Il a plu à Saïda. Il a neigé à Tlemcen. Il fait beau à Oran et pourtant la ville grelotte et prie pour que le temps se dégrade. Dans cette cité tarie, les parapluies tardent à s'ouvrir, comme les vannes du ciel, comme les robinets domestiques. Jamais les bulletins météo n'ont autant fait grimper l'audimat. On se surprend le matin à scruter machinalement la couronne des reliefs, à épier la moindre goutte de rosée, la moindre trace de pluie sur la chaussée. Des cordes tombent inutilement en période faste...avec le nombre de pneus et de talons qui dérapent dangereusement sur le bitume mouillé à la même époque. Même les nuages les plus menaçants ne se décident pas à fondre en larmes. Face à une situation qui frise le sinistre, l'ADE n'a eu d'autre recours pour pallier le déficit des barrages que de rationner la distribution d'eau. Et c'est reparti pour un nouveau tour de jerrycans! C'est d'ailleurs réglé comme du papier à musique à chaque fois que les saisons jouent au yo-yo. En tout état de cause, les villes d'Oran, de Boutlélis et de Misserghine seront désormais alimentées un jour sur deux tandis que celles de Bousfer, Mars El Kébir, Bethioua et Aïn El Bia, un jour sur trois pendant 12 heures, enfin, Gdyel, Hassi Mesfouf et Sidi Chami, un jour sur quatre pendant 24 heures. Les propriétaires de bains et douches et les vendeurs d'eau douce, doivent sûrement se frotter les mains.