Selon la logique des orateurs, l'Algérie est en parfaite conformité avec les conventions internationales. A l'occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l'homme, la cour d'Alger a voulu, hier, marquer l'événement. Une première du genre, un débat a été organisé avec les représentants des médias et ceux de la société civile. Après avoir ouvert la séance, le président de la cour et le procureur général ont quitté les lieux pour céder la place aux présidents de la cour de Bab El Oued et d'El Harrach, ainsi qu'au procureur général adjoint. Ce dernier a, au passage, souligné que l'Algérie avait ratifié toutes les conventions internationales des droits de l'homme. Un fait qui, d'après lui, «démontre l'attachement du pays au respect des droits de l'homme». «Ces conventions internationales ont été ratifiées par l'Algérie ainsi qu'une trentaine d'autres relevant de rapports bilatéraux entre l'Algérie et ses partenaires.» C'est ce qu'a, d'ailleurs, rappelé le chef de l'Etat dans un message à l'occasion du 58ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le procureur général adjoint a, par ailleurs, souligné que «l'Etat donc est responsable tout d'abord de la sécurité des citoyens et du maintien de l'ordre sur l'ensemble du territoire». Cela étant, selon le président de la cour d'El Harrach, le premier principe inscrit en gras dans la Charte des droits de l'homme est le droit à la vie. Le discours des conférenciers a pris une seule tournure. Le procureur général adjoint a voulu souligner surtout que «l'Algérie se bat et défend les droits de l'homme à tous les niveaux». Durant les premières interventions ayant succédé aux discours des différents intervenants, Azzi Merouane, chargé du suivi de l'application des dispositions de «la Charte pour la paix», a affiché une entente cordiale avec les conférenciers. Il a énuméré les différentes avancées en matière de droits de l'homme en Algérie. L'avocat s'est permis de reconnaître, néanmoins, que d'autres batailles, sur plusieurs fronts, attendent l'Algérie de demain. Maître Merouane Azzi a souhaité mettre en avant son titre de responsable chargé du suivi et de l'application du «projet de la charte». Selon lui, «le projet souffre de certaines insuffisances, mais demeure en parfaite conformité avec les principes des droits de l'homme». Il propose en priorité d'aller de l'avant et de suggérer d'autres dispositions afin de prendre en compte la totalité des dossiers en relation avec la «tragédie nationale». Suivant la logique des tribuns, l'Algérie est en parfaite conformité avec les conventions internationales. Le président de la cour d'El Harrach pense que l'ensemble des lois nouvellement introduites, à l'instar de celle liée à la lutte contre la drogue, tirent leur source de ces mêmes conventions universelles. Les orateurs ont tenté, à tour de rôle, de convaincre l'assistance sur le degré «maximum» de l'application des principes des droits de l'homme en Algérie. Demeurent, toutefois, certaines interrogations sans réponse. Celles liées surtout à l'abolition de la peine de mort, aux libertés plurielles et à l'incrimination des journalistes. Le débat demeure encore ouvert sur plusieurs autres questions.