Il a invité les Français à participer à la gestion de l'hôpital d'Oran. «Ne tardez pas trop à venir investir». C'est ce qu'a demandé le président Bouteflika au maire de Marseille, M.Jean-Claude Gaudain qu'il a reçu avant-hier à la présidence. Le président n'a pas été par trente-six chemins pour expliquer à son hôte que le marché algérien est devenu de plus en plus attractif et que plusieurs opérateurs y sont déjà sur le terrain en citant comme exemple les Chinois. Une petite lecture permet de constater que le président voulait faire comprendre aux Français que l'Algérie d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier. Effectivement, le marché algérien est ouvert à tous les opérateurs sans exception aucune. Même si les deux pays entretiennement de bonnes relations économiques, il n'en demeure pas moins que sur le plan du placement des capitaux, la France est à la traîne. D'ailleurs, le vice-président du Sénat français et maire de Marseille, M.Gaudin, l'avait même reconnu. «Je pense que le président de la République a entièrement raison, nous devons intensifier notre présence en Algérie», a-t-il affirmé en marge de la signature d'un protocole d'accord et d'amitié entre sa municipalité et la ville d'Alger, hier, au siège de la wilaya. Ce déplacement d'ailleurs, vise, affirme-t-il, à inciter les industriels français à venir investir ici car, constate t-il, «il y a de quoi faire de gros chantiers». Ce responsable ne cache pas sa satisfaction sur l'intérêt exprimé par le président Bouteflika et son Premier ministre à la coopération avec la France. «Le président m'avait personnellement sollicité pour la gestion de l'hôpital d'Oran», note le vice-président qui accepte volontiers de coopérer. M.Gaudin qui vient à la tête d'une délégation de 300 personnes représentant tous les secteurs espère que cette visite de trois jours sera fructueuse. Contrairement aux précédentes, cette importante délégation, paraît-il, est venue avec une bonne intention et des projets à la main. Des conventions de coopération dans le secteur de la santé, de la justice et de l'environnement seront signées. Les opérateurs français commencent quand même à bouger. Preuve en est, cinq opérateurs, entre autres, BNParibas, Crédit agricole, Natixis, ont soumissionné à l'offre d'appel d'offres de l'ouverture du capital du CPA.Concernant le protocole d'accord, il portera sur la réhabilitation de la capitale du pays et son vieux bâti ainsi que son développement. Ce protocole, faut-il le souligner, a été signé par le wali d'Alger, M.Mohamed Kebir Addou, et le maire de Marseille M.Jean-Claude Gaudin, en présence du nouvel ambassadeur de la République française en Algérie, M.Bernard Bajolet. En effet, il permettra à la capitale de bénéficier de l'expérience reconnue de la ville de Marseille en matière d'urbanisme. Le wali d'Alger a indiqué que «cet accord qui entre dans le cadre de la coopération décentralisée, vise à renforcer davantage les relations de coopération entre deux villes jumelles qui datent depuis 1980». L'accord signé avec la mairie de Paris et de Lyon a donné, selon lui, des résultats fructueux. Deux écoles portant sur la propreté et des métiers d'art seront ouvertes prochainement. Il affirmera, par ailleurs, que des appels d'offres seront lancés prochainement pour la réalisation de quatre grands projets dans la capitale, à savoir la faculté de médecine (10.000 places pédagogiques), la faculté de droit à Birkhadem (10.000 places pédagogiques), le lycée international (Kouba) et deux grands stades (40.000 places/stade) à Douéra et Baraki. En signe d'amitié, M.Gaudin a déclaré que la ville de Marseille offrira une statue semblable à la fontaine de l'Arbre de l'espérance qui décore l'entrée de la ville, à la wilaya d'Alger pour l'installer place Port Saïd. M.Gaudin n'a pas voulu s'exprimer sur la question ayant trait au passé colonial et s'est contenté de dire: «Il faut oublier le passé et penser plutôt à l'avenir».