune politique, quelle qu'elle soit, ne peut élaborer une stratégie nationale d'exploitation et de gestion des ressources minières. Lithium, graphite, nickel, manganèse, silicium, cuivre, terres rares...sont autant de minerais qui sont, de nos jours, au cœur d'une guerre féroce entre les Etats puissants et ceux du Tiers-monde. Indispensables aux technologies développées dans la transition énergétique et dans la chaîne de valeur des nouvelles industries technologiques, l'exploitation de ces minerais suscite convoitises et guerres sournoises dans le monde. Et pour cause, de plus en plus d'applications sont affectées à ces minerais, notamment le lithium, nickel, manganèse, cobalt et graphite qui sont utilisés pour les batteries des véhicules électriques ; Il y a les terres rares exploitées dans l'énergie éolienne, le silicium exploité dans la fabrication des panneaux photovoltaïques, le cuivre utilisé dans les infrastructures électriques des énergies renouvelables et différents composants des véhicules électriques), etc. Sous la supervision directe du président de la République, une stratégie nationale d'exploitation de certaines terres rares et métaux « critiques » est en phase d'élaboration.